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Cette maison de campagne s'adapte parfaitement à l'été comme à l'hiver (PHOTOS)

Cette maison de campagne s'adapte parfaitement à l'été comme à l'hiver
Joëlle Personnaz Architecte

Lorsque les propriétaires, un jeune couple avec deux enfants, sont entrés en contact avec Joëlle Personnaz pour la construction de leur maison, ils n'avaient pas envisagé l'option du bioclimatique.

L'architecte les a convaincus des avantages de ce type de construction tout en composant avec les attentes très différentes des deux trentenaires : «le cahier des charges de la maison était assez compliqué en raison de la contradiction entre les envies du couple. Monsieur voulait une architecture contemporaine, ouverte avec de grandes baies vitrées, tandis que madame souhaitait une maison classique, discrète et fermée. Cela a été un vrai casse-tête de satisfaire les attentes des deux dans un même projet. Ils n'avaient pas fait de demande particulière concernant l'aspect bioclimatique de la maison, mais sont aujourd'hui ravis et fiers du résultat.»

La maison montagnarde joue astucieusement avec les saisons et les contraintes liées à son environnement, en termes de terrain comme de réglementation. L'espace de vie y est confortable et respecte finalement les souhaits des deux conjoints. Très discret depuis la route, le bâtiment est niché dans la pente naturelle du terrain et offre des espaces ouverts sur le jardin et le paysage. «Seule la partie supérieure de la maison est visible depuis la route et le niveau inférieur est très ouvert, tout en restant abrité des regards. L'architecture du bâtiment reste typique, avec le toit de pente en tuiles exigé par le Plan Local d'Urbanisme du village, mais sa conception et ses volumes sont très contemporains», décrit Joëlle.

Cette maison de campagne s'adapte parfaitement à l'été comme à l'hiver

La maison étant située en basse montagne, les contraintes hivernales comme estivales étaient à prendre en compte dans sa conception. L'ensemble du bâtiment a été imaginé pour tirer profit de son environnement tout en le respectant. Considéré dans un premier temps comme une contrainte, le terrain est, par exemple, devenu un atout énergétique pour la construction. La maison épouse la pente grâce à une organisation en demi-niveaux qui place le salon et la cuisine dans l'inclinaison du terrain.

En plus de permettre une insertion paysagère réussie, cette configuration protège les intérieurs du froid et de la chaleur. L'intimité de la famille est préservée : elle profite de la vue et du jardin à l'abri des regards, pour le plus grand plaisir de madame et de monsieur.

La maison et l'abri de jardin composent, ensemble, un «L». Cette disposition a été privilégiée pour optimiser l'orientation de l'ensemble du bâtiment : «la pente n'était pas orientée plein sud et cela représentait une contrainte. La disposition en forme de L a permis de placer une grande baie vitrée vers le sud.» Elle fait entrer le soleil l'hiver pour un apport passif de chaleur.

De plus, l'espace extérieur de terrasse et de jardin se dégage au creux des deux constructions, le cachant un peu plus.

Aux beaux jours, les casquettes en panneaux de Viroc accrochées à la façade protègent la grande baie vitrée du soleil et préservent la fraîcheur intérieure. «Ces panneaux en composite bois ciment ont été installés pour ombrager la baie vitrée en été, lorsque le soleil est haut.»

«À l'inverse, ils le laissent entrer en hiver, alors que son niveau est plus bas», explique Joëlle. Par ailleurs, la grande fenêtre panoramique orientée à l'ouest est dotée d'un vitrage à contrôle solaire pour éviter les surchauffes. Forte de ces installations, la maison n'a pas besoin d'être rafraîchie par une climatisation lorsque la température extérieure grimpe.

La façade nord est, quant à elle, volontairement fermée et opaque pour protéger la maison du froid quand l'hiver vient. Moins coûteuses, les ouvertures, petites et peu nombreuses, ont aussi permis à l'architecte de respecter le budget du couple pour l'ensemble de la construction.

La forme compacte et les volumes simples du bâtiment jouent également un rôle important dans l'optimisation des coûts et des performances énergétiques. «Plus l'espace est compact, moins la consommation d'énergie est élevée, car la surface exposée en façade aux éléments est limitée. La forme idéale pour un bâtiment performant est le cube. Ici, nous sommes plutôt sur une maison monolithique, qui reste assez compacte et sans grand porte-à-faux. Cela permet d'optimiser l'aspect énergétique en hiver comme en été, en préservant la chaleur ou la fraîcheur», explique Joëlle.

Les matériaux ont été choisis avec attention pour contribuer à l'efficacité énergétique de la maison. Joëlle les a voulus respirant pour obtenir une bonne qualité thermique : «les murs sont hybrides. Ils sont composés de briques terre cuite, naturellement respirantes, associées à une isolation mixte en laine de lin et chanvre. L'enduit de la façade est à base de chaux et la toiture est une charpente en bois, d'essence locale, avec une isolation en laine de bois pour un meilleur confort l'été.» Les matériaux respirant offrent une régulation naturelle de l'humidité, pour une sensation de fraîcheur dans la maison. Ceux sélectionnés pour ce projet sont également issus de ressources naturelles, limitant son empreinte écologique.

L'enveloppe très isolante des murs et de la toiture limite les besoins en chauffage l'hiver et permet de se rapprocher de la maison passive.

Côté chauffage, la bâtisse est équipée d'un système Solisart. Des panneaux solaires assurent à la fois le chauffage par le sol de la maison et la production d'eau chaude toute l'année. Pour optimiser leur rendement, le pan sud du toit est volontairement plus raide que le nord : «nous avons regardé quelle inclinaison était nécessaire d'un point de vue technique pour obtenir le meilleur rendement possible des panneaux solaires. De plus, la pente chasse la neige qui les recouvre en hiver pour qu'ils assurent la consommation de la famille en chauffage et en eau chaude même quand les températures sont basses.» Les propriétaires ont rapidement pu constater les performances énergétiques de leur maison, alors qu'elle leur a été livrée au mois de novembre, juste à temps pour la tester par temps hivernal.

Le jeu avec les saisons et les éléments ne se retrouve pas uniquement dans la consommation énergétique optimisée. Joëlle a également composé son projet avec poésie : «chaque fenêtre fait un réel cadrage du paysage, avec un zoom sur une chaîne de montagnes, sur un arbre en particulier ou sur une ligne d'horizon. Au lieu des gouttières classiques, j'ai également préféré installer des chenaux encastrés et canalisés en bas de pente. L'eau de pluie est recrachée en cascade via une gargouille et sa mélodie est ainsi accentuée lorsqu'il pleut. L'hiver, l'eau gèle et crée une cascade gelée qui se fond parfaitement dans le paysage enneigé.»

Si les volumes intérieurs sont compacts, ils ont été travaillés de manière à ce que les espaces paraissent plus grands qu'ils ne le sont réellement. Les différents niveaux sont organisés sur un jeu de séquences et de découvertes : «depuis l'entrée, on accède à l'espace de nuit en montant les marches et dans la pièce à vivre en les descendant. On découvre la grande baie vitrée donnant sur le paysage montagnard au fur et à mesure que l'on marche vers le bas de la maison.»

La simplicité des volumes s'accompagne de tonalités de blanc, de gris anthracite et de noir, relevées par des touches de couleurs vives dans chacune des pièces. Le vert anis a par exemple été choisi pour la cuisine dans l'entrée pour dynamiser l'intérieur de cette maison bioclimatique parfaitement intégrée dans son environnement.

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