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Juste pour rire 2017: «quelques idées» pour remplacer le gala Juste féminin (ENTREVUE)

Juste pour rire: «quelques idées» pour remplacer le gala Juste féminin
RADIO-CANADA/JULIE MAINVILLE

Juste pour rire n’a pas encore décidé quelle thématique remplacera le gala «Juste féminin», qui devait avoir lieu l’été prochain, mais qui a été annulé à la suite des demandes de plusieurs humoristes, lesquels voyaient dans la tenue d’une telle soirée une prise de position sexiste.

En entrevue avec le Huffington Post Québec, jeudi, Gilbert Rozon a indiqué que son organisation réfléchit actuellement à la question. Un sixième gala Juste pour rire aura bel et bien lieu (si on exclut le gala-hommage, dont l’identité de la vedette célébrée en 2017 sera dévoilée mardi prochain), mais aucune ligne directrice officielle n’a encore été déterminée.

«On a une couple d’idées, a-t-il précisé. On va faire des galas normaux, avec des thèmes, et les femmes participeront, comme d’habitude. Et on va trouver un autre thème pour remplacer la thématique Juste féminin.»

C’est depuis 2013 que les galas Juste pour rire se déroulent autour d’un axe précis. Cette année, le grand dénominateur commun des spectacles-vedettes du festival est «l’ADN de l’humour»; on y «étudiera» (façon de parler) les personnages, l’humour engagé, l’humour absurde, le stand up et les raconteurs.

Auparavant, les obsessions (2013), les têtes de Turc (2014), les sept péchés capitaux (2015) et les rivalités (2016) avaient été abordées. Jusqu’ici, les sujets choisis avaient toujours fait l’unanimité, a fait remarquer Gilbert Rozon.

«C’est la première fois qu’un thème est refusé. En même temps, il faut que je me montre à l’écoute. Ça ne donne rien de me battre. On n’est pas en train de repeindre la Joconde, faut pas virer fous…»

Prise de conscience

Celui qui a dû gérer plus d’une controverse au cours de sa carrière ne s’en fait pas trop avec ce genre de tollé.

«Il y a des tempêtes dans des verres d’eau. Il y a des trucs plus graves. Il y a des gens qui se font du capital en créant de la controverse. Moi, je ne tombe pas malade avec ça», a soutenu l’homme d’affaires, en échappant un petit rire.

Dans les dernières semaines, Gilbert Rozon s’est aussi vu contraint de calmer la petite tempête qui a découlé du dévoilement de la bande-annonce de Montréal s’allume, l’émission spéciale sur le 375e anniversaire de Montréal, qui sera présentée sur les quatre grands réseaux de télévision francophones dimanche (voir autre texte à ce sujet dans nos pages).

Accusé de ne pas représenter, dans sa publicité, la diversité ethnique pourtant présente partout à Montréal, le comité du 375e s’est rapidement excusé et s’est engagé à tourner un nouvel avant-goût. En tant que commissaire aux célébrations, c’est Gilbert Rozon qui a dû faire le mea-culpa.

«Il y a des séquences plus achalantes que d’autres, mais ça serait quoi l’alternative? Ne rien faire? Si on tombe dans ce piège-là, tôt ou tard, quelqu’un va se lever un matin et demandera pourquoi il ne se passe rien dans notre ville. Mais, à partir du moment où tu fais quelque chose, il faut accepter le jeu de s’exposer à la critique. La critique des médias sociaux, des gens qui ne sont jamais contents, de la partisanerie…»

«Dans le cas de la diversité, c’était une critique constructive, a poursuivi Gilbert Rozon. C’est pour ça que j’ai félicité Marc Cassivi (qui a écrit une chronique sur le sujet dans La Presse, ndlr). C’a amené une prise de conscience à l’interne, à l’externe, chez nos partenaires. Il y a 175 projets pour le 375e de Montréal et, donc, 175 groupes ou organisations avec lesquelles on travaille.»

«C’est le temps qu’il y ait une prise de conscience, qu’on parle d’équité hommes-femmes, de diversité. Ça signifie qu’on commence à changer nos habitudes, maintenant. Moi, j’ai trouvé cette affaire positive, parce que je crois que les gens, quelque part, se sont posé la question: «Est-ce que, moi, je fais mon travail? Est-ce que dans ma boîte, mon média, ma chaîne télé ou radio, on pourrait refléter plus la diversité de Montréal?»

«En ce moment, moi, je suis dans un esprit où j’ai l’impression qu’il y a un vent de changement, un vent qui va dans la bonne direction. La ville s’embellit, les restaurations vont lui faire du bien, tout le monde travaille ensemble, on va célébrer dans le but d’amener des touristes et un bouche-à-oreille positif sur notre ville, pour se donner confiance entre nous. On s’en va dans la bonne direction, c’est ce que je ressens, profondément», a conclu Gilbert Rozon, qui dit trouver hyper stimulante son expérience au sein du comité du 375e anniversaire de Montréal, l’une des «choses les plus demandantes» qu’il ait accompli dans sa carrière.

«Je travaille avec des peintres, des architectes, avec Moment Factory et avec Roger Waters (pour l’opéra Another Brick in the Wall, ndlr). C’est très large, comme mode d’expression.»

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