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Journalistes espionnés: Québec déclenche une commission d'enquête (VIDÉO)

Journalistes espionnés: Québec déclenche une commission d'enquête

QUÉBEC – Le gouvernement Couillard s’est finalement rendu aux nombreuses demandes pour une commission d’enquête sur l’espionnage de journalistes par les corps policiers du Québec.

La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, a déclaré jeudi matin que le comité d’experts annoncé plus tôt cette semaine aura les pouvoirs d’une commission d’enquête, dont celui de contraindre des personnes à témoigner.

Stéphanie Vallée et son collègue à la Sécurité publique, Martin Coiteux, ont fait valoir que les nouvelles révélations sur la surveillance de journalistes par la Sûreté du Québec justifient une telle commission d’enquête.

Les relevés téléphoniques de six journalistes de divers médias auraient été vérifiés par la SQ en 2013, après des fuites médiatiques sur la mise sous écoute deux ans plus tôt du patron de la FTQ, Michel Arsenault.

Mercredi soir, Martin Coiteux affirmait pourtant qu’une simple enquête administrative suffisait pour faire la lumière sur cette histoire «qui serait l’unique cas des 20 dernières années» à la SQ.

Cette histoire venait s’ajouter à la mise sous surveillance du téléphone cellulaire du chroniqueur de La Presse, Patrick Lagacé, par le SPVM.

«Lorsqu’on prend l’ensemble de ces faits, lorsqu’on considère l’importance du travail des journalistes dans une société libre et démocratique […] je pense qu’il est nécessaire de poser un geste supplémentaire», s’est justifié Martin Coiteux jeudi.

«La confiance de notre population aussi est, je crois, on pense tous, ébranlée», a-t-il ajouté.

Le mandat précis de la commission d’enquête n’a pas encore été dévoilé, mais la ministre Vallée assure qu’il sera «suffisamment large pour nous permettre de faire la lumière» sur les actions passées des corps policiers. Jusqu’ici, le gouvernement Couillard souhaitait uniquement étudier les processus en place pour permettre la surveillance électronique de journalistes, sans se pencher sur des «cas précis».

Il reviendra aux commissaires de décider si les audiences seront publiques, affirme la ministre Vallée. «Les commissaires auront toute l'indépendance de déterminer la façon dont se tiendront ces audiences et la façon dont se dérouleront leurs travaux, mais tous les articles de la loi [sur les commissions d’enquête] s'appliqueront», a-t-elle précisé.

Stéphane Bergeron se retire

Un peu plus tôt jeudi, le député péquiste Stéphane Bergeron s’est retiré de ses fonctions de porte-parole en matière de Sécurité publique. Le leader parlementaire du PQ, Pascal Bérubé, assurera ses fonctions.

Stéphane Bergeron était ministre de la Sécurité publique en 2013, au moment où a été déclenchée l’enquête sur les journalistes. L’ex-ministre s’est toutefois défendu d’avoir demandé une telle enquête, bien qu’il admette avoir contacté le chef de la SQ de l’époque afin de savoir pourquoi Michel Arsenault a été avisé qu’il avait été mis sous écoute.

«J'ai bien conscience, depuis mercredi, d'être devenu, bien malgré moi, une distraction […], a-t-il dit. J'ai donc offert ce matin au chef du Parti québécois de me retirer de mes fonctions de porte-parole en matière de Sécurité publique.»

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