Le sexe, la sensualité, la suavité appartiennent à tout le monde. C'est ce qu'a voulu montrer le photographe Jérôme Deya avec ses photos de «corps dérangeants».
Plusieurs couples, dont l'un des deux membres au moins souffre d'un handicap physique, ont accepté de poser ensemble dans un moment très intime. Pour Jérôme Deya, ce sont les valides qui imposent des limites aux personnes handicapés, sans avoir conscience du peu de liberté dont ils disposent.
«Ce travail se veut un hymne au corps que l’on évite ou que l’on cache. Ce corps tordu qui – comme tout autre – exprime sa sensualité, ses émotions, pour une ode à l’amour, réalité partagée par tous, quels que soient son apparence, son héritage, son handicap.
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La situation des personnes handicapées n’est-elle que le reflet de la perception qu’un peuple a de ses semblables "différents"?
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Sous prétexte de corps "abîmés", les personnes handicapées auraient-elles moins de droits que les autres? Leur accès à la sexualité serait-il secondaire? Aurions-nous tendance à oublier qu'il y a une personne derrière un handicap? La véritable barrière entre personnes valides et handicapées est la plupart du temps dressée par les valides. Elle n’est en général justifiée que par des préjugés. Et lorsqu'ils s'effondrent, il ne reste que deux êtres face à face qui se découvrent… si semblables.»
Les textes accompagnant ces photos ont été écrits par les personnes photographiées et remis en forme par une journaliste.
Découvrez les clichés de Jérôme Deya dans la galerie ci-dessous :