Pierre Bonnard, ça vous dit quelque chose ? L’illustrateur, photographe et peintre a été une figure marquante de la modernité picturale en France. Depuis sa mort en 1947, l’artiste a été l’objet de rétrospectives françaises et américaines, mais jamais son œuvre n’avait été montrée au Canada. Jusqu’à cet automne.
Exposition Bonnard
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L’homme a côtoyé Matisse et Toulouse-Lautrec, a peint les horreurs de la Grande Guerre et a exposé autant en France qu’aux États-Unis. Et pourtant, il est peu connu en sol québécois, voire canadien.
Si on a si peu entendu parler de Bonnard ici, c’est que les collectionneurs canadiens se sont surtout intéressés aux œuvres plus classiques. Ce qui n’a pas été le cas de nos voisins du Sud, friands des nouveaux courants européens. « Ils ont été très rapides à saisir toutes les avant-gardes qui se concentraient autour de Paris, comme les nabis, les fauves ou les cubistes », énonce Line Ouellet, directrice et conservatrice en chef du MNBAQ.
Cela explique pourquoi les tableaux, photographies et estampes montrées au pavillon Lassonde dès demain proviennent surtout de musées américains et français. Du nombre, on retrouve le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris (MAMVP) qui a présenté une rétrospective sur l’artiste en 2006.
C’est d’ailleurs en visitant cette exposition que Line Ouellet, alors à Paris pour préparer Le Louvre à Québec, espère présenter l’œuvre du peintre dans la Belle province. « J’ai défilé dans ces salles et c’est là que j’ai vu à quel point ce peintre était fort, puissant parce qu’il parle directement aux émotions et à la sensibilité », se souvient-elle.
De souvenirs et de quotidien
Ce qui frappe le plus dans l’œuvre demi-centenaire de l’artiste, c’est son usage de la couleur et de la lumière, tant dans ses nus que ses paysages méditerranéens.
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« C’est d’autant plus paradoxal qu’il peint à la lumière artificielle et dos au mur, souligne Jacqueline Munck, commissaire de l’exposition. Il travaille sur sa toile à partir des notes qu’il a prises dans la nature en s’appuyant sur ses souvenirs », de sorte à recréer « exactement ce qu’il veut montrer au moment où il le voit et au moment où il y repense. »
Le visiteur de Pierre Bonnard. La couleur radieuse verra aussi l’attachement de l’artiste pour le quotidien. S’il a maintes fois peint des scènes toutes parisiennes au début de sa carrière, dans les années 1890, il se concentre sur l’intimité dans les décennies suivantes. Ici une table où se tient un repas familial, là, des enfants qui se promènent ou encore une femme nue qui regarde par la fenêtre.
Cette inspiration pour la vie de tous les jours relève d’une stabilité, note Jacqueline Munck, également conservatrice en chef du patrimoine au MAMVP. « La vie familiale a beaucoup compté pour lui. Dans son œuvre, il y a ce cocon familial qui est suivi du cocon amoureux avec Marthe. Les choses très simples qu’il peint, comme une nature morte ou une fenêtre ouverte, donnent une stabilité des constructions » avec lesquels il se permet de jouer tout au long de son œuvre.
L’exposition Pierre Bonnard. La couleur radieuse est présentée dans le pavillon Pierre-Lassonde du MNBAQ du 6 octobre 2016 au 15 janvier 2017.
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