"En colère, perdue, humiliée, frustrée, faible et dépassée". C'est avec ces mots qu'Amandine Thonnard s'est exprimée sur l'agression sexuelle dont elle a été victime. Il n'est même pas 9h lundi 12 décembre quand un homme s'approche d'elle pour lui toucher les fesses.
Une agression évidemment mal vécue qui a poussé cette professeure de français de Koekelberg en Belgique à publier une lettre ouverte à son agresseur sur Facebook. En deux jours, son message a été aimé et partagé près de 18 000 fois.
Dans sa publication, la jeune femme s'adresse directement à son agresseur, que l'on peut voir déguerpir sur la photo ci-dessus. "Cher Monsieur, – oui, comme tu peux le voir je continue à rester polie malgré tous les noms d'oiseaux qui me viennent en tête et j'en connais un paquet (je te l'ai dit, je suis prof de français) – aujourd'hui, je me suis sentie en colère, perdue, humiliée, frustrée, faible et dépassée, écrit-elle. Je suis arrivée en pleurs sur mon lieu de travail et j'ai été incapable de donner le seul cours de ma journée à mes élèves de 13 ans qui attendaient ce cours de latin depuis plusieurs jours parce que je leur avais vendu du rêve".
"Je continuerai à éduquer mes élèves"
Très choquée, mais soutenue par ses proches, Amandine Thonnard avoue avoir failli sombrer dans la position de victime. "Tu vois Monsieur, aujourd'hui, j'aurais pu rester victime, me morfondre, ne plus oser mettre ces belles bottes à talon préparées hier et que je me réjouissais de porter, j'aurais pu me sentir sale et humiliée, j'aurais pu décider de ne plus m'habiller qu'en sac à patates, écrit-elle. J'aurais pu. Mais c'était sans compter sur l'incroyable soutien de mon compagnon, de mes collègues et de mes proches qui ont eu les mots qu'il fallait, qui m'ont empêchée de culpabiliser et qui se sont chargés de sortir ces fameux noms d'oiseaux à ma place. Je te promets qu'ils étaient très beaux, expressifs et fleuris".
Comme une revanche après cette agression sexuelle, la jeune femme explique qu'elle sort de ce traumatisme "encore plus convaincue que jamais de l'importance de son cours sur le sexisme, l'exclusion et la dignité" donné à ses élèves. "Je témoignerai et je continuerai à éduquer mes élèves (désolée, encore un mot compliqué), à leur dire que non ce n'est pas normal, à leur parler du consentement, à les éveiller aux concepts de culture du viol, au respect de la personne humaine, au sexisme, au racisme, bref à toutes ces choses qui ont manqué et qui manquent encore dans ta misérable vie", explique Amandine Thonnard qui a porté plainte à la police.
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