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«Je me fais checker, la police va checker Lagacé», insinue Denis Coderre

«Je me fais checker, la police va checker Lagacé», insinue Coderre

Le maire de Montréal Denis Coderre admet qu'il a appelé le patron du Service de police de la Ville de Montréal en 2014 pour se plaindre que des informations le concernant avaient été communiquées à des journalistes. Il soutient l'avoir fait en tant que «citoyen» victime d'un coulage d'informations.

M. Coderre commentait les plus récentes révélations du chroniqueur Patrick Lagacé de La Presse, selon lesquelles le SPVM a aussi espionné son registre téléphonique après qu'il eut publié une histoire concernant une contravention décernée à M. Coderre en 2012.

La semaine dernière, le SPVM avait admis qu'un journaliste avait fait l'objet d'une surveillance en 2014, mais sans en divulguer l'identité. L'article de M. Lagacé, dont le registre téléphonique a aussi été épié au début de l'année, confirme qu'il a fait l'objet de cette autre surveillance.

En entrevue au 98,5 FM lundi matin, le maire Coderre a confirmé qu'il avait appelé le directeur du SPVM de l'époque, Marc Parent, pour se plaindre que des informations le concernant semblaient s'être trouvées entre les mains de journalistes à trois occasions.

« C'est Denis Coderre qui a été victime dans cette affaire-là », a-t-il plaidé. « Est- ce que je me fais suivre? Est-ce que la question syndicale-patronale fait en sorte que moi on me checke présentement. Est-ce que ça c'est légal? », a expliqué M. Coderre.

« Alors j'ai dit à Marc Parent – là c'est Coderre le citoyen : est-ce qu'on peut fouiller dans les registres comme ça et commencer à envoyer ça à gauche et à droite? C'était pas une demande d'enquête ou des choses comme ça », a-t-il fait valoir.

« Moi, je me demande si je me fais surveiller » a encore dit le maire Coderre. « Donc, il a fait une enquête. Là par la suite j'apprends aujourd'hui qu'on est allé jusqu'à vérifier un journaliste, voir s'il y a des policiers qui ont parlé avec un journaliste. »

« Vous dites à la police : je me fais checker, et la police décide de checker Lagacé? », a résumé l'animateur Paul Arcand. « Ça peut vouloir dire ça », a répondu le maire, avant d'ajouter : « « Faut que le leadership de l'époque puisse s'expliquer. »

En entrevue à l'émission Gravel le matin à Radio-Canada Première, le directeur du Service de police de la Ville de Montréal à l'époque, Marc Parent, a confirmé à mots couverts qu'une enquête a été ouverte à ce sujet. Il assure cependant qu'il en ignorait les détails opérationnels.

« Je pense qu'on peut tirer nos conclusions : si le maire le dit, et qu'il y a eu enquête, on peut comprendre que, oui, il y a eu une suite à cette intervention-là », a indiqué M. Parent. « Mais je ne commenterai pas cette portion-là du scénario », a-t-il ajouté, évoquant son devoir de réserve.

Selon M. Parent, l'enquête des Affaires internes du SPVM portait sur une question d'abus de confiance et de vérifications de banques de données policières.

« Ce n'est pas une simple petite histoire de contravention, c'est une histoire d'abus de confiance, ou un policier a fait une vérification dans une banque de données », a ensuite commenté M. Parent.

Il y a plusieurs policiers qui ont perdu leur emploi, pour avoir enquêté des banques de données, que ce soit le CRPQ, ou la SAAQ, a des fins qui n'étaient pas reliées à leur travail.

« On a un serment de discrétion, et dans cette situation-là, les citoyens ont droit à leur vie privée. C'est dans ce cadre-là que l'enquête a été menée », a précisé M. Parent.

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