QUÉBEC – Hydro-Québec a réduit de plus de 20% le nombre d’employés affectés à la sécurité de ses installations, dont ses barrages, depuis cinq ans.
En effet, les effectifs de la direction principale – sécurité corporative (DPSC), le corps policier interne d’Hydro-Québec, sont passés de 440 en 2011 à 348 l’an dernier, selon des informations obtenues grâce à la loi d’accès à l’information.
Le budget de la division a également été amputé de près de 5 millions$ durant la même période, passant de 68 millions$ à 63,2 millions$.
Il faut dire qu’Hydro-Québec a connu d’importantes compressions budgétaires au cours des dernières années, dont la suppression de 2000 postes à la suite du budget Marceau en 2013.
Faut-il y voir un lien de cause à effet, la DPSC a mené 500 enquêtes de moins en 2015 qu’au cours des deux années précédentes, soit 2 504.
Le nombre de méfaits rapportés par Hydro-Québec sur ses équipements a également chuté de moitié depuis 2011, passant de 128 à 59 l’an dernier.
Du côté d’Hydro-Québec, on affirme que les compressions de personnel sont compensées par l’arrivée de nouvelles technologies. «Il y a plusieurs nouvelles technologies, notamment en télésurveillance, qui nous permettent d’être plus efficaces dans nos façons d’assurer la sécurité de nos installations», affirme un porte-parole de la société d’État, Louis-Olivier Batty.
«Mais ça ne change rien à notre souci de vouloir assurer la sécurité de nos installations, que ce soit pour nos employés, le grand public ou pour contrer le vol, etc.», ajoute-t-il.
Quant à la diminution du nombre d’enquêtes menées par son corps policier, Hydro-Québec affirme avoir connu une hausse importante de vols de certains métaux en 2012-2013, notamment le cuivre, en raison de leur plus forte valeur sur le marché. «On a moins de cas, avec la baisse de la valeur des métaux», affirme le porte-parole.
Il souligne également que le nombre d’enquêtes menées l’an dernier est similaire à celui de 2011. «Il n’y a pas nécessairement de lien direct entre le nombre d’effectifs et le nombre d’enquêtes», assure Louis-Olivier Batty.
Enfin, Hydro-Québec lie la baisse de méfaits rapportés à diverses mesures d’atténuation, dont l’installation de caméras et des rondes plus fréquentes dans des secteurs ciblés.
Le syndicat des employés de métiers d’Hydro-Québec, le SCFP 1500, n’était pas disponible pour commenter ces informations la semaine dernière.
La sécurité des installations d’Hydro-Québec avait fait la manchette en 2005, lorsqu’un journaliste de Radio-Canada, Christian Latreille, avait réussi à pénétrer dans les centrales Manic-5-PA et LG-2, sans rencontrer de gardien de sécurité. Ces barrages étaient mal protégés contre les menaces terroristes, soulignait la société d’État.
Le lendemain du reportage de Radio-Canada, un journaliste de TVA avait également réussi à s’introduire dans le poste de transformation de LG2, à la baie James.
Ces incidents avaient obligé le président-directeur général d’Hydro-Québec de l’époque, André Caillé, a accéléré la mise en œuvre des mesures de sécurité annoncées à la suite des attentats du 11 septembre 2001.
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