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Le leader acadien Jean-Guy Rioux est mort

Le leader acadien Jean-Guy Rioux est mort
Radio-Canada

Le militant acadien et ancien président du Congrès mondial acadien Jean-Guy Rioux est décédé mercredi, à Bathurst. Il était âgé de 76 ans.

Ce dernier était hospitalisé aux soins intensifs de l’Hôpital de Bathurst depuis le 2 janvier. Il laisse sa femme Paulette et sa fille Marie-Claude dans le deuil.

M. Rioux a toujours été actif au sein de la communauté acadienne du Nouveau-Brunswick, mais aussi sur les scènes nationale et internationale. Il a également participé à la création du campus de l'Université de Moncton à Shippagan, où il a occupé les fonctions de vice-recteur de 1979 à 1990. L'Université de Moncton a d'ailleurs annoncé la mise en berne de tous les drapeaux sur les trois campus.

« Je pense que M. Rioux est le genre d’individu qui se définissait par sa langue et son engagement à sa communauté. Il a joué un rôle de premier plan dans la fondation de l’Association des amis du centre universitaire de Shippagan et dans le développement de la recherche universitaire à Shippagan », a déclaré le recteur et vice-chancelier de l’Université de Moncton, Raymond Théberge.

En 2011, le gouvernement canadien lui décernait le titre de membre de l’Ordre du Canada et, en novembre 2016, M. Rioux a reçu l’Ordre du Nouveau-Brunswick « pour sa passion et son dévouement à promouvoir l’éducation francophone dans sa province et son pays ».

« C’était un grand monsieur. C’est quelqu’un qui a travaillé jusqu’à la fin. C’est quelqu’un qui a donné beaucoup, beaucoup à l’Acadie. C’est un grand Acadien qu’on vient de perdre », a déclaré la lieutenante-gouverneure du Nouveau-Brunswick, Jocelyne Roy-Vienneau.

«C’est une grande perte pour l’Acadie, une grande perte pour la francophonie canadienne.» - Michel Doucet, professeur de droit à l’Université de Moncton

M. Rioux a travaillé en enseignement tout au long de sa carrière ainsi que, pendant cinq ans, comme coopérant en Afrique pour l’Agence canadienne de développement international.

Au secondaire, il a enseigné plusieurs matières, comme l'histoire, les langues, la géographie, la psychologie et les rudiments de la psychopédagogie et du développement de l'enfant. Il a travaillé à l'École Marie-Esther et au Collège Jésus-Marie, à Shippagan, soit comme enseignant soit comme directeur.

« Jean-Guy fait partie de ceux qu’on va beaucoup manquer parce qu’il était très patriote. Il était très discret, mais très consistent, cohérent et déterminé », témoigne le militant acadien Jean-Marie Nadeau, qui a été appelé à travailler avec M. Rioux.

En 2002, le gouvernement progressiste-conservateur de Bernard Lord souhaitait revamper la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick. Alors président de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick, Jean-Guy Rioux était aux premières loges dans ce débat qui s'est conclu en juin 2002 avec l'adoption de cette nouvelle version.

« Avec d'autres, il a piloté ce dossier-là. Jean-Guy tenait beaucoup à ce qu’on puisse arriver à avoir une Loi sur les langues officielles qui représente mieux les droits de la communauté francophone de la province », raconte le professeur de droit à l’Université de Moncton Michel Doucet.

De 2005 à 2007, il a également occupé les fonctions de président de la Fédération des communautés francophones et acadiennes (FCFA).

« La présidence de Jean-Guy Rioux a coïncidé avec le Sommet des communautés francophones et acadiennes, en 2007, et aussi avec des enjeux très difficiles, comme l’élimination du financement du Programme de contestation judiciaire. Ceux et celles qui l’ont côtoyé se rappellent que, dans ce contexte, il a représenté la Fédération avec toute la sagesse, l’affabilité et la bonne humeur qu’on lui connaissait », a déclaré la présidente de la FCFA, Sylviane Lanthier.

Un véritable choc en Acadie

La nouvelle du décès de M. Rioux a créé une véritable onde de choc en Acadie et au Nouveau-Brunswick, plus particulièrement. L’engagement citoyen du défunt n’est pas passé sous silence comme en font foi les nombreux témoignages sur les médias sociaux.

Sur le plan politique, tant les libéraux que les progressistes-conservateurs ont salué le travail de Jean-Guy Rioux.

Le ministre de l’Environnement et des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick, Serge Rousselle, a déclaré sur Facebook que l'« Acadie entière vient de perdre un grand homme, un être exceptionnel qui a contribué sans compter au développement des communautés francophones et acadiennes ».

« Pour ma part, je perds un compagnon de route en qui j'avais une grande confiance et que je respectais énormément », a déclaré M. Rousselle.

En 2015, alors ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance, M. Rousselle avait été critiqué par M. Rioux pour l’abolition de 302 postes dans le système d’éducation.

« J'ai de la difficulté à voir la cohésion entre ce qu'on dit au niveau du ministère, ce que dit le ministre dans le sens qu'on va offrir une meilleure éducation à nos enfants, et lorsqu'on regarde comment on s'organise pour le faire. On s'aperçoit que la réalité va peut-être être tout autre », avait-il déclaré, lui qui était président du District scolaire francophone Nord-Est. M. Rioux a à de nombreuses reprises commenté les changements de politiques en matière d'éducation et de petite enfance au Nouveau-Brunswick.

L’ancienne ministre de la Santé du Nouveau-Brunswick et députée d’Edmundston-Madawaska-Centre, Madeleine Dubé, a écrit sur Twitter qu’il s’agissait d’« une très grande perte pour l'Acadie et laisse derrière lui un très grand héritage! Mes plus sincères sympathies à la famille ».

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