QUÉBEC - Comme il est de coutume, le premier ministre a souligné mercredi le départ du chef intérimaire du Parti québécois, Sylvain Gaudreault. Mais Philippe Couillard l’a fait en récitant un poème de son cru.
Il s’agissait de leur dernier échange en chambre, puisque le PQ élira un nouveau chef vendredi. Le premier ministre, lui, s’envolera vers l’Islande mercredi soir, où il assistera à la conférence Arctic Circle.
Non sans humour, Philippe Couillard a intitulé son poème En attendant Gaudreault, en référence à la pièce de théâtre de Samuel Beckett, En attendant Godot. Dans le théâtre absurde de Beckett, Godot est cet homme, porteur d'un espoir de changement, qui ne viendra finalement jamais…
D’ailleurs, le court poème de Philippe Couillard évoque le prochain chef péquiste qui prendra la barre «d’un bien fragile esquif voguant vers les hauts fonds d’un récif acéré». Autrement dit, le PQ est une petite barque qui se dirige droit vers les rochers, selon le premier ministre libéral.
Un peu plus loin, Philippe Couillard tend toutefois la main à Sylvain Gaudreault et aux membres du PQ en leur rappelant que leur parti est issu des libéraux de Jean Lesage, dont René Lévesque était ministre.
«De son ralliement futur, nous attendons l'heure. Car de notre grand parti est issu le sien. Travaillons ensemble pour refaire ce lien», a-t-il conclu.
Voici le texte dans son intégralité:
«De nos courtes vies, les parques filent la toile.
Bien osé pour nous d'en deviner le cours.
Le PQ bientôt montrera un troubadour
capable selon eux de redresser les voiles
d'un bien fragile esquif voguant vers les hauts fonds
d'un récif acéré qui n'offre rien de bon.
De notre collègue la voix s'éteindra-t-elle?
Un autre fauteuil déjà attend son appel.
On y entendra parler de séparation.
Pourtant, quelle douceur dans le beau mot union.
Redoutable adversaire aujourd'hui il demeure.
De son ralliement futur nous attendons l'heure.
Car de notre grand parti est issu le sien.
Travaillons ensemble pour refaire ce lien.
Amicalement.»
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