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«A Wider Space» de Groenland: apprentissage doux amer (ENTREVUE)

«A Wider Space» de Groenland: apprentissage doux amer (ENTREVUE)
Jerry Pigeon

À l'écoute du deuxième album du groupe indie pop Groenland, A Wider Space, le talent transparaît tout de suite, sans surprise. La fluidité surtout, comme une sorte de don pour trouver LA mélodie juste, LE son qui va apporter le petit plus à la bonne chanson. Derrière cette apparente facilité pourtant, la chanteuse Sabrina Halde avoue que le processus n'a peut-être pas été, disons, si évident. Entrevue avec une chanteuse qui n'a pas peur d'aller dans les zones d'ombre.

Au téléphone, Halde a le rire facile. Visiblement contente de présenter le nouvel effort, disponible en magasin et en ligne le 16 septembre, de son groupe composé de Jonathan Charette, Ariane Gruet-Pelchat, Simon Gosselin et Mariane Bertrand qu'elle mène avec Jean-Vivier Lévesque, la chanteuse à la voix puissante avoue d'emblée que le but derrière cet album réalisé par Marcus Paquin (Local Natives, Arcade Fire, The National) était de se dépasser. Mission réussie, puisque A Wider Space présente un talent toujours aussi présent - et même magnifié par les explorations électro et l'ajout de cuivres.

Déjà, la sortie de la pièce Healing Suns a donné le ton: si la formation va encore dans la même direction, elle se permet d'explorer des sentiers encore vierges. Et ça lui réussit.

Dire que le deuxième album de Groenland était attendu avec impatience serait un euphémisme. Et pourtant, Sabrina Halde s'en est à peine rendue compte, concentrée à lutter contre ses propres exigeances envers elle-même: «La pression que je ressens le plus, c'est celle que je me mets à moi-même. C'est en commencant à faire des entrevues que j'ai commencé à réaliser que j'aimerais que les gens aiment l'album! (Rires)» Un contexte totalement différent de l'enregistrement de The Chase (2013), premier album arrivé comme un cheveu sur la soupe. «Il n'y avait pas d'attentes pour cet album-là, pas de stress.»

Après coup, cette pression aura-t-elle été bénéfique ou handicapante? «La pression que je me mettais me bloquait déjà. Ça aurait été vraiment plus cool de me faire plus confiance, de me donner plus d'espace. J'étais déjà fatiguée en entrant en studio. J'ai trouvé la tournée vraiment difficile: ça a été un apprentissage vraiment intensif. J'ai eu l'impression qu'il n'y avait pas de coupure, pas de vacances mentales. Je me sentais comme dans un long voyage où il faut juste se rendre au bout. J'avais même l'impression d'être une vache à lait: je chantais, je ne pouvais pas boire... Le mode de vie était difficile. L'expérience n'est pas la même pour un chanteur qu'un musicien: il faut toujours être en bonne santé mentale et physique.»

Une expérience si intense que son corps a lâché à quelques reprises à travers la tournée: «Pour moi, chanter a toujours été sacré. Mais c'était devenu une job. J'ai eu des pertes de voix, des inflammations... Je suis super impulsive de nature, mais j'ai dû apprendre à prendre soin de moi. J'ai réalisé que je ne pourrai pas revirer une brosse à chaque soir... J'ai appris à remplacer ça par autre chose, du sport, etc. C'est dur de trouver cet équilibre. C'est le combat d'une vie!»

Êtes-vous déjà allé dans un spectacle de Groenland? Si oui, vous savez à quel point il fait bon écouter ce groupe talentueux (et qu'il faut jouer du coude pour espérer voir les artistes sur scène tellement c'est noir de monde). Sinon, il n'est pas trop tard pour remédier à la situation. Groenland lancera A Wider Space le 22 septembre prochain dès 20h au Club Soda dans le cadre de POP Montréal.

A Wider Space, disponible en magasin et en ligne dès le 16 septembre. Pour plus d'informations, c'est ici.

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