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Hélène Bourgeois-Leclerc et Laurent Paquin dans «Demain matin, Montréal m'attend»

Hélène Bourgeois-Leclerc et Laurent Paquin dans «Demain matin, Montréal m'attend»
Spectra

Ce sera sans doute l’un des spectacles à succès de la prochaine année. Le groupe Spectra a dévoilé mardi matin, en conférence de presse, tous les détails entourant la comédie musicale Demain matin, Montréal m’attend, qui sera présentée au Théâtre du Nouveau Monde (TNM) du 13 au 17 juin, pendant les prochaines FrancoFolies de Montréal.

La pièce, qui ouvrira également la saison 2017-2018 du TNM en septembre, sera l’un des éléments de la programmation des célébrations du 375e anniversaire de Montréal, et soulignera par ailleurs les 50 ans d’Expo 67 et les 65 ans du TNM. Préparez-vous à fredonner le «Cherchez-moé pus à Saint-Martin, parce que demain j’sacre mon camp» de la chanson-titre!

L’œuvre-phare de Michel Tremblay, dont François Dompierre signe les musiques, sera mise en scène par René Richard Cyr, un habitué du répertoire de Tremblay, qui collabore avec l’auteur depuis 30 ans. Leur première alliance remonte à 1986, sur Bonjour, là, bonjour. Depuis, Cyr s’est attaqué à quantité de textes de Tremblay et a fait des triomphes de Belles-Sœurs et Sainte-Carmen de la Main en spectacles chantés.

Hélène Bourgeois-Leclerc (Lola Lee), Laurent Paquin (la Duchesse), Kathleen Fortin (Betty Bird), Benoît McGinnis (Marcel-Gérard), et Marie-Andrée Lemieux (Louise Tétrault) sont au cœur de la distribution de la fresque, où le nightlife montréalais typique de l’univers de Tremblay, des années 50, 60 et 70, avec ses travestis et autres personnages hauts en couleurs, mais pleins de zones d’ombre, se déploie dans toute sa grandeur. Un chœur de huit comédiens complétera l’ensemble, pour un grand total de 16 comédiens-chanteurs-danseurs sur les planches.

Rêve de gloire

L’histoire de Demain matin… est connue, mais moins que celle des Belles-Sœurs. Louise Tétrault, une jeune serveuse, quitte son village de Saint-Martin pour s’installer à Montréal et se bâtir une carrière dans le merveilleux monde du show-business. Elle rêve de gloire et de célébrité.

Elle retrouvera dans la «grande ville» sa sœur aînée, la légendaire, mais frustrée, Rita Tétrault, alias Lola Lee, vedette de revues de cabarets, la Duchesse, un flamboyant travesti, Betty Bird, une tenancière de bordel comme on en trouvait jadis dans les environs du coin du boulevard Saint-Laurent (la Main) et de la rue Sainte-Catherine (dans le Red Light) et Marcel-Gérard, un journaliste commère et peroxydé. Dans ses efforts pour accéder au sommet, Louise Tétrault bousculera la hiérarchie établie et laissera miroiter «un autre demain matin où Montréal et l’Amérique virent à l’envers», a expliqué René-Richard Cyr.

Demain matin, Montréal m’attend est d’abord née à l’été 1970, au Jardin des Étoiles de Terre des Hommes, avant d’être reprise au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts dans une mouture «définitive» deux ans plus tard, en mars 1972. En 1995, Denise Filiatrault – qui prêtait ses traits à Lola Lee dans la première vie du projet – en proposait sa propre vision, avec Sylvie Boucher, Élyse Marquis, Joël Legendre et France Castel dans les rôles-pivots. C’est cette édition que plusieurs gardent désormais en mémoire.

«Je n’ai pas connu cette époque du Montréal des années 50, 60 et 70, a noté René-Richard Cyr. Mais, quand je vois des photos des néons de la rue Saint-Hubert, je réalise qu’il y avait un nightlife là, une folie de boisson, de «pas très propre». C’est un Montréal qu’on peut facilement oublier, mais qu’on doit célébrer et critiquer. Il y avait alors toute une culture québécoise qui émergeait, qui s’affranchissait du Sud-Américain, du Français, de l’Américain.»

