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«Toute femme est une étoile qui pleure»: Entrevue avec Marie-Anne Alepin (ENTREVUE)

«La lapidation existe encore dans certaines parties du monde» - Marie-Anne Alepin

Malgré son titre poétique, la pièce Toute femme est une étoile qui pleure du dramaturge Karim Akouche dénonce la maltraitance et la domination dont sont victimes aujourd’hui les femmes dans le monde. Véritable plaidoyer pour plus de justice et de concorde entre les sexes, le texte puissant est porté par l’actrice Marie-Anne Alepin qui investit la scène du théâtre La Chapelle du 30 novembre au 10 décembre.

Pendant plus d’une heure, Marie-Anne Alepin livre une performance solo à travers un monologue défiant l’oppression faite aux femmes. «C’est une œuvre sur l’émancipation de la femme, explique en entrevue Marie-Anne Alepin. La production rappelle aussi qu’il y a des gens qui naissent dans des endroits moins privilégiés que d’autres.»

Le texte signé par le poète et romancier Karim Akouche, Québécois d’origine algérienne, est dédié à la mère de l’auteur. «Il s’est mis dans la peau d’une femme qu’il connaît bien pour écrire un texte magnifique. C’est très touchant et à la fois extraordinaire. Lorsque j’ai découvert l’œuvre pour la première fois, j’ai tout de suite voulu la jouer. J’ai lu des mots qui pourraient être prononcés par toutes les femmes du monde», raconte la comédienne

Changer les choses

Même si aucune religion n'est pointée en particulier, on comprendra que le spectacle mis en scène par Francine Alepin parle de la femme arabe. Derrière chaque syllabe, les maux d’une société gangrénée par l’islamisme, le patriarcat, l’excision ou les poids des traditions.

«Les multiples formes de brutalités sur les êtres humains, qu’importe où elles se produisent, nous concernent tous, lance Marie-Anne Alepin. La femme que j’incarne sur scène ne s’adresse pas seulement aux hommes de son pays, mais aux hommes en général. Cette femme parle à tous les individus sur terre.»

Sans artifice, la comédienne s’offre entière sur les planches dans un décor minimaliste. «Seule la parole compte, dit-elle. L’important, ce sont les mots, car aujourd’hui, il y a des gestes horribles qui sont commis sur des enfants et des femmes. Les gens ne savent même pas que la lapidation existe encore dans certaines parties du monde.»

Le théâtre existe pour voir autrement, rappelle l’actrice. «On regarde toutes ces horreurs aux nouvelles, et l’on se dit combien tout cela est épouvantable, mais qu’est-ce qu’on peut faire au juste? Je crois que chacun peut apporter sa contribution. Cette pièce, c’est ma façon à moi de vouloir changer les choses, parce que j’ai l’intime conviction qu’elle doit être vue, lue et entendue par le plus grand nombre.»

Toute femme est une étoile qui pleure n’est pas une pièce féministe écrite contre les hommes. À ce titre, Marie-Anne Alepin n"hésite pas à citer Alfred de Musset: «S’il y a au monde une chose sublime, c’est l’union de ces deux êtres si imparfaits». Voilà pourquoi l’actrice décrit l’œuvre de Karim Akouche d’abord comme un hymne contre les injustices. «C’est surtout un texte lumineux sur la beauté de la femme et de l’humanité en général», conclut-elle.

Toute femme est une étoile qui pleure, du 30 novembre au 10 décembre au Théâtre La Chapelle. Vous pouvez lire un extrait ici.

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