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Val-d'Or : Manon Massé est «en colère»

Val-d'Or : Manon Massé est «en colère»

QUÉBEC – La députée solidaire Manon Massé s’est dit en «colère» contre le premier ministre Philippe Couillard, vendredi. Celui-ci refuse toujours de déclencher une enquête indépendante sur le racisme systémique qui serait présent au sein des policiers de la Sûreté du Québec envers les Autochtones.

«Je suis en colère parce que le chef de ma nation n’ose pas regarder les chefs des premières nations dans les yeux et de leur dire, ''vous savez, vous avez raison, on a un bout du tort qui nous appartient''», a lancé la députée de Québec solidaire en point de presse à l’Assemblée nationale vendredi.

Manon Massé réagissait à la décision du Directeur des poursuites criminelles et pénales de ne pas porter d’accusations contre les six policiers de Val-d’Or visés par des allégations de sévices sexuels contre des femmes autochtones. Dans la majorité des cas, les enquêteurs du SPVM, qui ont mené l’enquête, n’ont pas pu amasser une preuve suffisante pour permettre d’espérer une condamnation. Dans d’autres cas, les plaignantes étaient tout simplement incapables d’identifier leur agresseur.

Deux policiers de la SQ seront toutefois accusés pour des agressions commises contre des femmes autochtones à Schefferville.

La députée solidaire reconnaît que le DPCP «a été le plus loin qu’il pouvait, avec ce qu’il avait». C’est pourquoi elle demande au gouvernement Couillard de déclencher une commission d’enquête pour étudier les enjeux systémiques dans les relations entre les policiers de la SQ et les Autochtones.

Dans une réaction par voie de communiqué, le gouvernement Couillard a plutôt réitéré vendredi sa proposition de créer une table de concertation pour rétablir les ponts entre les policiers et les communautés autochtones.

Québec compte également sur l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, déclenchée par Ottawa, pour faire la lumière dans ce dossier.

«Vous comprendrez que nous ne commenterons pas la décision du DPCP de déposer ou non des accusations, puisqu'il s'agit d'une instance indépendante et que la décision lui appartient, écrit le ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley. Mais au-delà de ses conclusions, nous sommes pleinement conscients qu'il y a une perspective plus large à considérer. Depuis les révélations des évènements, en octobre 2015, nous avons déployé un bon nombre de mesures concrètes pour aider les femmes autochtones.»

Une commission d’enquête indépendante est réclamée par de nombreux groupes, dont L’assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, le Regroupement des centres d'amitié autochtones du Québec et le Conseil du statut de la femme.

À Québec, le Parti québécois réclame aussi une enquête indépendante. «Le rapport déposé hier par Me Fannie Lafontaine est clair. On y lit qu’"en situation de crise, une enquête criminelle est nécessaire, mais elle est insuffisante", affirme dans un communiqué son porte-parole en matière d’affaires autochtones, Alexandre Cloutier. Il faut donc absolument que soit déclenchée une enquête élargie sur les relations entre les nations autochtones et les forces policières. Nous la réclamons depuis des mois.»

«Le gouvernement libéral ne peut pas abdiquer sa responsabilité; il a le devoir d’aller au fond des choses, ajoute Alexandre Cloutier. Il ne peut pas utiliser le prétexte que le fédéral tient sa propre commission d’enquête, car elle n’a pas le même objectif.»

La CAQ réclame elle aussi une commission d’enquête. «Ce n’est plus le temps d’analyser des rapports ou de tenir des consultations, estime son porte-parole en matière d’affaires autochtones, Mathieu Lemay. Il faut faire face à la musique et comme d’autres l’ont si bien démontré, c’est une commission d’enquête québécoise qu’il faut.»

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