Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Voiture autonome: un entretien avec Mercedes-Benz

«Les consommateurs pourront se procurer une Mercedes-Benz autonome entre 2020 et 2025» - Dr Michael Hafner

L’histoire de la voiture autonome est en pleine expansion. Beaucoup d’encre, virtuelle ou autre, a coulé sur le sujet et malgré cela, les questions sur ce qu’est une voiture autonome, ce qu’elle représente et quels sont les risques demeurent omniprésentes.

Tout récemment, en cours du dernier Salon de l’auto de Détroit, nous nous sommes assis avec le Dr Michael Hafner, directeur des systèmes de conduite avancés et de la sécurité active chez Mercedes-Benz. Ce dernier est responsable du développement des technologies autonomes chez le grand constructeur et nous lui avons posé quelques questions.

La première concerne l’échéancier des voitures autonomes. Quand pouvons-nous nous attendre à voir des véhicules qui se conduisent seuls partager la route avec des voitures traditionnelles? Chez Mercedes-Benz, ils sont prêts, ou presque. Ils continuent le développement ainsi que les tests en terrain pour assurer la fiabilité et l'efficacité de la technologie, mais la commercialisation n'est pas très loin.

« Les consommateurs pourront se procurer une Mercedes-Benz autonome entre 2020 et 2025 », affirme le Dr Hafner.

Par contre, ceux et celles qui préfèrent prendre le volant n’ont rien à craindre pour le moment. Les voitures qui seront dotées d’une capacité autonome pourront aussi être conduites manuellement. Les fonctions de conduite autonome seront réservées pour les routes plus prévisibles (et ennuyeuses), comme la 401 qui relie Montréal à Toronto tandis que les routes plus sinueuses seront toujours la responsabilité du conducteur.

Il faut également prévoir une période de transition où les voitures autonomes partageront la route avec les véhicules actuels. Voilà une bonne nouvelle si, comme votre humble serviteur, vous êtes encore en amour avec votre bonne vieille minoune.

« Les voitures autonomes seront un produit de niche pour plusieurs années, voire plusieurs décennies, après leur introduction sur le marché », explique celui qui est responsable du développement des technologies autonomes chez Mercedes-Benz depuis maintenant trois ans.

Les conditions climatiques occasionnent un autre défi lors du développement des voitures qui se conduisent seules. Les véhicules autonomes utilisent un amalgame de radars, de caméras et de capteurs pour obtenir une image précise de leur environnement et des obstacles qui s’y trouvent. Or, la présence de neige, de glace et de gadoue peut rapidement rendre ses systèmes inopérants.

Chez Mercedes-Benz, ils ont prévu le coup. Le Dr Hafner nous a expliqué que la toute nouvelle Classe E est dotée d’écrans de capteurs et de radars chauffants qui prolongent leur rendement. Il a aussi mentionné que s’il fait particulièrement mauvais à l’extérieur, il serait probablement plus sage de demeurer à la maison de toute façon…

Et si les systèmes cessaient tout simplement de fonctionner?

« Les premières voitures autonomes seront en mesure de redonner le contrôle au conducteur. Dans le cas des véhicules plus avancés qui serviront uniquement au transport de passagers, ils pourront être programmés pour s’arrêter de façon sécuritaire automatiquement ».

La Classe E donne un aperçu de cet arrêt sécuritaire alors que la voiture peut s’immobiliser lentement et progressivement lorsque ses fonctions de conduite semi-autonome sont activées, mais que le conducteur ne réagit pas où n’a pas ses mains sur le volant.

À qui revient la responsabilité?

En plus des défis technologiques occasionnés par les voitures autonomes, il y a aussi plusieurs questionnements légaux au sujet de la responsabilité lors d’un accident.

Dr Hafner ne s’inquiète pas trop puisqu’une collision impliquant une voiture entièrement autonome sera la responsabilité du manufacturier si le conducteur n’a aucun moyen de reprendre le contrôle.

« S’il faut déterminer à qui revient la faute lors d’un accident entre la voiture et le conducteur, un enregistreur installé dans la voiture autonome permettra d’obtenir une image plus précise des événements survenus avant la collision », explique le Dr Hafner.

Les défis technologies et éthiques que représentent les voitures autonomes sont nombreux et même si les constructeurs comme Mercedes-Benz travaillent très fort pour les surmonter, il y a lieu de se demander si tout cela est nécessaire. Y a-t-il réellement une demande du côté des consommateurs pour des voitures qui se conduisent seules?

Oui, selon le Dr Hafner. L'intérêt de la part du marché est réel, affirme ce dernier qui croit que les consommateurs apprivoiseront rapidement la nouvelle technologie.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.