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Uber s'entend avec Québec

Uber s'entend avec Québec

QUÉBEC – La multinationale Uber a conclu une entente de dernière minute avec le gouvernement du Québec peu avant la date butoir, à minuit mercredi.

En entrevue à Radio-Canada, le ministre des Transports Laurent Lessard a indiqué qu'une redevance de 0,45$ sera prélevée sur chaque course. Aussi, les chauffeurs d'Uber devront détenir un permis de conduire de classe 4C pour conduire un taxi, mais ils n'auront pas à obtenir un permis d'opération de taxi.

«Cette entente respecte les paramètres requis pour qu'Uber opère un service de taxi au Québec et les principes que j'avais annoncés lors de mon arrivée, a assuré le ministre par voie de communiqué. Je tiens à être clair cependant, je surveillerai le respect de cette entente avec une grande rigueur.»

Les chauffeurs d’Uber devront aussi arborer une immatriculation conforme aux règles, mais les modalités restent à déterminer avec la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), a précisé Lessard.

Mais le point de litige entre Québec et Uber, mercredi en journée, concernait le volume total de déplacements de personnes. La multinationale devra s’en tenir à 50 000 trajets par semaine, sous peine de pénalités.

« Le taxi, ça ne se termine pas aujourd’hui, a dit Lessard. Il y a un secteur qui va continuer d’évoluer, il y a des projets pilotes qui sont déposés par le conseil de l’industrie pour améliorer leur qualité de vie et l’utilisation de leur voiture et, peut-être, de d’autres voitures »

Le ministre dévoilera les modalités de l’entente dans les prochaines heures et les prochains jours. En attendant, les informations sortent au compte-gouttes.

Uber réagit

Uber, qui avait menacé de cesser ses activités à minuit, a annoncé peu après l’heure butoir qu’une entente avait été conclue avec le gouvernement. La multinationale sera en mesure d’en saisir les impacts dans les prochains jours.

Avec ce projet pilote, «nous voulons démontrer au gouvernement que nous sommes prêts à travailler dans une industrie réglementée et à être un partenaire de l'innovation», a souligné Jean-Nicolas Guillemette , directeur général de Uber Québec.

L’entreprise pourra donc poursuivre ses activités dans la province. L'application UberX de l'entreprise permet aux propriétaires de voitures d'offrir leurs services de transport de personnes, une compétition jugée déloyale par l'industrie du taxi.

Uber avait jusqu’au 8 septembre pour conclure un projet-pilote qui lui permettra de poursuivre ses activités légalement dans le cadre du projet de loi 100.

La collecte des taxes de ses chauffeurs, de même que les permis de taxi, étaient au cœur des négociations entre Uber et le gouvernement. L’entreprise percevra les taxes sur leurs courses à partir de jeudi, et les chauffeurs devront obtenir un numéro de TPS et de TVQ d’ici le 1er octobre.

L’entreprise dispose de 20 jours pour mettre en œuvre le résultat des négociations de l’entente et de déterminer comment les utilisateurs seront touchés.

Les chauffeurs de taxi sont en colère

L’industrie du taxi a immédiatement dénoncé l’entente jeudi matin. «Cette entente démontre l’égoïsme et la naïveté du gouvernement Couillard dans ses transactions avec Uber», estime le porte-parole du Comité provincial de concertation et de développement de l’industrie du taxi, Guy Chevrette.

L’ex-ministre péquiste a souligné que Laurent Lessard est le troisième ministre des Transports depuis le début du débat entourant Uber. «Trois ministres en 30 mois pour se faire baiser de la sorte», a-t-il lancé.

Pour lui, l’entente est tout simplement inacceptable. «On ne le prend pas! On ne le prendra jamais», a dit Guy Chevrette.

Les chauffeurs de taxi dénoncent notamment la création de règles distinctes pour son industrie et Uber. De plus, ils estiment que le gouvernement met à mal le système de gestion de l’offre en permettant à Uber d’opérer sans obtenir de permis de taxi.

«Je pense que monsieur Couillard devrait être gêné», dit Guy Chevrette.

Avec les informations de Catherine Lévesque.

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