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Désavoué par sa propre majorité, Donald Trump la fait plier en deux tweets

Trump désavoué par sa propre majorité quelques jours avant son investiture

Même pas arrivé à la Maison-Blanche, et déjà en conflit avec sa propre majorité. Donald Trump a vertement critiqué ce mardi 3 janvier les parlementaires républicains qui ont discrètement réduit la veille les pouvoirs du Bureau d'éthique parlementaire, organisme indépendant chargé d'enquêter sur les violations éthiques des élus.

"Avec tout ce que le Congrès a à faire, doivent-ils vraiment faire de l'affaiblissement de l'organisme d'éthique indépendant, aussi injuste soit-il, leur premier acte et première priorité", a écrit le milliardaire sur Twitter. "Concentrez-vous sur la réforme fiscale, la santé et toutes les autres choses bien plus importantes!", a-t-il plaidé.

Face au développement de cette controverse, les chefs républicains, qui s'étaient opposés en vain à leur groupe la veille sur l'intérêt de la réforme, ont proposé quelques heures plus tard d'abandonner les changements, ce que leurs élus ont cette fois accepté à l'unanimité, selon un conseiller.

Ce vote en catimini du groupe majoritaire, un jour férié aux États-Unis, avait mis mal à l'aise les dirigeants républicains, qui avaient pris position contre, et provoqué un tollé chez les associations de lutte pour la transparence en politique et chez la minorité démocrate. Mais il mettait aussi le futur président dans l'embarras.

Donald Trump, qui sera formellement investi le 20 janvier, a promis tout au long de sa campagne de "curer le marigot" ("drain the swamp", en anglais), c'est-à-dire de débarrasser Washington de l'influence des lobbys et de la corruption. Comme le souligne le Washington Post, le vote républicain de lundi ne va pas vraiment dans ce sens.

Le Bureau d'éthique parlementaire, créé en 2008 après des scandales de corruption, n'aurait pas été supprimé, mais renommé et serait passé avec cette réforme dans le giron des parlementaires, qui auraient eu le pouvoir de mettre fin à des enquêtes. Il n'aurait plus eu le droit de communiquer. Des élus se plaignaient que le bureau, en enquêtant sur eux, n'ait pas respecté la présomption d'innocence.

Des désaccords et des tensions

Donald Trump a déjà donné des gages aux républicains (majoritaires à la Chambre des représentants comme au Sénat) et devrait promulguer tout ou presque. Mais au-delà du Bureau d'éthique parlementaire, des désaccords existent. C'est notamment le cas au sujet du gigantesque plan d'investissement dans les infrastructures - 1000 milliards de dollars - que le populiste a promis à ses électeurs.

Par ailleurs, l'affaire des cyberattaques russes contre le parti démocrate et un proche d'Hillary Clinton durant la campagne électorale risque aussi de marquer le début de son mandat. Si le président élu a promis de donner des éléments de réponse sur ce dossier "mardi ou mercredi", le sénateur républicain John McCain, ennemi déclaré de la Russie de Vladimir Poutine, n'a pas attendu. Il a déjà organisé une grande audition au Sénat jeudi, avec le patron du Renseignement américain, James Clapper, et le chef de l'agence d'espionnage NSA, Michael Rogers.

Donald Trump entrera par ailleurs le 20 janvier dans le mythique Bureau ovale avec un taux d'impopularité de 48%. Selon un sondage Gallup, moins de la moitié des Américains lui font confiance pour empêcher un scandale, gérer une crise internationale ou utiliser la force militaire avec sagesse, contre plus de 70% pour Barack Obama lors de son arrivée au pouvoir en 2008.

Barack Obama, qui avait mis en garde avant la présidentielle du 8 novembre contre le danger que le républicain représenterait pour la démocratie, va de son côté quitter la Maison-Blanche avec un taux de popularité record de 55%.

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