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Sur le plateau de «Nous sommes les autres» de Jean-François Asselin (ENTREVUE)

«Nous sommes les autres»: une fable moderne
Sébastien Raymond

Un homme qui disparaît subitement. Un autre qui prend sa place. Puis, l'enquête de cette disparition. Et au milieu de tout cela, une femme et cette propension qu'ont les humains de se définir à travers le regard des autres. Voilà les grandes lignes de la fable formant le premier long métrage du réalisateur Jean-François Asselin, Nous sommes les autres. Connu pour avoir réalisé de nombreuses séries télé, le réalisateur plonge (enfin, dit-il) dans l'univers du cinéma en compagnie d'une distribution impressionnante.

Émile Proulx Cloutier, Pascale Bussières, Jean-Michel Anctil, James Hyndman et Valérie Blais forment la brochette d'acteurs vedettes du long métrage Nous sommes les autres. En ce jour numéro 19 (sur 24) de tournage, le réalisateur n'avait que de bons mots sur sa distribution tout comme sur sa première incursion dans le monde cinématographique.

«Je suis vraiment très content d'enfin faire un premier long métrage, après avoir fait beaucoup de télé, dit-il. Enfin, j'ai la chance de raconter une histoire au cinéma. C'est le rêve d'un petit gars qui voulait faire du cinéma qui se réalise. Passer de la télévision au grand écran se fait bien. Comme il s'agit d'un autre format, il faut avoir du souffle pour faire une heure et demie ou même deux heures; c'est plutôt cela le grand défi. Voir comment on peut réaliser le crescendo du film dans le jeu et dans la mise en scène. Et aussi, pouvoir se permettre de faire une scène en plan plus large, car les gens la verront sur grand écran. Sinon, je retrouve mes repères assez facilement.»

Le scénario de Nous sommes les autres, le réalisateur-scénariste y travaille depuis près de 10 ans, en marge de ses autres projets. «C'est l'histoire d'un personnage qui disparaît dès le début du film, un grand architecte de Montréal que deux personnages vont être amenés à remplacer de façon inconsciente, dont Frédéric joué par Émile, un jeune architecte espérant faire carrière dans le domaine à qui on va demander de prendre la place du disparu lors d'un concours. Il y aussi Robert Laplante, joué par Jean-Michel, un expert en sinistre qui sera amené à enquêter sur cette disparition. Et c'est Myriam, qui est jouée par Pascale, qui est au coeur de tout cela.»

«Nous sommes les autres» de Jean-François Asselin

«C'est un film sur la façon dont on se définit par rapport aux autres. Les personnages, en prenant la place du disparu, vont être amenés à se transformer pour le bien et le mal. C'est vraiment un film sur la façon dont on se définit en fonction du besoin des autres et de ce que les autres veulent qu'on soit. C'est un film sur l'identité», ajoute celui qui décrit son long métrage comme une fable «car il débute de façon réaliste, mais se trouve bonifié d'éléments légèrement surréalistes et poétiques.»

Sur le plateau, c'est une atmosphère familiale qui s'impose doucement alors que le réalisateur retrouve Émile Proulx-Cloutier avec qui il a travaillé à plusieurs reprises et l'équipe de Plan B (la nouvelle série qui sera présentée prochainement sur les ondes de Séries Plus).

«Émile Proulx-Cloutier, Pascale Bussières, Jean-Michel Anctil, Valérie Blais et James Hyndman forment un groupe d'acteurs vraiment exceptionnels qui facilitent beaucoup mon travail. Et cette première expérience de travail avec Pascale relève du coup de foudre professionnel! Elle est vraiment incroyable, en plus d'être extrêmement bonne, cool, patiente et toujours de bonne humeur.»

La sensibilité de Jean-Michel Anctil

Si Jean-Michel Anctil a été sélectionné pour jouer un rôle aucunement dramatique dans Nous sommes les autres, c'est que Jean-François Asselin a eu un déclic lorsqu'il a travaillé avec lui sur la série Les Pêcheurs.

«Lors du tournage, j'ai fait un close-up sur son visage et je me suis dit: wow, il est vraiment intéressant à l'écran, explique le réalisateur. Il porte une espèce de tristesse, mais aussi un côté enfantin vraiment le fun. C'est son jeu oui, mais c'est aussi ce que la personne dégage par l'image. Jean-Michel a cela, tout comme Pascale Bussières qui en est le parfait exemple.»

Ce «personnage sensible doté d'une belle touche d'émotion» est décrit comme un cadeau par le principal intéressé. «Je suis très content que Jean-François ait pensé à moi. C’est un gros cadeau qu'il m'a fait. Sur le plateau, je me fie aux commentaires des gens avec qui je tourne et je trouve flatteur de me faire dire que «c'est l'fun la façon dont je joue» par une actrice d'expérience comme Pascale Bussières.»

Valérie Blais lui a dit que ce premier premier rôle allait devenir une belle carte de visite pour l'humoriste devenu acteur. «Elle m'a dit que ce rôle allait ouvrir des yeux autour de moi.» Alors si l'occasion se représente, il ne dirait certainement pas non à une carrière au cinéma.

«Mon idole de jeunesse est Yvon Deschamps. Coluche aussi m'a beaucoup marqué, explique-t-il. Coluche a fait de la radio, de la scène, du cinéma, c'est quelqu'un qui m'a toujours plu. Il a gagné un César pour son rôle dans «Tchao Pantin» qui n'était pas une comédie, mais un vrai drame. Je me suis dit que c'était le genre de carrière que j'aimerais avoir.»

D'abord très intimidé à l'idée de travailler avec une actrice de la trempe de Pascale Bussières (de qui il vante aujourd'hui la grande générosité), son plus grand défi de tournage reste cette scène où il devait chanter de l'opéra.

«J'ai demandé conseil à Marc Hervieux, qui m'a dit qu'il n'avait chanté cette chanson qu'une seule fois, car il la trouve trop difficile, dit-il en riant. Je suis allé voir mon professeur de chant, j'ai répété, mais je ne suis pas encore certain du résultat. Une chose est sûre, cela a vraiment été mon plus grand défi de tournage.»

Le tournage du long métrage Nous sommes les autres, réalisé par Jean-François Asselin, se poursuit jusqu’au 1er novembre à Montréal et ses environs.

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