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Salomé Corbo s'attaque aux classiques (et à son ego) avec la LNI

Salomé Corbo s'attaque aux classiques (et à son ego) avec la LNI
Hugues Hugues

La comédienne Salomé Corbo offre aux amateurs d’improvisation un cadeau du temps des Fêtes : 11 soirées durant lesquelles ils plongeront dans l’univers de certains des plus grands dramaturges de l’histoire, du 7 au 21 décembre à l’Espace libre.

Si plusieurs grands acteurs finissent par s’éloigner de l’improvisation en milieu de carrière, Salomé Corbo est encore loin de sa retraite. La discipline inventée par Robert Gravel est pour elle une façon de valider sa pratique artistique.

«Chaque semaine, je vais confirmer que je suis encore capable de faire rire et d’émouvoir. C’est le seul endroit où je peux jouer une mère de famille hystérique, Maria Callas, un petit chien et un éventail de personnages qu’on ne m’offrira plus. Ça bonifie énormément mon métier d’interprète.»

Malgré ses années d’expérience, l’actrice affirme qu’elle est loin d’avoir fait le tour de la discipline. «Je n’ai plus peur du ridicule comme avant. Je sais que je ne mourrai pas, même si je fais la pire impro de ma vie. Mais je n’ai pas encore réussi à éteindre complètement mon ego pour être au service des autres. C’est une lutte à finir.»

Néanmoins, l’idée de renouveler le contexte d’improvisation n’est pas pour lui déplaire. Voilà pourquoi elle parle avec enthousiasme des spectacles durant lesquels Réal Bossé, Florence Longpré et elle-même se frotteront à un nouveau genre théâtral par soir : Marivaux, Goldoni, Suzanne Lebeau, Tennessee Williams, Feydeau, Évelyne de la Chenelière, Racine, Marcel Dubé, Réjean Ducharme, Robert Lepage et Luc Plamondon.

«C’est l’un des rares spectacles où le public peut assister à trois représentations en ayant droit à des affaires différentes. L’an dernier, plusieurs personnes rachetaient des billets après avoir vu le show.»

Pendant la première heure, les spectateurs assistent à un atelier dramaturgique pendant lequel les grandes lignes du genre sont établies. Par la suite, une improvisation de 30 minutes est lancée, telle une version allongée de la catégorie «À la manière de…».

«Par exemple, avec Feydeau, on va improviser dans l’univers tragicomique de la bourgeoisie, avec des personnages qui tentent de préserver les apparences malgré les travers humains, comme l’adultère et le mensonge. Durant la soirée consacrée à Marcel Dubé, on va jouer dans une zone de prise de parole québécoise, au début de l’affirmation de la culture américaine francophone.»

Mais contrairement à l’impro habituelle, les acteurs ne s’activeront pas sur une patinoire. Les claques et les pénalités seront-elles aussi absentes, tout comme le système de votation et les thèmes habituels.

«Ici, notre imaginaire est au service d’un artiste, de son style, de ses schémas narratifs, et bien sûr, de nos partenaires. Notre ego prend le bord pour vrai. Dans un match d’impro ordinaire, on est à la fois l’auteur, le metteur en scène et l’acteur. Mais ici, on est une coche de plus interprète.»

L’intensité d’Unité 9

Si l’influence de l’improvisation sur le métier d’acteur est indéniable, l’horaire d’une improvisatrice en demande a lui aussi un impact considérable sur certains jours de tournage. Comme ceux où Salomé Corbo a prêté ses traits à l’IPL Caroline Laplante, lors de son incarcération hautement émotive.

«J’arrivais d’une tournée de sept jours avec la LNI. La veille, j’avais roulé pendant 14 heures entre Sept-Îles et Montréal. Alors, le jour du tournage, j’étais cassée. Je n’avais pas le temps de me regarder jouer et de me juger. Je me suis concentrée sur l’essentiel. J’étais si fatiguée que je ressentais une forme de fragilité naturelle. J’étais à fleur de peau, comme Caroline.»

Les liens entre la fiction et la vraie vie ne s’arrêtent pas là, puisque la scène de l’arrestation et toutes les autres impliquant le fils de Caroline Laplante ont été tournées avec le fils de Salomé Corbo.

«Comme les horaires de tournage sont rapides, j’ai demandé à jouer avec mon fils. Sinon, je n’aurais pas eu le temps de créer une complicité avec un petit garçon que je ne connais pas pour qu’il me regarde comme si j’étais sa maman.»

Si on se fie aux images diffusées à la fin du dernier épisode de l’automne, l’ex-IPL continuera d’apparaître dans Unité 9 après les Fêtes. «Caroline sera là, mais très peu. Les gens ne doivent pas s’attendre à la voir chaque semaine.»

Habituellement, l’auteure du téléroman, Danielle Trottier, se concentre sur les personnages ayant un lien direct avec les prisonnières et les membres du personnel de la prison. «On ne verra pas le procès de Caroline cet hiver. D’après moi, et ce ne sont que des suppositions, Danielle garde un œil sur mon personnage pour faire témoigner Jeanne au cours de la sixième saison. Caroline est un moteur de changement chez Jeanne.»

Pour l’instant, Salomé Corbo ignore ce qu’il adviendra de son personnage une fois sa sentence obtenue. «Si elle écope de moins de deux ans, elle ne peut pas être envoyée à Lietteville. Et en général, on n’emprisonne jamais une gardienne là où elle a travaillé. Mais on ne sait jamais. Peut-être que Danielle va vouloir faire découvrir aux téléspectateurs d’autres milieux carcéraux, comme les prisons de transition où il y a beaucoup plus de roulements et de problèmes.»

La soirée « La LNI s’attaque aux classiques » aura lieu à l’Espace Libre du 7 au 21 décembre 2016. Cliquez ici pour plus de détails.

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