«C’est l’histoire d’une petite fille qui, parce qu’elle a gagné un trophée, pense que tout peut lui arriver. Et ça, ça résonne encore beaucoup aujourd’hui. On sait qu’il y en a, des concours, des vedettes d’un jour qui arrivent du jour au lendemain et qui tombent dans l’oubli peu de temps après. Dans le chœur, il y a huit personnes de moins de 30 ans ; ces gens-là, en 1995, quand Demain matin… a été faite, en 1995, ils avaient cinq ou sept ans. Pour eux, la pièce n’est pas fondatrice comme elle a pu l’être pour moi. Ils arrivent avec un regard neuf là-dessus.

Ça va être formidable d’échanger avec eux sur ce Montréal-là. Et les chansons et la situation dramatique sont encore très fortes», a continué René-Richard Cyr, qui avait la pleine confiance de Michel Tremblay pour aller piger dans d’autres productions de ce dernier et tourner véritablement à sa main Demain matin, Montréal m’attend. François Dompierre lui a aussi octroyé toute son approbation.

«J’ai donné carte blanche à René-Richard, comme j’avais fait pour Belles-Sœurs et Sainte-Carmen de la Main, a précisé Michel Tremblay. Il est donc parti de son côté et a fait son propre montage des trois premières versions de Demain matin, Montréal m’attend. Il est allé chercher des chansons qui n’avaient pas encore été interprétées, il a pris ce qu’il préférait du texte, et a fait un nouveau montage. J’ai eu beaucoup de fun à le lire.»

«Aujourd’hui, les jeunes ne rêvent plus de devenir chanteurs, ils rêvent de devenir connus, a ensuite déploré le monument de la littérature d’ici, en référant au récit de Demain matin… Denise Filiatrault rêvait d’être Alys Robi, mais elle voulait devenir chanteuse. Maintenant, les jeunes l’avouent, ils veulent être connus avant d’être chanteurs. La petite, dans la pièce, n’a ni expérience, ni formation, mais elle pense qu’elle va tout défoncer.»

S’il ignore encore comment il étalera les charmes de ce Montréal d’hier dans sa relecture, ne voulant pas abuser des projections ou d’autres facilités multimédias, René-Richard Cyr sait toutefois qu’il souhaite apporter à son collage un esprit très «cabaret», très terre-à-terre, presque rustique. Son Demain matin… ne devrait ainsi pas revêtir un enrobage trop clinquant, trop «Broadway».

Cours de chant

Ni Hélène Bourgeois-Leclerc, ni Laurent Paquin n’étaient jusqu’ici familiers avec l’une ou l’autre des versions scéniques de Demain matin, Montréal m’attend, même si Laurent Paquin se dit grand admirateur de Michel Tremblay. Les deux artistes, qui ont joué ensemble dans trois Bye Bye (de 2013 à 2015), ont dû auditionner entre les murs du TNM, devant René-Richard Cyr et son équipe, pour décrocher ces rôles convoités.

Les répétitions de Demain matin débuteront officiellement en avril mais, d’ici là, Hélène et Laurent doivent suivre des cours de chant pour travailler leur «organe vocal», ont-ils blagué.

«J’ai vu des petits bouts sur YouTube, mais là, j’ai décidé que je ne voyais plus rien, a avancé Hélène Bourgeois-Leclerc. Je n’ai pas envie de copier ce qui a déjà été fait!»

«Je ne me vois pas du tout comme une tête d’affiche, même si c’est ma tête qui est sur l’affiche, a rigolé Laurent Paquin, qui sera probablement méconnaissable en Duchesse. Je me vois comme une pièce du puzzle, un pion dans l’échiquier. C’est un show de gang.»

Alors qu’elle n’a jamais expérimenté la comédie musicale, lui avait été l’un des acteurs de Chicago, auprès de Véronic DiCaire et Anthony Kavanagh, il y a 15 ans. Laurent Paquin se dit par ailleurs comblé de cette opportunité d’incarner la Duchesse, son préféré de la galerie de visages imaginés par Michel Tremblay.

«C’est un personnage qui me fait rire, qui est autant coloré que pathétique et triste. Il y a énormément de couches à ce personnage-là. Je me trouve bien chanceux de pouvoir le jouer», a insisté celui qui a adoré les Chroniques du Plateau Mont-Royal et qui s’amusait à réciter des extraits d’À toi pour toujours, ta Marie-Lou avec son frère lorsqu’il était enfant.

Les billets pour les représentations de Demain matin, Montréal m’attend du 13 au 17 juin sont présentement en vente (www.demainmatin.ca). La 29e édition des FrancoFolies de Montréal se tiendra du 8 au 18 juin 2017.

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