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La lettre ouverte des patrons de salles de rédaction du Québec dans l'affaire Patrick Lagacé

Affaire Lagacé: voici la lettre ouverte des patrons de salles de rédaction

Les chefs de plusieurs salles de nouvelles du Québec publient une lettre conjointe, mardi matin, dans laquelle ils dénoncent la mise sous surveillance du journaliste Patrick Lagacé par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Voici l'intégrale de la lettre:

Liberté de presse et protection des sources journalistiques : les élus doivent passer aux actes

Nous, dirigeants des principales salles de rédaction du Québec, tenons à exprimer notre indignation et notre inquiétude face à l'espionnage électronique du journaliste Patrick Lagacé par la police de Montréal.

Il est inacceptable que des enquêteurs aient pu obtenir accès aux données téléphoniques et à la géolocalisation d'un journaliste sans autre motif que d'identifier des sources journalistiques à l'intérieur du corps de police.

Ce n'est pas le seul cas d'intrusion injustifiée des autorités policières dans le travail des journalistes.

En juin, le premier ministre Justin Trudeau avait qualifié d'"inacceptable" la filature par la GRC des journalistes Joël-Denis Bellavance et Gilles Toupin, de La Presse. Puis en septembre, l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité une motion pour "rappeler l'importance du principe de protection des sources journalistiques" après que la Sûreté du Québec ait perquisitionné l'ordinateur du journaliste Michaël Nguyen, du Journal de Montréal.

Dans les trois cas, les élus ont soit dénoncé l'intervention policière, soit s'en sont dits fortement préoccupés.

Des actions concrètes sont nécessaires pour protéger les sources journalistiques.

C'est essentiel pour la liberté de la presse, un droit fondamental consacré par la Charte canadienne des droits et libertés et reconnu par la Cour suprême du Canada.

Parmi ces actions:

- La procédure pour obtenir un mandat de surveillance contre un journaliste doit être plus contraignante pour les corps policiers.

- Le directeur du Service de police de la Ville de Montréal, Philippe Pichet, doit répondre à la question que tous les professionnels des médias se posent aujourd'hui: quels journalistes ont été espionnés, lesquels le sont encore?

Maintenant, les élus doivent passer de la parole aux actes en réaffirmant et en garantissant la liberté de presse et la protection des sources journalistiques.

Sans source, ni le scandale des commandites, ni les révélations ayant mené à la Commission Charbonneau, ni aucun journalisme d'enquête n'est possible.

Signataires: Lucinda Chodan, rédactrice en chef du quotidien The Gazette, Michel Cormier, directeur général de l'information de Radio-Canada, Dany Doucet, vice-président Information, Journaux média QMI, Serge Fortin, vice-président TVA Nouvelles-Agence QMI, Claude Gagnon, président-directeur général Groupe Capitales Médias, Michel Lorrain, vice-président information de Cogeco, Brian Myles, directeur du Devoir, Jean-Philippe Pineault, directeur de l'information des services français de La Presse canadienne, Jed Kahane, directeur de l'information, CTV News, et Éric Trottier, éditeur adjoint et vice-président à l'information de La Presse.

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