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Trucs 101 pour gérer un enfant en crise (VIDÉO)

Trucs 101 pour gérer un enfant en crise (VIDÉO)

Votre enfant frétille au sol comme une tranche de bacon qui vient d’atterrir sur une poêle chaude. Il hurle, pleure, se débat, dit non à tout… C’est l’horreur, encore plus lorsqu’une telle crise survient en public. Voici quelques trucs qui pourraient vous servir.

Quand l’enfant perd le contrôle, c’est au parent de l’aider à retourner au calme. Pas le choix, le retrait dans un coin devient la meilleure option. Sur ce point, les deux experts en discipline des enfants Nadia Gagnier et Éric Morissette s’entendent à merveille. La psychologue et l’éducateur aussi professeur à la faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal répondent à nos questions.

À partir de quel âge peut-on commencer à punir un enfant en crise?

Nadia Gagnier : Je dirais que ça commence vers 18 mois, quand on sort de la période qui est dédiée exclusivement aux soins et qu’on commence à devoir poser des limites à l’enfant qui commence à s’aventurer un peu partout.

Éric Morissette : Dès que l’enfant commence à se déplacer, à vouloir toucher à des objets dangereux. Quand on pose une limite, ou qu’on dit non, il faut le faire de façon positive, en expliquant pourquoi il ne peut pas. On peut croire qu’ils sont trop jeunes pour comprendre tout ce qu’on dit, mais ce n’est pas vrai.

Le retrait est-il le meilleur moyen de gérer une crise?

Nadia Gagnier : Le retrait est un moyen efficace pour les jeunes enfants, car ils n’ont souvent pas la maturité pour retrouver facilement le calme, à redevenir en possession de leurs moyens. Après le retrait, c’est important de prendre le temps de parler à l’enfant. On commence par le féliciter d’être calme à nouveau, c’est ça de la discipline positive, puis on lui explique pourquoi on a jugé nécessaire de le punir. Il faut aussi lui donner des solutions sur des actions qu’il pourrait poser dans le futur pour éviter de se retrouver à nouveau en retrait.

Éric Morissette : Le retrait est important, car il aide l’enfant à développer sa capacité à maîtriser ses frustrations. Cet apprentissage l’aidera toute sa vie. Je recommande d’utiliser un chronomètre pour dire à l’enfant : «Tu vas être en punition X minutes». Un tel exercice l’aide à comprendre la notion du temps, surtout s’il est accompagné d’une consigne claire : «Je te mets en punition pour telle raison». Puis, une fois le retrait terminé, il faut lui demander pourquoi il pense avoir été mis en punition, ainsi on l’aide à réfléchir sur ce qu’il fait, à développer son dialogue intérieur.

Combien de temps faut-il mettre l’enfant en punition, en fonction de l’âge?

Nadia Gagnier : Je dirais qu’une minute par année d’âge est une bonne règle approximative pour mettre fin au retrait. Toutefois, l’important est surtout d’attendre que l’enfant soit revenu au calme. Deux enfants de mêmes parents peuvent avoir une attitude et un tempérament bien différents, donc dans certains cas la crise va durer longtemps, dans d’autres cas c’est très court… Mais il faut tout de même mettre l’enfant en retrait pour lui faire comprendre que ce n’est pas acceptable.

Éric Morissette : Je dirais qu’une minute de punition par année d’âge c’est un bon repère, mais il ne faut pas hésiter à l’adapter en fonction de l’enfant et du degré de sa crise. Très important : il ne faut pas abuser des punitions. Assurez-vous qu’en moyenne, vous posez de quatre à six gestes positifs pour un geste à caractère négatif. Les gestes positifs peuvent être aussi simples que féliciter son enfant parce qu’il a fait une bonne nuit de sommeil, qu’il a bien mangé son plat, ou tout simplement parce qu’il a fait un beau sourire, etc.

Quoi faire si notre enfant «décide» de faire sa crise de nerfs dans un lieu public?

Nadia Gagnier : Dans les endroits publics, le niveau d’intervention va varier d’une famille à l’autre. Certains parents sont très inconfortables de gronder leurs enfants en public, alors que d’autres l’assument très bien. Il faut éviter de vouloir acheter la paix, en cédant au caprice de l’enfant, par exemple, car ensuite il va noter que tel comportement lui apporte telle récompense. Je suggère souvent aux parents de trouver un lieu de retrait, par exemple, si on est au restaurant, on peut aller aux toilettes ou dans l’auto pour faire le retrait, ainsi on essaye de retourner au calme.

Éric Morissette : Il y a souvent moyen de trouver un petit coin, même dans un lieu public, pour faire un retrait de quelques minutes. Mais parfois, la crise perdure, et ça devient vraiment pénible. Oui il va arriver qu’on quitte subitement le restaurent ou l’épicerie, car l’enfant a perdu tout contrôle. C’est important de faire le point sur ce qui s’est passé dans l’auto, ou dès qu’on est rentré à la maison. Puis la prochaine fois qu’on se rend dans un lieu public, il faut faire le point avant, on lui dit comment on aimerait qu’il agisse pour bien se comporter en public. Il ne faut surtout pas arrêter de sortir, car on craint que nos enfants fassent une crise, c’est un cercle vicieux dangereux!

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