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Loto-Québec retirera 1100 appareils de loterie vidéo

Loto-Québec retirera 1100 appareils de loterie vidéo
Radio-Canada

Le gouvernement Couillard compte retirer 1100 appareils de loterie vidéo des bars et des restaurants de la province d'ici deux ans, dans le cadre d'efforts contre les problèmes de dépendance et les sites de jeu illégaux. Pour y parvenir, Loto-Québec entend resserrer les règles qui encadrent leur distribution.

Les secteurs ayant une plus forte concentration d’appareils seront les premiers visés par les mesures de retrait. Ce sont généralement des zones « où résident des personnes ayant un revenu plus faible », peut-on lire dans le communiqué du cabinet du ministre des Finances.

Le plan annoncé jeudi par Québec prévoit en outre une augmentation du nombre de visites inopinées dans les établissements concernés. Il est question aussi de durcir les sanctions à l’égard des contrevenants.

Loto-Québec entend également revoir la configuration du réseau des appareils de loterie vidéo pour s’assurer du respect des critères d’« un maximum de 2 établissements par 5000 habitants et d'un maximum de 2 machines par 1000 habitants ».

«Notre gouvernement est déterminé à avoir une offre de jeu responsable, à lutter contre le jeu pathologique et à empêcher l'éclosion de sites de jeux illégaux.» - Le ministre des Finances, Carlos Leitao

Pour éviter l’apparition de sites de jeux illégaux, les autorités disent être soucieuses d’éviter que des secteurs, notamment éloignés, soient complètement vidés d'appareils.

Enfin, Loto-Québec pense réorienter ses appareils plutôt vers « des établissements favorisant la socialisation et le divertissement de groupe ».

De l'argent perdu pour l'État et une porte ouverte au crime organisé

Peter Sergakis, président de l’Union des tenanciers de bars du Québec, estime que le gouvernement fait fausse route en procédant ainsi, car, ce faisant, il se prive de millions de dollars.

« Tout le monde joue sur Internet présentement, puis l’argent s’en va ailleurs. C’est quelqu’un d’autre qui profite. […] Si le gouvernement fait 800 millions de dollars avec les machines, ça va au Trésor [public] cet argent-là. Avec ça, on paye pour la santé, l’éducation, on paye pour la police », argumente-t-il.

M. Sergakis soutient que Québec fait le jeu du crime organisé qui ne tardera pas, selon lui, à occuper le terrain laissé vacant.

Sans crier victoire, Geneviève Lefebvre, directrice du Centre Jean Lapointe, croit déceler un geste dans la bonne direction.

« Est-ce que 1100 appareils enlevés dans certaines régions vont vraiment avoir une différence sur les gens qui ont une vulnérabilité et qui finissent par développer une dépendance? Je vous dirais qu’au moment actuel, je ne le sais pas », admet-elle.

En entrevue à RDI, Geneviève Lefebvre a précisé que le jeu compulsif n’est pas un phénomène propre aux milieux défavorisés.

«La dépendance au jeu touche tout le monde. Elle touche, oui, les milieux à faible revenu, mais va toucher tous les milieux, et nous, en traitement, on ne voit pas forcément de différence. On n’a pas plus de gens à faible revenu que de gens qui ont des revenus très élevés.» - Geneviève Lefebvre, directrice du Centre Jean Lapointe

Même si les sites de jeux foisonnent en ligne, Mme Lefebvre constate que les appareils de loterie vidéo exercent encore un attrait certain sur les gens. « 80 % de notre clientèle ont une dépendance aux appareils de loterie vidéo », illustre-t-elle.

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