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«Pays» de Chloé Robichaud: la politique ballotée par les vents (VIDÉO/PHOTOS)

«Pays» de Chloé Robichaud: la politique ballotée par les vents

L’arrivée du républicain Donald Trump à la Maison-Blanche aura barré la route à la première femme présidente des États-Unis. Hillary Clinton n’aura pas réussi à briser le fameux «plafond de verre». En entrevue pour son film Pays, quelques jours avant les résultats fatidiques, Chloé Robichaud espérait encore une victoire de la démocrate, même si elle ne se faisait déjà plus beaucoup d’illusion.

«Je pense que l’on doit une partie de son impopularité au fait qu’elle est une femme, a déclaré la cinéaste. On l’a blâmé de certaines choses qui pour un homme auraient plutôt été vues comme une preuve de son autorité, alors que pour elle cela a peut-être été soulevé comme une faiblesse.»

Qu'importe la déception, puisque dans le cinéma libérateur de Chloé Robichaud, les femmes tiennent le pouvoir. Son nouveau film Pays met en scène un trio féminin (Macha Grenon, Emily VanCamp et Nathalie Doummar), dont une présidente qui dirige Besco, une nation fictive endettée jusqu’au cou.

«Le pays va mal économiquement, confirme la réalisatrice. Il est financièrement au bord de la faillite. Au-delà de ce portrait général, je voulais explorer nos limites comme citoyen et comme individu. Par exemple, comment concilier vie professionnelle et vie personnelle? J’ai aussi mis mes propres réflexions de jeune femme sur le genre de société que je voudrais plus tard.»

«Pays» de Chloé Robichaud

Comédie et drame

Toutefois, elle ne voit pas son deuxième long métrage comme une œuvre purement politique. «Je préfère ironiser sur la politique, précise-t-elle. Et puis, je voulais surtout parler du poids des responsabilités et la solitude chez les femmes en politique.»

Tournée sur l’île Fogo au large du Canada, Chloé Robichaud raconte être tombée amoureuse de ce minuscule territoire lors d’un voyage à Terre-Neuve. «Au bout d’un long périple, je suis tombé par hasard sur ce lieu magnifique. L’endroit est très aride, mais en même temps poétique. Un lieu unique régulièrement traversé par les icebergs. Il y en a d’ailleurs de plus en plus à cause des changements climatiques.»

Bref, une île de caractère au fort potentiel cinématographique. Le tournage de deux mois n’a pas été simple pour autant, a confié la réalisatrice de Sarah préfère la course. «La météo change au quinze minutes. Il fallait toujours être prêt à modifier les horaires. Physiquement, c’était exigeant, notamment pour les acteurs qui devaient constamment se battre contre la force du vent.»

Loin de la vision carte postale, le climat extrême a permis à la réalisatrice d’illustrer les situations compliquées que vivent les personnages déchirés par les pressions des compagnies minières. «La lutte contre les éléments, c’est aussi la lutte des gens contre l’avidité des multinationales», a-t-elle expliqué.

La réalisatrice mélange également les genres. Son Pays oscille entre comédie et drame intimiste. «J’aime déstabiliser le spectateur. Pour moi, un film doit refléter la vie. Il arrive qu’on se lève le matin de bonne humeur et pleurer plus tard pendant la journée. Je vois mon travail exactement de cette façon. Entre rires et larmes, l’important, c’est le dosage.»

Pays – Les Films Séville – Drame – 100 minutes – Sortie en salles le 18 novembre 2016 – Canada, Québec.

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