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Autochtones : Couillard ne ferme pas la porte à une enquête indépendante

Autochtones : Couillard ne ferme pas la porte à une enquête indépendante

QUÉBEC – Après avoir martelé qu’elle dédoublerait le travail de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, le gouvernement Couillard entrouvre maintenant la porte à une enquête publique sur les relations entre les policiers de la Sûreté du Québec et les femmes autochtones.

Le premier ministre Philippe Couillard a rencontré mardi matin le chef de l’Assemblée des Premières nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard. Il s’entretiendra à nouveau avec lui, et d’autres chefs autochtones, au retour de son voyage en France qu’il amorcera sous peu.

Philippe Couillard souhaite donner «une suite concrète» aux allégations de racisme systémique évoquées par les chefs autochtones et par l’observatrice indépendante chargée d’évaluer les enquêtes sur des policiers de la Sûreté du Québec à Val-d’Or, Me Fannie Lafontaine.

Cette dernière écrit dans son rapport: «Les événements de Val-d’Or et d’ailleurs mettent à l’avant-plan la question de pratiques policières discriminatoires et plus particulièrement celle de l’existence d’un racisme systémique au sein des forces de l’ordre à l’égard des Autochtones.»

La semaine dernière, les ministres de la Sécurité publique, Martin Coiteux, et des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, avaient pourtant évité d’utiliser les mots «racisme systémique» ou de se prononcer sur la présence possible d’un tel phénomène au sein des forces policières.

Philippe Couillard, lui, n’a pas hésité à utiliser le terme à plusieurs reprises mardi. «On ne banalise pas l’enjeu sous-jacent qui a été pointé comme étant un élément de racisme systémique, je ne banalise pas ça, a-t-il martelé. C’est très important pour une société.»

Enquête indépendante

Questionné sur la possibilité de mettre en place une commission d’enquête indépendante, tel que réclamé par de nombreux groupes autochtones, Philippe Couillard a assuré que toutes les options sont sur la table. «Je n’ai pas dit qu’on ferme la porte à quoi que ce soit, mais je ne suis pas en train de vous annoncer quelque chose, a-t-il toutefois tempéré. S’il vous plaît, dans vos rapports, je n’annonce rien. Je dis que je prends conscience de l’énormité de l’enjeu pour les communautés touchées.»

Jusqu’ici, le gouvernement Couillard s’en remettait plutôt à l’enquête fédérale sur les femmes autochtones disparues ou assassinées et proposait de créer une table de concertation afin de rebâtir les ponts entre les forces policières et les communautés autochtones.

Philippe Couillard dit maintenant vouloir mener des actions «en parallèle» de l’enquête fédérale.

La démarche retenue devra également éviter de créer une «double frustration», après la décision du DPCP de ne pas porter d’accusations. «Si on a l’intention de rouvrir un processus du même type que celui qui vient de se terminer, on ne pourra pas faire autrement qu’avoir les mêmes résultats, estime le premier ministre. Donc, encore plus de frustration, encore plus de déception.»

Québec solidaire appuie la demande d'enquête

Pendant ce temps, Québec solidaire tenait une conférence de presse avec un groupe de femmes autochtones afin de leur offrir l'appui inconditionnel de la formation politique à la demande d'une commission d'enquête judiciaire indépendante sur les relations entre Autochtones et forces policières au Québec.

Faisant écho aux propos de leaders autochtones, qui avaient réitéré cette demande la veille à Montréal, la députée Manon Massé a elle aussi rejeté l'idée d'une table de concertation proposée par le ministre des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley.

Selon Manon Massé, cette table ne donnerait rien de plus que ce que l'on sait déjà sur les besoins des communautés autochtones alors que c'est plutôt une analyse plus fine de la source du problème qui est requise.

«Les Premières Nations nous disent: nous avons besoin que ce geste de reconnaissance des fossés qui nous séparent s'exprime dans un premier temps par la mise sur pied d'une enquête indépendante qui nous permettra de voir comment le racisme systémique opère sur l'ensemble du territoire québécois», a-t-elle affirmé.

Avec La Presse canadienne

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