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De plus en plus de criminels rejoignent les rangs de l'État islamique, selon un rapport

L'État islamique détient la formule idéale pour attirer les criminels
3D plastic representations of the Twitter, Facebook and Youtube logos are seen in front of a displayed ISIS flag in this photo illustration shot February 3, 2016. REUTERS/Dado Ruvic/File Photo
Dado Ruvic / Reuters
3D plastic representations of the Twitter, Facebook and Youtube logos are seen in front of a displayed ISIS flag in this photo illustration shot February 3, 2016. REUTERS/Dado Ruvic/File Photo

La ligne de démarcation entre le terrorisme et la criminalité est de plus en plus difficile à distinguer, prévient un nouveau rapport britannique, alors que de plus en plus de criminels rejoignent les rangs de Daech (le groupe armé État islamique).

Près de 60 pour cent des djihadistes européens étudiés par les chercheurs avaient été incarcérés précédemment, donnant essentiellement naissance à un "super gang", selon le rapport du Centre pour l'étude de la radicalisation et de la violence politique du King's College London.

Une fois recrutés par Daech, ces criminels commettront facilement des actes violents au nom d'une nouvelle cause, ce qui distingue Daech d'organisations comme Al-Qaïda qui radicalisaient des étudiants, des intellectuels ou d'autres gens auparavant pacifiques pour frapper en leur nom, disent les chercheurs.

Le directeur du centre, Peter Neumann, a dit que les criminels et Daech forment "un couple parfait". Daech, a-t-il expliqué, ne requiert aucune sophistication intellectuelle ou étude de la religion, et transforme plutôt le terrorisme en "jeu vidéo".

Daech propose la rédemption aux criminels sans leur demander de changer leur comportement. Il est aussi moins difficile de convaincre des recrues déjà familières avec la violence d'aller encore plus loin. Elles sont également habituées aux armes, à la planification logistique et à se faire discrètes, poursuit le document.

Si les efforts précédents pour mettre les militants en échec se concentraient souvent sur le démantèlement de transactions financières complexes, ce n'est plus le cas avec Daech. Le centre estime que 40 pour cent des attaques perpétrées par le groupe sont financées par des crimes comme la vente de drogue ou de biens contrefaits.

Un des terroristes qui a attaqué les locaux du Charlie Hebdo à Paris en janvier 2015, par exemple, a financé ses activités en vendant de fausses chaussures de sport dans les rues de Paris.

Le rapport conseille aux forces de l'ordre de combattre toutes les sources de financement pour mettre en échec la menace terroriste. Il explique que les criminels devenus djihadistes continueront à faire ce qu'ils connaissent ― en d'autres mots, que le financement du terrorisme par le biais de la criminalité continuera à augmenter au fur et à mesure que des criminels seront recrutés.

Le rapport prévient en terminant que les prisons européennes deviendront des centres de recrutement de plus en plus importants, en raison de la hausse du nombre d'individus incarcérés pour des crimes terroristes.

"Les silos institutionnels ― par exemple, la séparation entre la lutte au crime, les douanes et le contre-terrorisme ― doivent être démantelés, selon le rapport. Avec la convergence des milieux criminel et terroriste, la lutte à la criminalité est devenue une question de sécurité nationale."

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