Le fondateur et chef de l'Academy of St-Martin-in-the-Fields, un célèbre orchestre de chambre britannique, Neville Marriner, s'est éteint à l'âge de 92 ans, dimanche.
Né à Lincoln, en Angleterre, d'une famille de mélomanes, Sir Marriner, qui a été premier violon à l'Orchestre symphonique de Londres, rêvait de fonder un orchestre de musique de chambre. Il a réuni un groupe d'amis pour répéter dans son salon. L'orchestre était né.
"Je ne pense que j'étais malheureux, a-t-il dit dans une entrevue accordée à l'Associated Press en 1979. Mais si un musicien se sent mal employé, il peut perdre son identité. Alors sa contribution devient négligeable. Si nous avons fondé l'Academy, c'est parce que nous sentions que nous n'exercions pas assez d'influence. À nos débuts, l'idéal était que l'opinion de chacun était également valable."
Le premier concert de l'ensemble s'est déroulé dans l'église londonienne, près de Trafalgar Square, qui lui a donné son nom en 1959.
"Nous avons choisi ce nom sans trop y penser. À nos débuts, nous ne pensions même pas que nous pourrions avoir du succès, avait-il reconnu un jour. Nous sommes restés pris avec lui."
L'Academy a forgé sa réputation en interprétant de façon élégante un répertoire classique et baroque: Bach, Haendel, Mozart et Haydn. Au début, il ne comptait que 18 musiciens. Il a grandi au fil des années, donnant même naissance à un choeur. L'orchestre compte plus de 500 enregistrements à son actif. Parmi les plus célèbres, le Messie de Haendel en 1976.
Neville Marriner a grandement contribué au succès du film Amadeus, de Milos Forman, en sélectionnant et en arrangeant les compositions de Mozart qu'on peut entendre dans le long-métrage. L'album de la bande originale du film a été vendu à des millions d'exemplaires à l'échelle mondiale.
Il avait été nommé commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique en 1979 et chevalier du Royaume-Uni en 1985. L'an dernier, il avait été fait membre de l'Ordre des compagnons d'honneur pour sa contribution dans le domaine de la musique,
Le président de l'Academy, Paul Aylieff, s'est dit très attristé par la nouvelle.
"L'héritage artistique de Sir Neville, tant avec l'Académie qu'avec des orchestres du monde entier, est immense, a-t-il réagi. Tous ceux qui le connaissaient et ont travaillé avec lui le manqueront beaucoup. L'Academy s'assurera de continuer d'être fidèle à son oeuvre."
