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Le groupe montréalais Elephant Stone offre l'excellent «Ship of Fools»

Le groupe montréalais Elephant Stone offre l'excellent «Ship of Fools»

Très mélodique et audacieux, le quatrième album de rock psychédélique du trio Elephant Stone devrait plaire à beaucoup de mélomanes. Intitulé Ship of Fools, ce disque de 11 morceaux fait voyager dans l’espace et le temps. Entrevue avec le pilier de la formation montréalaise, Rishi Dhir, responsable des paroles, de la composition, du chant, de la guitare et de ce sitar qui apporte une couleur particulière au travail d’Elephant Stone.

Certaines influences de cet opus proviennent du rock anglais et américain des années 1960 et 1970. Impossible de passer à côté de Revolver des Beattles, l’album préféré de Rishi Dhir. «C’est toujours Revolver pour moi de toute façon», lance en riant le chanteur au début de notre entretien. La musique d’Elephant Stone réfère aussi au sous-continent indien, tout comme au rock’n’roll plus récent proposé par le jeune groupe britannique Temples ou le duo des États-Unis Broken Bells.

Ship of Fools, qui ouvre avec l’excellente chanson Manipulator, est franchement réussi. Une surprise? Pas vraiment.

Rishi Dhir, 38 ans, a déjà plusieurs années d’expérience en musique. En périphérie de son groupe Elephant Stone, il a collaboré à divers projets au fil des ans, dont The High Dials, The Brian Jonestown Massacre, The Dandy Warhols ou encore The Black Angels. Il a même joué sur scène avec Beck (une expérience ponctuelle).

Ship of Fools semble être l’aboutissement d’années d’exploration et de collaborations. Elephant Stone, plus que jamais, donne l’impression d’avoir trouvé son identité avec cet opus.

«C’est plus pop et dansant que les trois autres propositions d’Elephant Stone, affirme en anglais Rishi Dhir, à la table d’un café du Mile-End, à Montréal. Je suis très heureux de cet album. Je fais des disques depuis vingt ans et j’ai le sentiment de pouvoir vraiment sentir une différence cette fois-ci. Il faut dire que j’ai écouté de la une musique bien distincte pendant l’écriture de Ship of Fools. J’ai revisité Daft Punk, Air (surtout l’album Le Voyage dans la lune), The Chemical Brothers, et The Bee Gees. Je me suis rendu compte que la musique dansante et ambiente m’intéressait de nouveau. J’ai assumé cet intérêt et j’ai poussé les choses dans cette direction sonore. J’ai acheté des synthétiseurs et des claviers pour créer des sonorités mises de l’avant par des artistes comme Kraftwerk».

Psychédélique du troisième millénaire

Réalisé par Marcus Paquin (Arcade Fire, The National, Local Natives, Groendland), l’album a été enregistré aux Studios Mixart de Montréal, à l’automne 2015.

«Marcus s’est grandement impliqué dans l’album, indique Rishi Dhir. L’esthétique de Ship of Fools correspond bien à son travail. Je ne voulais pas trop ressentir l’influence des années 1960 dans notre rock psychédélique. Certes, c’est quand même là, mais moins omniprésent qu’à l’habitude.»

Dhir voulait mettre l'accent sur un son plus moderne, plus près de l'époque actuelle. «Je voulais également des arrangements entraînants (comme la mordante The Devil’s Shelter et l’hallucinante Au Gallis) qui évoquent les années 2000. C’est pour ça que je ne suis pas retourné travaillé avec Jace Lacek (Breakglass Studios) même s’il est excellent. Je voulais me détacher un peu de ce que j’ai fait par le passé avec Elephant Stone, même avec The High Dials.»

C’est Rishi Dhir qui écrit et compose les chansons. Ensuite, ses acolytes, le batteur Miles Dupire et le guitariste Gabriel Lambert, mettre l’épaule à la roue pour le reste du processus créatif. «Au départ, j’ai tout créé sur mon ordinateur. Après, j’ai fait entendre les maquettes aux gars. Entre celles-ci et les chansons finales, il existe parfois une grosse différence. On a fait évoluer ça à trois.»

Durant l’entrevue avec l’auteur-compositeur-interprète, plusieurs autres noms d’artistes ont été mentionnés en guise de références musicales ou de sources d’inspiration en lien avec Ship of Fools. Mentionnons Tame Impala, Ty Segall, The Kinks, Elliott Smith et My Bloody Valentine.

En ce qui concerne les textes, Rishi Dhir assume pleinement qu'il aime partager des opinions politiques dans certains de ses morceaux, tout comme des observations sur la vie en société (Manipulator). «J’écris rarement des chansons sur mes histoires amoureuses (quoiqu’il y a bien le titre Love Is Like A Spinning Wheel). J’aime fouiller dans la corruption, les comportements humains, les structures sociales… Parfois, j’évoque des histoires personnelles, mais je les transforme pour les rendre plus universelles. La pièce Photograph, par exemple, est à propos d’une personne trouvant une image d’elle prise lorsqu’elle était enfant. Sur cette photographie, elle ne se reconnaît pas.»

Ship of Fools, c’est groovy, singulier et intelligent.

Ship of Fools est disponible dès aujourd’hui via différentes plateformes numériques (sous les étiquettes Elephant On Parade et Believe). Il sera également distribué en version physique (CD, vinyle et cassette) par Burger Records à partir du 25 novembre.

À compter d’octobre, Elephant Stone partira en tournée au Canada, aux États-Unis et en Europe pour livrer plusieurs spectacles. Un claviériste sera ajouté à la formation originale.

«Ship of Fools», d'Elephant Stone

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