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Manille accuse Pékin de construire une île secrète en mer de Chine

Manille accuse Pékin de construire une île secrète
CSIS AMTI

La tension monte entre les Philippines et la Chine au sujet du récif de Scarborough, situé à 220 km des côtes philippines en mer de Chine, en plein sommet de l'Association des pays d'Asie du Sud-est (ASEAN). Les Philippines dénoncent un plan secret de la Chine pour construire une île artificielle sur le récif afin de se l'approprier.

Manille avance détenir des preuves photographiques de la présence de deux bateaux chinois approchant le récif de Scarborough qui est revendiqué à la fois par la Chine, les Philippines et Taïwan. « Leur présence est le prélude à des activités de construction sur le récif », a accusé le porte-parole du ministère de la Défense philippin, Arsenio Andolong.

Pékin, qui revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, transforme des récifs en île artificielle qu'elle militarise par la suite. Une décision de la Cour permanente d'arbitrage (CPA) de La Haye a donné raison aux Philippines et aux autres pays qui s'opposent aux revendications territoriales de la Chine dans la région.

La CPA a statué que les prétentions historiques de la Chine dans la région sont sans fondement juridique. La Chine a pris le contrôle du récif de Scarborough à la suite d'un conflit avec la marine philippine.

La mer de Chine méridionale est une route commerciale où transitent annuellement 5000 milliards de dollars de biens, mais elle constitue également une région stratégique sur le plan militaire, notamment pour les États-Unis.

Une zone stratégique

En installant un avant-poste militaire sur une éventuelle île artificielle construite sur le récif de Scarborough, la Chine disposerait d'installations militaires à seulement 230 km d'une base militaire américaine située sur l'île philippine de Luzon.

« Nous pourrions nous retrouver avec une confrontation physique ente les garde-côtes chinois et des bateaux philippins soutenus par la marine américaine », explique Carl Thayer de l'université australienne de New South Wales.

Le tout survient au moment où le président américain, Barack Obama, a annulé une rencontre avec son homologue philippin Rodrigo Duterte. M. Obama a pris cette décision à la suite de la sortie de ce dernier qui l'a publiquement traité de « fils de pute ».

Le président américain n'est pas revenu sur la déclaration de son homologue, se contentant d'affirmer que « les États-Unis continueront de survoler et de naviguer » en mer de Chine.

Démenti de Pékin

De son côté, la Chine dément toute construction sur le récif litigieux. Le ministère chinois des Affaires étrangères soutient qu'il n'y a aucune modification à la situation entourant le récif de Scarborough.

« Étant donné la crise prévalant dans la région, certaines personnes tentent d'envenimer la situation en répandant ce type d'information, a déploré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Hua Chunying. Je crois que tout un chacun devrait être prudent à l'égard des intentions. »

« La Chine est optimiste sur ses chances de travailler avec les Philippines pour améliorer progressivement notre relation », a déclaré le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Liu Zhenmin. « Ces trente dernières années, notre relation était apaisée. Ce n'est que récemment, à cause de problèmes connus de tous, que la relation s'est détériorée », a-t-il ajouté.

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