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Frais accessoires en santé : Gaétan Barrette dénonce la «récupération politique» d'Ottawa

Barrette dénonce la «récupération politique» d'Ottawa

OTTAWA – Le torchon brûle entre Québec et Ottawa sur le dossier des transferts en santé, avant même le début des négociations pour un nouvel accord.

Le ministre de la Santé Gaétan Barrette estime que son homologue fédérale Jane Philpott a fait de la « récupération politique » en s’attribuant l’abolition des frais accessoires, puis en pénalisant Québec pour l’argent perçu en trop.

Lors d’une entrevue avec La Presse, il est même allé jusqu’à dire qu’elle jouait « un jeu politique indécent ». La ministre Philpott a refusé de répondre à ces commentaires, lors d’une mêlée de presse animée à Ottawa.

« Je ne suis pas au courant de ce qui a été mentionné, mais je peux dire que nous sommes absolument engagés à s’assurer que les Canadiens auront les soins de santé dont ils ont besoin », a-t-elle soutenu, ajoutant qu’elle a une « très bonne relation » avec le ministre Barrette.

Pourtant, son intention de déduire une portion des prochains transferts à la province la plus vocale à ce sujet est clairement exprimée dans une lettre transmise au ministre Barrette le 6 septembre dernier.

« Bien que les déductions aux paiements de transfert soient la mesure immédiate prise par le gouvernement fédéral à la suite de déclarations provinciales ou territoriales de surfacturation et de frais d’utilisation, mon principal objectif est de voir à ce que toute facturation supplémentaire soit éliminée », peut-on lire.

« Sur ce, j’espère pouvoir poursuivre notre dialogue à ce sujet », ajoute Philpott, avant de conclure sa lettre.

Québec a annoncé son intention d’interdire des frais accessoires début mai, après avoir dit que la province n’avait pas les moyens de les abolir. Le conseil des ministres du gouvernement Couillard a entériné le règlement la semaine dernière.

Il est donc faux de prétendre que Québec s’est plié à la demande du fédéral après l’intervention de la ministre Philpott, puisque la décision était déjà annoncée depuis belle lurette, explique l’attachée de presse du Dr. Barrette, Julie White.

Les frais accessoires au Québec seront abolis au plus tard en janvier 2017, sans compensation pour les médecins. Cette pratique était évaluée à plus de 80 millions de dollars par année.

Ottawa amputerait son aide d’environ 160 millions de dollars, soit l’équivalent de ce que les patients ont payé en frais accessoires depuis 2014.

Une cheap shot?

Le chef par intérim du Bloc québécois, Rhéal Fortin, n’a pas tardé à réagir à la suite de cette « menace » de couper 160 millions de dollars dans les transferts fédéraux à Québec. « Comme ils disent dans l’autre langue officielle, c’est une cheap shot. Ça n’a pas sa place », déplore-t-il.

« Ce n’est pas de l’argent que le fédéral imprime et donne généreusement en cadeaux aux provinces : c’est notre argent. À chaque mois, le fédéral vient fouiller dans les poches des Québécois et prendre de l’argent pour des services qui sont sous sa responsabilité », a-t-il poursuivi, lors d’une mêlée de presse lundi.

Les conservateurs, quant à eux, ont maintenu qu’ils allaient suivre de « très, très près tous les dossiers qui concernent l’unité du pays », comme le nouvel accord du financement en santé ou encore la taxe sur le carbone.

« Le Parti conservateur a toujours prôné un fédéralisme d’ouverture, où chaque province évolue au sein de la grande famille canadienne sans se faire imposer des contraintes dans ses champs de compétences », a vanté Denis Lebel, chef adjoint.

L’ancien gouvernement Harper avait prévu d’abaisser les transferts en santé à 3% par année à partir de 2017. Les libéraux ont promis d’augmenter cette somme, mais d’ajouter des conditions aux provinces.

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