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Comment le mépris de Donald Trump pour l'écologie pourrait bénéficier à l'exploration spatiale

Le mépris de Trump pour l'écologie pourrait bénéficier à l'exploration spatiale

Depuis l'élection de Donald Trump à la tête des États-Unis, les analyses s'enchaînent sur l'impact de ce président isolationniste et populiste. Notamment sur ce qu'il va faire une fois officiellement dans le bureau ovale, en janvier. Avec souvent des craintes, notamment dans les domaines de l'écologie et de la lutte contre le réchauffement climatique.

Justement, la position alarmante du climatosceptique Donald Trump sur l'environnement pourrait, bizarrement, bénéficier à l'exploration spatiale. Au vu des récentes déclarations de ses conseillers sur le sujet, il semble que le président américain souhaite que la Nasa arrête de se focaliser sur l'étude du climat terrestre et concentre sa force de frappe sur la conquête de notre système solaire? À commencer par un retour sur la Lune?

C'est ce qu'a affirmé dimanche 20 novembre Robert Walker, conseiller de Donald Trump sur l'espace, au Telegraph. Selon lui, l'agence américaine a été réduite sous l'administration Obama à « une agence de logistique qui se concentre sur l'approvisionnement de la station spatiale [internationale] et une surveillance environnementale politiquement correcte ».

Vers une Nasa les yeux levés, mais avec des œillères

Ce à quoi cet ancien député, qui travailla à la politique spatiale de George W. Bush, fait référence, c'est à la réorientation de la Nasa sous Barack Obama. Le budget de la division « sciences de la Terre » de l'agence a augmenté de 50% sous sa présidence. Dans cette section, les scientifiques travaillent avant tout à étudier la Terre, notamment le climat ou la météorologie, grâce à des satellites perfectionnés.

Sauf que cela ne plait pas trop aux Républicains, qui ne sont pas spécialement à la pointe de l'écologie. D'autant que dans le même temps, Barack Obama a proposé pour l'année prochaine une réduction de 840 millions de dollars du financement de la division de la Nasa liée à l'exploration de l'espace lointain, rappelle le Telegraph.

Le président compte également « libérer la Nasa » de ses obligations « logistiques sur les activités d'orbites basses ». « À la place, nous allons nous recentrer sur les missions d'explorations spatiales », a déclaré Donald Trump, lors d'une réunion en octobre, rapporte Quartz.

Viser la Lune avant Mars

Mais pour aller où? Plusieurs médias anglo-saxons évoquent un retour en force du programme Constellations. Celui-ci, mis en place par l'administration Bush, prévoyait d'envoyer des Américains sur la Lune d'ici 2020, puis de viser Mars et le reste du système solaire dans un futur plus lointain. Mais en arrivant au pouvoir Barack Obama a annulé le programme, qui avait déjà coûté plusieurs milliards de dollars.

En pleine crise financière, le président démocrate a régulièrement taillé dans le budget de la Nasa, mais a en parallèle mis en place un nouveau programme, imaginant un voyage habité sur Mars d'ici 2030.

Trump pourrait donc se reconcentrer sur la Lune. « Notre vision de l'avenir consiste à ce que l'homme explore la totalité du système solaire d'ici la fin du siècle. Cela inclut certainement la Lune et Mars », a précisé à The Verge Robert Walker, début novembre. À terme, celui-ci aimerait également envoyer l'homme sur Europe, le satellite de Jupiter suspecté d'héberger la vie dans un océan sous sa surface. Pour cet objectif à long terme, Robert Walker parie sur un développement technologique stimulé par ce programme spatial et de nouveaux moyens de propulsions.

SpaceX à la rescousse

Selon le Telegraph, un autre conseiller de Trump, Newt Gingrich, penche lui aussi pour une mission vers la Lune dans un premier temps. Deux des potentiels futurs directeurs de la Nasa soutiennent également cet objectif.

Mais l'exploration spatiale lointaine, cela coûte cher. Alors pour financer cela sans trop de frais, l'administration Trump devrait se tourner vers les entreprises. Ce type de partenariat public privé est explicité dans une tribune publiée en octobre par Robert Walker et Peter Navarro, un autre des principaux conseillers de Trump. Il décrit ainsi la société d'Elon Musk SpaceX, qui souhaite aller sur Mars d'ici 10 ans, comme une « société vibrante » et « engagée dans une politique Made in America ».

Sur le sujet, l'administration Trump ne fera que poursuivre ce qu'a commencé Obama depuis 2010. D'ailleurs, dans son plan de conquête de Mars, le président démocrate estimait qu'un partenariat avec les sociétés américaines privées était nécessaire.

Ce serait aussi ces sociétés privées qui s'occuperont des mises en orbite de satellites ou le ravitaillement de l'ISS. Et puis, l'idée d'un hôtel de l'espace sexy en orbite de Richard Branson ne déplaît certainement pas au magnat de l'immobilier qu'est Donald Trump.

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