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Des milliardaires chinois financent le Parti libéral pour parler avec le premier ministre Trudeau (VIDÉO)

Justin Trudeau aurait enfreint ses propres règles d'éthique

De riches hommes d'affaires chinois ont déboursé 1500 $ pour rencontrer le premier ministre canadien Justin Trudeau en mai dernier, révèle mardi le Globe and Mail. L'un d'eux attendait alors qu'un organisme fédéral approuve la création d'une banque à charte, approbation qui est finalement venue quelques semaines plus tard.

Cette activité de financement du Parti libéral du Canada (PLC) a été organisée par le président du conseil d’administration de la Chinese Business Chamber of Canada, Benson Wong, à sa résidence de Toronto. Parmi la trentaine de personnes présentes figuraient plusieurs milliardaires chinois, ainsi que Shenglin Xian, fondateur de la banque Wealth One.

Shenglin Xian, également président de Shenglin Financial Group, attendait alors que le Bureau du surintendant des institutions financières donne son feu vert au démarrage de Wealth One à titre de banque à charte, autorisée à accepter des dépôts au pays. Le Bureau, qui relève du ministre des Finances, Bill Morneau, a donné son accord le 19 juillet.

Un autre des invités de Benson Wong, l’homme d’affaires chinois Zhang Bin, est connu pour avoir versé, avec l'homme d'affaires Niu Gensheng, un million de dollars à la Faculté de droit de l’Université de Montréal et à la Fondation Pierre Elliott Trudeau, pour commémorer le leadership de l’ex-premier ministre, qui a reconnu la République populaire de Chine en 1970.

Le quotidien torontois dit n’avoir aucune preuve que M. Zhang a payé pour rencontrer Justin Trudeau, fils de Pierre Elliott. À titre de citoyen étranger, M. Zhang, également président de la China Cultural Industry Association, n’a pas le droit de financer un parti politique canadien. M. Niu n’était pas présent à l’événement.

En contradiction avec des règles éthiques

Cette activité de financement semble contredire l’esprit et la lettre des règles éthiques présentées par M. Trudeau après qu’il eut pris le pouvoir à l’automne 2015.

Consignées dans un document intitulé Pour un gouvernement ouvert et responsable, elles stipulent notamment qu’« il ne doit y avoir aucun accès préférentiel au gouvernement, ou apparence d’accès préférentiel, accordé à des particuliers ou à des organismes en raison des contributions financières qu’ils auraient versées aux politiciens ou aux partis politiques. »

Il en va de même pour les règles internes du PLC, qui prévoit que les responsables du parti ne doivent en aucun cas rencontrer quiconque a des intérêts financiers avec le gouvernement lors d’activités de financement.

Un porte-parole du PLC contacté par le Globe and Mail, Braeden Caley, a minimisé la présence de Shenglin Xian à l’évènement organisé par M. Benson. Il assure que le dossier de Wealth One n’a pas été discuté à cette occasion, puisqu’il s’agissait d’une activité partisane où les dossiers du gouvernement ne peuvent être abordés.

« Tout individu qui souhaite entreprendre une discussion sur de telles questions est immédiatement invité à prendre rendez-vous avec le bureau concerné », a-t-il dit. « Comme parti politique, le Parti libéral du Canada n’est pas au courant des propositions faites au gouvernement, et tout partage d’informations à ce sujet serait inapproprié. »

Un responsable du bureau de M. Morneau a indiqué au quotidien que Wealth One avait obtenu une autorisation provisoire de l’ancien ministre conservateur des Finances, Joe Oliver, pour aller de l’avant avec son projet le 22 juillet 2015. Il soutient que le Bureau du surintendant des institutions financières n’a pas sollicité l’approbation finale accordée par M. Morneau.

Shenglin Xian, un Chinois qui a émigré au Canada en 1990, n’a pas commenté la nouvelle.

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