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Des employés de la Ville d'Ottawa parcourent 500 000 km à bord de véhicules municipaux pour se rendre chez eux

Des employés de la Ville d'Ottawa parcourent 500 000 km à bord de véhicules municipaux pour se rendre chez eux
Radio-Canada

Des employés de la Ville d'Ottawa ont parcouru, collectivement, près d'un demi-million de kilomètres en un an, entre leur lieu de travail et leur domicile, à bord de véhicules municipaux, révèlent des données obtenues par CBC/Radio-Canada. Certains véhicules se sont retrouvés aussi loin qu'Alcove, en Outaouais, dans le secteur de Calabogie, en Ontario, et à Johnstown, à la frontière avec l'État de New York.

Ces employés, qui étaient sur appel, ramènaient des véhicules municipaux à la maison afin d’être disponibles pour répondre à des urgences après les heures normales de travail.

Entre les mois de mars 2015 et mars 2016, plus de 250 employés ont conduit un total de près de 500 000 km en utilisant de l'essence payée par la Ville. C'est l'équivalent d'environ 12 voyages autour de la Terre.

« C'est une préoccupation, parce que, évidemment, ça coûte cher au contribuable de payer pour tout ce kilométrage vers et depuis ces endroits, ainsi que l'usure de ces véhicules [trad. libre] », souligne le président du Comité de vérification de la Ville d'Ottawa, Allan Hubley.

«Ça représente évidemment des coûts importants pour les contribuables.» - Allan Hubley, président du Comité de la vérification de la Ville d'Ottawa

La majorité des urgences hors des heures de travail auxquelles les employés municipaux doivent répondre incluent le ramassage d'animaux morts sur les routes, le nettoyage de poubelles qui débordent et la coupe d'herbes trop longues, révèlent des documents consultés par CBC/Radio-Canada.

« Avoir un camion municipal à deux heures de la Ville qui vient ramasser une moufette morte sur la route, ce n'est pas efficace », affirme M. Hubley.

CBC/Radio-Canada a analysé des centaines de pages de documents obtenus en vertu de la Loi sur l'accès à l'information municipale de l'Ontario.

Les données consultées indiquent que les employés de neuf départements municipaux ont amené des véhicules de la Ville chez eux, entre mars 2015 et mars 2016. Quelque 139 véhicules ont été ainsi utilisés par des travailleurs des Services routiers.

Les animaux morts, principale urgence hors des heures de bureau

Selon les documents étudiés, les employés des Services routiers ont répondu à 2003 appels en dehors des heures normales de travail en un an. 580 de ces appels étaient liés au ramassage d'animaux morts et 447 à la collecte de débris et autres objets sur la chaussée.

Le conseiller Hubley souligne que la présence d'un animal mort sur une route peut être dérangeante et traumatisante. Il est donc d'avis qu'il est nécessaire de faire appel à des superviseurs payés en heures supplémentaires pour nettoyer la scène.

Il croit toutefois qu'Ottawa doit trouver un moyen moins coûteux que de permettre à ses employés de conduire un véhicule de la flotte municipale depuis l'extérieur des frontières de la ville. Selon M. Hubley, une solution potentielle serait de demander aux employés de se rendre à un stationnement municipal pour y récupérer un véhicule.

Ottawa revoit la gestion de sa flotte

La Ville d'Ottawa affirme qu'elle procède actuellement à une révision de la gestion de sa flotte, afin d'économiser.

Elle prévoit notamment étudier l'utilisation de ses véhicules à l'extérieur des heures de travail pour déterminer s'il est possible de réduire le nombre d'appels auxquels les employés municipaux doivent répondre.

« [Nous allons] revoir ce qui est considéré comme une urgence et déterminer si certaines tâches peuvent être effectuées par des employés pendant les heures normales de travail [trad. libre] », écrit le gestionnaire du Service des travaux publics et des Services environnementaux, Kevin Wylie.

« Par exemple, dans certains cas, les animaux morts peuvent causer un risque pour les automobilistes, qui pourraient tenter de les éviter », souligne-t-il. « Dans d'autres cas, l'emplacement d'un animal pourrait ne pas poser de risque. »

M. Wylie ajoute que la Ville d'Ottawa tente de déterminer s'il serait plus abordable de demander aux employés sur appel de récupérer un véhicule dans un lieu de travail plutôt que d'amener un véhicule municipal à la maison.

D'après un reportage de la journaliste Ashley Burke de CBC

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