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Le pipeline Keystone XL renaît de ses cendres : en voici une preuve

Le pipeline Keystone XL renaît de ses cendres : en voici une preuve
Activists, celebrating US President Barack Obama's blocking of the Keystone XL oil pipeline, rally in front of the White House in Washington, DC on November 6, 2015. US President Barack Obama blocked the Keystone XL oil pipeline that Canada sought to build into the United States, ruling it would harm the fight against climate change. AFP PHOTO/MANDEL NGAN (Photo credit should read MANDEL NGAN/AFP/Getty Images)
MANDEL NGAN via Getty Images
Activists, celebrating US President Barack Obama's blocking of the Keystone XL oil pipeline, rally in front of the White House in Washington, DC on November 6, 2015. US President Barack Obama blocked the Keystone XL oil pipeline that Canada sought to build into the United States, ruling it would harm the fight against climate change. AFP PHOTO/MANDEL NGAN (Photo credit should read MANDEL NGAN/AFP/Getty Images)

Le projet de pipeline Keystone XL fait un retour dans le paysage médiatique depuis l'élection américaine. La renaissance du projet semble de plus en plus se concrétiser, surtout que la pétrolière TransCanada, qui propose l'oléoduc, a modifié la semaine dernière la description du projet sur son site web.

Jusqu’à récemment, le texte descriptif du projet était rédigé à l’imparfait de l’indicatif. Nous pouvions lire que Keyxstone XL « "était" un projet de pipeline […] et qu’il "devait être" un projet d’infrastructure essentiel pour la sécurité énergétique des États-Unis ».

Or, lundi, près d’un mois après que Donald Trump eut remporté les clés de la Maison-Blanche et près d’une semaine après qu’Ottawa eut approuvé deux pipelines majeurs, voilà que le temps des verbes a changé et qu’un paragraphe entier a été supprimé.

TransCanada ne parle plus de Keystone XL au passé, mais plutôt au présent.

Dans un extrait, en anglais, nous pouvons lire que « Keystone XL est un projet de pipeline de pétrole brut d’un diamètre de 36 pouces et d’une longueur de 1 897 kilomètres reliant Hardisty, en Alberta, et Steele City, au Nebraska. »

Faites glisser la flèche ci-dessous pour voir les modifications apportées à la description du projet:

Rien de plus qu’une mise à jour, dit TransCanada

Dans un courriel envoyé à Radio-Canada, l’entreprise a affirmé qu’il ne faut rien déduire de cette modification. « Nous mettons régulièrement à jour nos sites Web, écrit un porte-parole. Ce n’est rien de plus. »

La date à laquelle ces changements ont été apportés n’est pas claire. Néanmoins, selon les caches Google, le site affichait encore la description à l’imparfait en date du lundi 28 novembre.

Selon le spécialiste des communications et des relations publiques Bruno Guglielminetti, cela n’est pas le fruit du hasard. « Il n’y a rien d’anodin dans le changement de temps de verbe, dit-il. C’est clairement une remise à jour du dossier ». D’après lui, apporter ces modifications à la description du projet était la chose à faire de la part de l’équipe des communications. « Ils envoient le signal que le projet n’est pas mort, que le projet est toujours vivant. »

Nous demeurons pleinement engagés envers Keystone XL.

- TransCanada

De son côté, le professeur d’économie de l’énergie à l’Université Cornell et agrégé supérieur à l’Université de Calgary Michal Moore croit qu’il n’est pas surprenant que le projet revienne sur la table à un moment où le marché reprend des forces.

« La décision de l’OPEP [de réduire sa production] et le fait qu’il y ait beaucoup d’instabilité au sein des autres nations productrices de pétrole rendent la situation attrayante [pour TransCanada de remettre de l’avant Keystone XL] ».

Le fédéral « appuie Keystone XL »

Le projet Keystone XL, s’il fait face à une importante opposition dans certains états américains, a toutefois l’appui du président désigné Donald Trump et du gouvernement de Justin Trudeau.

Dans une salle bondée de gens d’affaires et de l’industrie pétrolière, le ministre fédéral des Ressources naturelles a affirmé mercredi dernier à Calgary que son gouvernement est pour le projet d’oléoduc.

« Nous étions déçus – et l’avons fait savoir – quand le président Obama y a renoncé », a affirmé Jim Carr, ajoutant que « toutes les approbations pour Keystone XL au nord de la frontière ont été accordées ».

L’Association canadienne des producteurs pétroliers maintient par ailleurs sa position sur Keystone XL. Mardi dernier, le président Tim McMillan a affirmé que Keystone XL et Énergie Est demeurent nécessaires, et ce, même si le gouvernement fédéral vient de donner son feu vert à deux des trois pipelines sur lesquels il devait trancher.