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La Couronne livre sa plaidoirie au procès Applebaum

La Couronne livre sa plaidoirie au procès Applebaum
Paul Chiasson/PC

Sans avoir prononcé un mot au cours de son procès pour fraude, corruption, abus de confiance et complot, l'ancien maire intérimaire de Montréal Michael Applebaum assistera à la plaidoirie du procureur de la Couronne aujourd'hui au palais de justice de Montréal. Son avocat aura quant à lui l'occasion présenter ses arguments à la Cour, lundi.

Chacune des parties estime avoir besoin de trois ou quatre heures pour exposer ses arguments avant que le sort de M. Applebaum ne soit remis entre les mains du juge.

« Ce sera une question de fiabilité des témoins », avait déclaré l'avocat de Michael Applebaum Pierre Teasdale, mardi, à l’issue du dernier témoignage entendu au procès. M. Teasdale disait à ce moment avoir l'intention de se référer aux notes personnelles des enquêteurs de l'Unité permanente anticorruption (UPAC).

Les plaidoiries interviennent ainsi après sept jours d’audiences au cours desquelles la Couronne a fait défiler cinq témoins. M. Applebaum s’est, quant à lui, abstenu de venir livrer sa version des faits.

Michael Applebaum a été accusé d'avoir accepté des pots-de-vin s'élevant à plusieurs dizaines de milliers de dollars entre 2006 et 2011 au moment où il était maire de l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce. En contrepartie, il aurait favorisé deux projets immobiliers dans l'arrondissement.

Cinq témoins pour la Couronne

Le seul témoin qui a affirmé avoir remis de l'argent directement à Michael Applebaum est son ancien chef de cabinet Hugo Tremblay. Ce dernier a passé quatre jours à la barre, la semaine dernière, au cours desquels il a raconté avoir servi d'intermédiaire entre l'ancien maire d'arrondissement et des tiers afin de percevoir des pots-de-vin.

L'ancien directeur général d'une filiale de Dessau, Patrice Laporte, a affirmé avoir versé 25 000 $ en argent comptant à Hugo Tremblay. Un de ses collègues, Mario Trudeau, a par la suite soutenu avoir remis de l'argent à Patrice Laporte, mais sans en connaître la raison.

Le promoteur immobilier Robert Stein a, quant à lui, passé une journée et demie à raconter comment il avait été forcé de verser des pots-de-vin à Hugo Tremblay pour que le maire d’arrondissement Applebaum fasse progresser son projet intitulé Troie. M. Stein a précisé que, dans son esprit, il ne faisait aucun doute que l’argent avait ensuite été remis à M. Applebaum. Ce dernier lui avait clairement dit que son projet serait difficile à faire accepter auprès de la population.

Le cinquième et dernier témoin appelé à la barre par la Couronne est un consultant hypothécaire à la retraite âgé de près de 70 ans. Anthony Keeler est un ancien associé de Robert Stein. Le septuagénaire a déclaré que le bras droit de M. Applebaum, Hugo Tremblay, l'a rencontré pour discuter du projet immobilier Troie, un projet de résidences universitaires de 17 millions de dollars qui nécessitait un changement de zonage.

Hugo Tremblay lui aurait dit que « Michael devra travailler fort » pour faire accepter le projet et qu'ils auraient besoin d'une compensation. Les deux hommes se seraient entendus sur un pot-de-vin de 30 000 $ ou 35 000 $, selon le souvenir d'Anthony Keeler.

En contre-interrogatoire, M. Keeler a toutefois admis que son souvenir du montant d'argent initialement demandé par Hugo Tremblay n'était pas clair. Il a également reconnu avoir « assumé » que l'argent se rendait dans les poches de M. Applebaum sans en avoir toutefois la preuve.

La défense n'a présenté aucun témoin.

Le procès de l’ancien maire intérimaire de Montréal et de l’arrondissement Notre-Dame-de-Grâce s’est ouvert le 13 novembre dernier, plus de trois ans après son arrestation. L’homme de 53 ans a plaidé non coupable aux 14 chefs d’accusation auxquels il faisait face : fraude envers le gouvernement, corruption dans les affaires municipales, complot et abus de confiance.

Michael Applebaum avait pris la direction de la Ville, en 2012, à la suite de la démission de Gérald Tremblay, parti à la suite d’allégations de corruption.

En pleine commission Charbonneau, M. Applebaum avait promis aux Montréalais de faire le ménage à l'Hôtel de Ville, mais il était lui-même arrêté à son domicile sept mois plus tard, soit en juin 2013.

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