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«Ich bin ein Berliner»: les internautes rendent hommage à Berlin avec le slogan de soutien par lequel tout a commencé

De «Je suis Charlie» à «Ich bin ein Berliner», la solidarité face à l'horreur est toujours là. Mais la boucle est bouclée.

26 juin 1963, John Fitzgerald Kennedy lance son historique "Ich bin ein Berliner" ("Je suis un Berlinois") depuis la mairie de Berlin-Ouest. 19 décembre 2016, des milliers d'internautes reprennent ce message après qu'un camion a foncé dans la foule d'un marché de Noël de la capitale allemande faisant 12 morts et une cinquantaine de blessés.

Le discours historique de Kennedy est un message de soutien à l'égard d'une ville déchirée par la guerre froide. 53 ans plus tard, le "slogan" que les internautes reprennent est tout aussi solidaire. Et il vient clore une boucle...

Apparu dès 20h30 sur Twitter, le hashtag #IchBinEinBerliner s'est répandu rapidement sur les réseaux sociaux pour atteindre les 8000 occurrences à l'heure où nous publions cet article. Il faut dire que le "Je suis" apparaît quasi automatiquement, "par anticipation" font même remarquer ses premiers utilisateurs. Depuis le "Je suis Charlie" lancé par le Français Joachim Roncin juste après l'attaque du journal satirique en janvier 2015, le réflexe est là. Roncin cite d'ailleurs JFK parmi ses sources. La boucle est bouclée.

#ichbineinberliner

— Wouter (@WouterPuntNL) 19 décembre 2016

Dans la soirée, les politiques français reprennent à leur tour le mot-clé. La sénatrice Caroline Cayeux et François Fillon en tête.

La citation de Kennedy apparaît également sur des dessins hommage, un autre héritage de l'attaque de Charlie Hebdo après laquelle des milliers de personnes avaient sorti leurs crayons.

On la retrouve aussi associé au drapeau allemand, à un père noël résigné ou au message "Pray For Berlin", dérivé du "Pray for Paris" né lors des attaques de novembre 2015.

Une boucle bouclée ?

Avec l'apparition de ce "Je suis un Berlinois", les hashtags de réponse à l'horreur reviennent, en quelque sorte, à leur point de départ. Le 7 janvier 2015, Joachim Roncin, directeur artistique, avait lui aussi la phrase de Kennedy en tête quand il a créé le message devenu, en quelques minutes à peine, un slogan que le monde entier a repris et reprend encore en signe de solidarité.

"C'était une forme de respect pour les familles des victimes. Une simple façon de dire "Je suis solidaire", a confié le créateur de ce "slogan" au HuffPost avant de citer les sources de son inspiration parmi lesquelles JFK figure en bonne place.

"J'ai cité Spartacus de Kubrick car c'est un film que je connais (une des scènes célèbres du film est la capture des esclaves à qui on demande lequel d'entre eux est Spartacus en échange de leur liberté. À la place, chacun avoue être Spartacus pour partager son destin et lance "Non, je suis Spartacus" ndlr). J'ai cité Kennedy ("Ich bin ein Berliner"). C'est aussi "We are all Americans" après les attentats du 11 septembre. Ce sont toutes ces références qui sont entrées en résonance", expliquait-t-il.

Près de deux ans plus tard, la boucle semble bouclée. D'ailleurs, avec 8000 utilisations en 14 heures à travers la planète, le mot-clé #IchBinEinBerliner n'a aucune commune mesure avec l'ampleur de "Je suis Charlie" qui, en quelques heures, s'était retrouvé sur toutes les lèvres, sur toutes les photos de profil, les pancartes des rassemblements, les Unes des journaux et même sur les panneaux d'affichage de certaines villes.

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