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Changement d'orientation : la direction de VRAK explique ses choix

Changement d'orientation : la direction de VRAK explique ses choix
VRAK

On en parle depuis quelques mois déjà, et c’est maintenant complètement effectif : pour ses 15 ans, VRAK se paie une cure de maturité et entre non pas dans l’adolescence, mais dans l’âge adulte, en se voulant «plus assumé», et en s’adressant désormais à un public un peu plus âgé, celui des «becomers», terme choisi par la chaîne pour désigner les «jeunes adultes en devenir».

Nouveau logo, contenu un peu plus salé, la «nouvelle administration» de ce «VRAK 3.0» a au moins le mérite de mettre de l’avant des productions originales québécoises et de miser sur des têtes d’affiche d’ici, qui jouissent pour la plupart d’une grande popularité sur les réseaux sociaux, principal terrain de jeux de la tranche de téléspectateurs qu’on cherche à rejoindre.

Avec ce changement de ton général, on laisse ainsi tomber le bloc de programmation VRAK 2 qui occupait les soirées de VRAK depuis deux ans, étant donné que l’esprit un peu plus audacieux et cinglant qui caractérisait VRAK 2 est dorénavant appliqué à l’ensemble de la grille-horaire. Oreilles sensibles à la langue française, préparez-vous à tiquer un brin en entendant le dialecte plutôt juvénile préconisé un peu partout dans le petit monde de VRAK ; à eux seuls, les titres de certaines nouveautés (Switch tes fripes, PL>Y) pourraient en faire sourciller quelques-uns.

«Toute chaîne doit évoluer pour être actuelle, explique Johane Landry, directrice des productions originales et chef de marque de VRAK. Nous, c’est ce qu’on voulait faire. On sentait que c’était le moment. On a fait des études de marché, on a regardé ce qui se passait au Québec au niveau de la télévision, et on s’est dit : why not? On a le matériel, le contenu pour le faire.»

«On s’est beaucoup interrogés à savoir si on devait changer le nom, mais on a réalisé que la marque était tellement forte, que les gens appréciaient tellement VRAK, qu’on s’est dit que ça passerait finalement par le contenu, ce qu’on avait déjà commencé à faire. Pour nous, c’est une évolution. Il y a des choses qui changent, mais on est dans une continuité.»

Et les 9-14?

Cette continuité s’exprimera donc, en ondes, grâce à de nouveaux épisodes de Jérémie, Code F, MED, Comment devenir une légende et, l’hiver prochain, du Chalet. Côté nouveautés, on tendra l’œil et l’oreille vers Alt (Actualité légèrement tordue) (mercredi, 17h, dès le 14 septembre), un magazine d’actualité déjanté animé par Phil Roy, Switch tes fripes (lundi, 17h, dès le 12 septembre), une tribune mode menée par Vanessa Pilon, PL>Y (jeudi, 17h, dès le 15 septembre), un magazine musical dont l’hôte est Nicolas Ouellet, et Lourd (mardi, 17h30, dès le 4 octobre), une fiction rigolote et décalée.

De nouvelles acquisitions, Journal d’un vampire (Vampire Diaries), Conscience morale (Ties That Bind), La vie malgré tout (Chasing Life), Backstage : les coulisses du succès (Backstage) et Coup de chœur (Pitch Slapped) complètent le tableau, de même que le retour de Jane l’immaculée, Les menteuses, Jouer le jeu, La famille royale, The Amazing Race Canada : une course contre la montre et Switched.

VRAK n’accole aucun âge-cible à sa programmation revampée. Mais, en se targuant de chercher à intéresser davantage qu’auparavant les «becomers» (qu’on devine être les cégépiens et leurs aînés), la chaîne reconnaît plus ou moins ouvertement délaisser les 9-14 ans, un rayon jadis fortement exploité à VRAK, avec des VRAK la vie, des Camping de l’ours et autres Appart du 5e.

Un choix qui peut paraître logique à l’heure où tous les dirigeants de télévision ont le mot coviewing aux lèvres, quand on sait que plusieurs préadolescents regardent Unité 9 avec leurs parents, par exemple, mais qui en dit également long sur l’état du petit écran jeunesse. Alors que les tout-petits ont leur Yoopa et leur Disney, et que Télé-Québec fait le pari, cette année, de s’adresser davantage aux familles que directement aux enfants, quelle place reste-t-il aux élèves de la fin du primaire, même dans ce raz-de-marée de chaînes spécialisées?

