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Un plan pancanadien de lutte contre les changements climatiques dévoilé vendredi

Un plan pancanadien de lutte contre les changements climatiques dévoilé vendredi
Power station with smoking chimneys in 70's retro look. Toned image with added grain.
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Le premier ministre canadien et ses homologues provinciaux finalisent les détails d'une stratégie nationale sur les changements climatiques qui sera officiellement présentée dans une réunion à Ottawa vendredi, a appris CBC, le réseau anglophone de Radio-Canada.

Des sources au fait des négociations ont confirmé que les premiers ministres vendront cette stratégie comme « un plan ambitieux et réalisable », capable de juguler le problème des changements climatiques.

Le canevas de travail pancanadien sur la croissance verte et les changements climatiques proposera un plan afin d’atteindre ou de dépasser les cibles canadiennes de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 2030.

« Nous démontrerons comment nous entendons atteindre nos cibles de 2030. Quelles mesures allons-nous prendre, quelles mesures additionnelles seront adoptées pour atteindre notre objectif », a déclaré la ministre de l’Environnement du Canada, Catherine McKenna, dans une entrevue accordée à CBC depuis la Chine, où elle dirige une délégation sur les énergies vertes.

« Vous verrez un plan spécifique. Vous verrez, pour chacun des secteurs, ce que nous faisons pour réduire les émissions, a-t-elle poursuivi. Vous verrez quels investissements nous effectuons. Vous verrez comment nous travaillons de concert avec les communautés autochtones, en particulier dans le nord du pays, où elles ont des inquiétudes spécifiques au sujet du diesel, mais aussi à propos de leur adaptation aux changements climatiques. »

L’accord inclura une référence au prix du carbone qui permettra toutefois une certaine souplesse afin de permettre aux provinces de limiter les impacts que le prix des émissions de carbone aura sur leur économie.

La tarification du carbone

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, n’a pas attendu que les provinces et territoires se mettent d’accord sur une tarification du carbone, il a annoncé un prix minimum pour les émissions de CO2. Ottawa imposera un prix de 10 $ par tonne de CO2 rejetée dans l’atmosphère dès 2018 et ce tarif augmentera à 10 $ la tonne chaque année pour atteindre 50 $ en 2022.

L’entente finale comprendra une liste d’annonces déjà effectuées afin de lutter contre le changement climatique, tel qu’un nouveau code du bâtiment afin de stimuler l’efficacité énergétique, plus de stations de recharge des voitures électriques, accroître les sources d’électricité verte et moderniser les réseaux électriques.

« C’est le moment où ils doivent chiffrer leurs objectifs, a déclaré une membre du groupe de réflexion Pembina Erin Flanagan. « Ils doivent nous fournir les données actuelles. »

La tarification du carbone demeure un sujet de débat

À savoir si les provinces signeront toutes un accord sur la tarification des émissions de GES, il faut voir.

Le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, est demeuré farouchement opposé à l’idée d’imposer un prix aux émissions de carbone, du moins à court terme, et il menace d’intenter des recours légaux contre le gouvernement fédéral s’il va de l’avant avec une tarification nationale du carbone.

La cible canadienne de 2030

Le gouvernement libéral de Justin Trudeau a maintenu la cible de réduction de GES fixée par son prédécesseur, le conservateur Stephen Harper, en 2015. Cette cible consiste en une réduction des émissions de GES du pays de 30 % par rapport à celles de l’année de référence 2005. La cible avait été décriée par les libéraux à l’époque parce que jugée trop modeste.

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), le principal groupe scientifique au monde sur ces questions, avait déclaré, en 2015, que les émissions mondiales de GES devaient être réduites de 25 à 40 % sous les niveaux de 1990, d'ici 2020, si la planète voulait éviter les pires conséquences du réchauffement climatique.

« Je ne crois pas que le gouvernement fédéral changera de position et je sais que nous ne le ferons pas non plus, a déclaré M. Wall. Mais nous devons continuer d’affirmer notre position et nous devons nous assurer de démontrer notre intérêt dans la lutte contre les changements climatiques. »

M. Wall s’est également demandé comment le gouvernement Trudeau allait imposer un prix aux émissions de carbone à sa province si elle demeure la seule à ne pas entériner l’accord. « Lorsqu’ils arriveront avec peu importe le dispositif qu’ils entendent utiliser nous leur répondrons par une procédure judiciaire », a-t-il dit.

L'Alberta et la diversité des moyens

La première ministre de l’Alberta, Rachel Notley, a indiqué à l’émission Power & Politics qu’il devait y « avoir de plus amples discussions afin de s’assurer que les différentes approches prises par les différentes provinces réduisent effectivement les émissions et/ou ont des mécanismes de tarification du carbone comparable en place. »

La Colombie-Britannique appuie largement un accord sur la tarification du carbone, mais elle réclame des changements de dernière minute afin de protéger la compétitivité de son économie. Mme Notley soutient qu’elle entrevoit la concrétisation d’un accord, mais elle prévoit également que cette entente ne sera pas unanime. « Bien sûr, les provinces ne signeront pas toutes l’accord, mais je crois que la majorité le fera », a-t-elle ajouté.

La ministre McKenna indique que, au-delà de la problématique de la tarification du carbone, il y a consensus sur les bases générales d’un accord. Elle espère ainsi obtenir un consensus et elle se dit sensible aux inquiétudes liées à la volonté de demeurer concurrentiel sur la scène internationale.

« La volonté de la Saskatchewan de nous traîner en cour est regrettable », ajoute Mme McKenna. « Je crois que ce processus nous rendra plus compétitifs, pas moins. Et ce que j’ai constaté [en Chine] c’est qu’il s’agit d’une grande occasion pour le Canada, le monde est en mutation vers une économie de réduction du carbone, et nous voulons implanter des incitatifs afin de positionner avantageusement le Canada pour qu’il tire avantage de la situation. »

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