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Coûts de la STM: une «performance très décevante», note l'IEDM

L'IEDM prône l'intégration du privé avec comme point de départ le système de transport par autobus.

Le métro de Montréal célèbre ses 50 ans. Et l'Institut économique de Montréal (IEDM) souligne cette occasion spéciale en présentant une note sur l'évolution des coûts de la Société de transport de Montréal (STM) intitulée «Le transport en commun au tournant de la privatisation».

Résultat? L'IEDM y voit une «performance très décevante». Et prône l'intégration du privé avec comme point de départ le système de transport par autobus.

La STM, de son côté, affirme que la privatisation n'est pas une option et rappelle qu'elle fait belle figure dans les comparatifs du Collège impérial de Londres.

Le constat de l'IEDM provient d'abord de l'étude des coûts depuis la création de la STM, en 1951. «Entre 1952 et 2015, ses coûts totaux ajustés pour tenir compte de l’inflation ont gonflé de 470 % tandis que le nombre de kilomètres parcourus n’augmentait que de 91 %, de sorte que le coût par kilomètre parcouru a grimpé de 198 %», indique l'Institut.

La situation n'est pas plus rose si on se limite à la période commençant avec l'arrivée du métro, «une ère marquée par une hausse des coûts à la fois forte et permanente», analyse l'IEDM. «Depuis le lancement du système de métro montréalais en 1966, les coûts totaux ajustés pour l’inflation ont grimpé de 314 % alors que les kilomètres parcourus ont augmenté d’à peine 57 %, ce qui a généré une hausse de 163 % des coûts par kilomètre parcouru», peut-on lire dans la note.

Cette hausse des coûts n’a pas été accompagnée d’une amélioration de la fiabilité du service — du moins au cours des récentes décennies. Les données concernant les retards majeurs dans le service du métro ne sont disponibles que depuis 1983 et, cette année-là, 6,3 retards avaient été signalés par million de kilomètres parcourus7. En 2015, cette proportion s’était aggravée au point d’atteindre 12,2 retards pour la même distance parcourue. — IEDM

Les auteurs de la note, Germain Belzile, chercheur associé senior à l’IEDM, et Vincent Geloso, chercheur associé à l'IEDM, dénoncent également un «lourd fardeau financier à faire porter aux contribuables». Seulement 46 % de tous les revenus de fonctionnement de la STM sont des revenus autonomes, soulignent-ils, ce qui oblige les contribuables montréalais et québécois à lui verser 659 millions $ par année.

Sans surprise, l'IEDM présente l'introduction du privé comme une solution plus adéquate aux problèmes du transport en commun. «Les résultats médiocres du régime de propriété publique ont poussé de nombreux gouvernements à changer de cap et à adopter de nouvelles approches fondées sur la participation du secteur privé», affirme la note de l'IEDM avant de citer en exemple des services en Grande-Bretagne, en France, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Suède.

La note s'attarde principalement à l'exemple de Londres, où «les coûts d’exploitation par véhicule-kilomètre ajustés pour l'inflation ont chuté de 28 % entre 1985-1986 et 2008-2009».

L'IEDM conclut qu'il est possible de «mener à bien ces réformes, et en réaliser pleinement les avantages, sans mettre à risque les conditions de travail des employés actuels». Pour l'IEDM, l'implantation graduelle du secteur privé en transport par autobus permettrait une réduction des affectifs par attrition, la note soulignant qu'en 2015, 12 % des employés de la STM étaient admissibles à la retraite.

Voir aussi:

PARTIE 1: LE RÉSEAU D'AUTOBUS

Dans les coulisses du transport en commun montréalais

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