«On n’est pas Télé-Québec, on n’a pas de mandat éducatif du tout, plaide Johane Landry. Pour nous, le contenu n’est pas fait en fonction d’un âge. C’est une proposition qu’on offre à beaucoup de monde. On n’abandonne pas les 9-14 ans, on leur donne une autre alternative. Code F est le meilleur exemple de ça ; les gens l’écoutent en famille. On n’est ni moralisateurs, ni éducatifs, et je crois qu’on a une proposition extrêmement intéressante, au niveau de nos productions originales.»

«Ce qu’on a délaissé, finalement, c’est les acquisitions. Avec l’arrivée de Disney (NDLR : propriété de Corus) dans le portrait télévisuel québécois, c’est sûr que ça nous a amenés à réfléchir, et ça nous a convaincus de se concentrer sur notre force, les productions originales», ajoute Johane Landry, qui insiste sur le fait que le nouveau VRAK est d’abord et avant tout «inclusif».

Fait étonnant, pour l’instant, VRAK ne déploie aucune stratégie web, en rendant ses émissions disponibles en ligne, par exemple, même après leur diffusion à la télévision. Johane Landry croit plutôt à la force des interactions sur les réseaux sociaux et au contenu complémentaire sur les divers sites web. La tactique retiendra-t-elle la génération qui a déjà commencé à migrer vers Netflix et autres Tou.tv?

«On va le faire sur les réseaux sociaux. Il y a une façon de promouvoir nos émissions via une stratégie sur les réseaux sociaux. Il y a le web, mais il faut tellement être partout en même temps! On demeure une chaîne linéaire et on veut que les gens regardent l’antenne. Il y aura des exclusivités à l’antenne, et sur les différents réseaux sociaux», indique Johane Landry.

Les nouveautés de VRAK

ALT (Actualité Légèrement Tordue). Phil Roy est aux commandes de cette revue humoristique de l’actualité, qui ne cherchera pas à «proposer une seule vision sur un sujet, mais à avoir des débats», expose Phil Roy, qui promet des flammèches. Tous les thèmes chauds de la semaine y passeront, y compris le controversé burkini. Léane Labrèche-Dor, Jean-François Provençal, Rose-Aimée Automne T.Morin, Piere-Luc Pomerleau et Kevin Raphael y sont tous chroniqueurs. Virginie Fortin est la première invitée de la saison.

PL>Y. (Prononcé PLAY). Féru de musique, Nicolas Ouellet jasera de tous les styles dans son rendez-vous hebdomadaire et jure surtout qu’on y découvrira de nouveaux talents, notamment par le biais des «Nicovers», contraction de «Nicolas» et de «covers». Car ses invités, principalement des visages émergents, offriront des relectures de grands succès à leur façon. Un «voyage musical» sans prétention, voilà ce que soutient être PL>Y.

Switch tes fripes. Voilà qui devrait être le plaisir coupable (ou pas coupable du tout) de plusieurs filles et, qui sait, peut-être de quelques garçons. Vanessa Pilon et la styliste Roosa-Karoliina Maunula orchestreront des échanges de vêtements au sein de groupes d’amies tannées de leur fringues. Astuces pour se créer un look à la fois étincelant et économique et segments humoristiques (du genre, demander leur opinion aux jeunes hommes sur les push up bras) sont aussi au menu.

Lourd. Élisabeth Smith, Sarah Mottet et Camille Piché-Jetté devront probablement dire adieu à leur anonymat lorsque les premiers épisodes de Lourd auront été présentés. Leurs personnages, Florence, Alice et Rubi, toutes à la frontière de l’adolescence et de l’âge adulte, apprivoisent leur nouvelle réalité et observent avec scepticisme le monde qui les entoure. «Premières fois», gaffes, relations compliquées, humiliations et, surtout, un patois, «Lourd!» seront leur lot quotidien. La série, qui s’annonce particulièrement mignonne, est dérivée des capsules web du même titre qui avaient été à l’affiche du site web de VRAK en 2013.

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Le changement d'orientation de VRAK

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