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Arctic Circle: pause parlementaire en Islande pour Philippe Couillard

Ce sera la troisième année de suite que M. Couillard assiste à cette conférence internationale destinée à assurer le développement des régions nordiques, dans le contexte d'une lutte concertée contre les changements climatiques déjà observables dans cette partie du globe.
Alice Chiche

Le premier ministre Philippe Couillard va prendre une pause des controverses et des crises auxquelles est confronté son gouvernement, en s'envolant vers Reykjavik, en Islande, pour participer au cours des prochains jours à la conférence Arctic Circle.

Ce sera la troisième année de suite que M. Couillard assiste à cette conférence internationale destinée à assurer le développement des régions nordiques, dans le contexte d'une lutte concertée contre les changements climatiques déjà observables dans cette partie du globe. Il quitte pour Reykjavik mercredi et sera de retour au Québec dimanche.

L'allocution de M. Couillard est attendue vendredi, mais il risque de se faire voler la vedette par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, pour qui la mobilisation internationale contre le réchauffement climatique doit désormais figurer au sommet des priorités de toute la planète. Il s'adressera aux participants samedi.

Parmi les invités de marque à l'Arctic Circle figure aussi le nom de la première ministre de l'Écosse, Nicola Sturgeon, qui prononcera un discours vendredi.

La conférence internationale devrait attirer jusqu'à 2000 personnes, essentiellement des leaders politiques et des chercheurs, provenant d'une cinquantaine de pays préoccupés par l'avenir et le développement des contrées nordiques.

Le Québec y sera représenté par l'Institut nordique, qui planifie un atelier à caractère scientifique autour du thème de l'impact des changements climatiques sur les écosystèmes, l'économie et les communautés nordiques. Plusieurs chercheurs québécois ont été invités à faire état de leurs recherches sur ces sujets, dont Louis Fortier, de l'Université Laval.

L'an dernier, M. Couillard avait profité de sa présence à Reykjavik, capitale la plus septentrionale au monde, pour lancer un cri d'alarme, estimant que le réchauffement de la planète était tout près d'atteindre son point de bascule. Il fallait agir, et vite, pour minimiser l'impact de ce phénomène, clamait-il, exhortant tous les pays présents à faire front commun contre les gaz à effet de serre.

Il estime qu'en 2050, la hausse de température pourrait atteindre entre 2,8 et 5,8 degrés Celsius. Les experts s'entendent pour dire que, pour éviter le pire, le réchauffement climatique doit absolument être contenu sous la barre des 2 degrés Celsius.

La conférence Arctic Circle mettra la table pour la conférence des Nations unies COP22, qui se tiendra en novembre à Marrakech, au Maroc, en vue de donner suite au plan d'action et aux engagements pris par plusieurs pays à Paris, l'an dernier, dans le cadre de la conférence COP21.

Le premier ministre Couillard a inscrit le rendez-vous de Marrakech à son agenda.

À Reykjavik, il faut s'attendre aussi à voir M. Couillard promouvoir le marché du carbone et vanter l'expertise scientifique acquise au Québec sur les questions nordiques en lien avec le développement durable.

Plan Nord

Le premier ministre ne pourra pas se rendre en Islande sans profiter de cette tribune pour vanter le Plan Nord du Québec, malgré les difficultés du gouvernement à lui assurer tout le déploiement promis, alors que le prix cyclique des métaux freine l'ardeur des investisseurs.

En décembre, l'entreprise espagnole FerroAtlantica avait réservé toute une douche froide aux artisans du Plan Nord, en annonçant qu'elle retirait ses billes du projet de construire une usine de silicium à Port-Cartier. Le projet évalué à 382 millions $ devait fournir un emploi à 345 personnes de la Côte-Nord.

En janvier 2015, la minière Cliffs Natural Resources, à Sept-Îles, s'était placée sous la protection de la loi sur les arrangements avec les créanciers. En février dernier, dans l'espoir de relancer le Plan Nord, le gouvernement consentait à injecter 68 millions $ de fonds publics afin de racheter des actifs de la minière en faillite.

Québec cherche toujours des investisseurs, par ailleurs, pour le projet de mine à ciel ouvert Arnaud, à Sept-Îles, une mine qui pourrait entraîner la création d'un millier d'emplois.

Selon la porte-parole péquiste sur les questions nordiques et députée de la région, Lorraine Richard, le Plan Nord a du plomb dans l'aile et les gens de la Côte-Nord sont "désenchantés", même "ceux qui voulaient y croire à tout prix".

Le gouvernement a créé des attentes démesurées avec le Plan Nord, mais les résultats se font toujours attendre après des années de promesses, a déploré Mme Richard, lors d'une entrevue téléphonique.

Elle rappelle que l'accès à la téléphonie cellulaire et à internet demeure toujours impossible dans certaines parties de la région, et que le prix des maisons ne cesse de chuter.

"Les attentes étaient très, très hautes, mais on a vite déchanté", dit-elle, remarquant que le gouvernement Couillard semble beaucoup moins investi dans le Plan Nord que pouvait l'être l'ex-gouvernement Charest, qui avait lancé cette initiative en 2011.

"Le Plan Nord, pour nous, affirme la députée, ça fait longtemps qu'il est mort."

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