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Financement du PLC: l'opposition interpelle la commissaire à l'éthique qui refuse de faire enquête (VIDÉO)

Financement du PLC: la commissaire à l'éthique refuse de faire enquête

L'opposition officielle à Ottawa a formellement demandé à la commissaire à l'éthique d'enquêter sur les activités de financement du Parti libéral du Canada (PLC), a appris Radio-Canada. Mary Dawson a refusé de le faire, jusqu'à maintenant, ce qui lui vaut certaines critiques.

Un reportage de Louis Blouin

L'opposition conservatrice vient d'envoyer à la commissaire une lettre réclamant une telle enquête.

On pense que le premier ministre ne fait pas de distinction entre le travail qu'il a à faire comme chef d'État et le travail qu'il a à faire pour ramasser des fonds pour son parti.

-Alain Rayes, député conservateur

Mais Mme Dawson, dont le bureau défend l’intégrité et l’indépendance, répète que la Loi sur les conflits d'intérêts, telle que rédigée, ne lui permet pas d'enquêter. Elle maintient que seul le gouvernement libéral a le pouvoir de changer les choses, en resserrant et en clarifiant les règles sur le financement politique.

La commissaire à l'éthique, Mary Dawson.

Démocratie en surveillance, un organisme non partisan qui suit de près les affaires gouvernementales, avance que la commissaire pourrait être en conflit d'intérêts.

Le coordonnateur du groupe, Duff Conacher, somme Mary Dawson de dire publiquement si elle agit ainsi parce qu'elle tente de faire renouveler son mandat. « Ce n'est pas quelque chose qu'elle doit garder secret », a-t-il dit. Et si c’est le cas, elle devrait se récuser, croit-il.

Le professeur de sciences politiques de l'Université de Montréal, Denis Saint-Martin, défend l'intégrité de la commissaire, mais il croit qu'elle fait preuve d’une très grande prudence en refusant d'enquêter sur les modes de financement du PLC.

Elle fait une interprétation très étroite et très légaliste [des règles]. Parce que si elle regardait un peu plus l'esprit de la loi qui est de donner confiance au citoyen, sur cette justification-là, elle pourrait agir.

-Denis Saint-Martin, professeur à l'Université de Montréal

Des activités qui soulèvent des questions

Depuis des semaines, les libéraux sont montrés du doigt pour leurs activités de financement.

Par exemple, Justin Trudeau a pris part en mai dernier à un événement du Parti libéral où des hommes d'affaires chinois avaient déboursé 1500 $ pour le rencontrer. Il s'agissait d'une soirée organisée par le président du conseil d’administration de la Chinese Business Chamber of Canada, Benson Wong, à sa résidence de Toronto.

L'affaire avait eu des échos dans tout le pays et, en entrevue à l'émission Les coulisses du pouvoir, le directeur général des élections du Canada, Marc Mayrand, avait lancé un avertissement au PLC.

« Il faudrait trouver le moyen, sans couper les sources financières, de s'assurer qu'il n'y a pas cette apparence ou cette démonstration d'une certaine collusion – le mot est peut-être un peu fort. Il y aura, je pense, un prix politique à payer pour ça au Canada », avait expliqué M. Mayrand.

Ce dernier prendra sa retraite à la fin de l'année, laissant cet épineux dossier à son successeur.

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