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Même les rennes du Père Noël sont victimes du réchauffement climatique

Même les rennes du Père Noël sont victimes du réchauffement climatique
AFP

Le Père Noël pourrait bientôt pâtir du réchauffement climatique. Les rennes, qui tirent traditionnellement son traîneau, rabougrissent, notamment à cause de la hausse des températures, indique une étude publiée lundi 12 décembre.

"Ces vingt dernières années -une période de réchauffement visible, été comme hiver, dans l'Arctique", les rennes de l'archipel norvégien du Svalbard "sont devenus plus petits et plus légers", indique la British Ecological Society (BES) dans un communiqué résumant les conclusions d'une étude présentée à Liverpool.

Une équipe de scientifiques de l'Institut James Hutton (un centre de recherches écossais) et de l'Institut norvégien de recherche sur la nature et de l'Université norvégienne des sciences de la vie ont étudié l'évolution des rennes en les mesurant et les pesant depuis 1994. Chaque hiver, ils ont capturé, marqué et mesuré des rennes âgés de dix mois. Ils sont retournés sur place tous les ans pour mesurer et peser ces différentes générations une fois qu'elles étaient parvenues à l'âge adulte.

Pas de diminution de la population

L'étude montre qu'"en seize ans, le poids des rennes adultes a baissé de 12%, passant de 55 kg pour ceux nés en 1994, a à peine plus de 48 kg pour ceux nés en 2010", selon le communiqué.

"12% peuvent sembler peu, mais étant donné l'importance du poids corporel pour la reproduction et la survie, c'est potentiellement énorme", explique à l'AFP Steve Albon, de l'Institut James Hutton. "Nos travaux précédents ont montré que, lorsque le poids moyen de la population adulte est inférieur à 50 kg en avril, la population diminue", ajoute-t-il. Or les générations récentes "sont juste en dessous de ce seuil".

Un renne de l'archipel norvégien du Svalbard, photographié en 2010.

Pour les chercheurs, ce rabougrissement des rennes du Svalbard, un archipel situé entre le Groenland et l'Europe continentale, est lié au réchauffement climatique.

Des hivers plus chauds signifient davantage de pluie. Elle tombe sur la neige, où elle gèle, empêchant les rennes d'accéder au lichen qu'ils ont l'habitude de brouter. Résultat: "les rennes sont affamés, ils perdent leurs petits ou donnent naissance à des jeunes beaucoup plus légers", explique le BES.

Ce rabougrissement des rennes n'a pas encore entraîné de diminution de la population. Au contraire, puisque ces vingt dernières années, le nombre de rennes a doublé. D'où une compétition accrue pour la nourriture en hiver qui pourrait contribuer aussi à expliquer leur plus petite taille.

Selon une étude parue en novembre, le réchauffement climatique menace aussi la survie des rennes en Sibérie, où des pluies glaçantes les privent de nourriture.

La fonte des glaces en Arctique correspond à la superficie de l'Alaska et du Texas réunis

En 2015, la température à la surface des terres de l'Arctique "a retrouvé les niveaux enregistrés en 2007 et 2011, soit des records depuis le début des relevés au début du XXe siècle, avec une augmentation de 2,8°C depuis cette époque", selon un rapport international de référence.

Dans l'océan Arctique, la surface des glaces a atteint en novembre sa plus faible superficie depuis le début des relevés satellitaires de la NASA en 1978. Les schémas ci-dessous ont été réalisés par l'agence américaine à partir de relevés des mois de novembre de chaque année.

L'étendue des glaces de l'océan Arctique depuis 1978.

Sur le graphique ci-dessous, la NASA analyse l'étendue, en millions de km², des glaces de l'océan Arctique. En octobre, elle a été de 6,4 millions de kilomètres carré, soit une diminution de 28,5% par rapport à la moyenne de 1981-2010, selon le Centre National de la neige et de la glace.

Même si la plus petite superficie a été atteinte en septembre 2012, celle enregistrée en octobre et novembre 2016 est la plus faible à cette période depuis 1979. La perte de la banquise ces 30 dernières années correspond à la superficie de l'Alaska et du Texas réunis.

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