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«Célibataires et nus Québec»: faut le voir pour le croire (PHOTOS)

On croyait avoir touché le fond avec Occupation double, mais on n’avait encore rien vu. Dans tous les sens du terme.

MusiquePlus ne s’attend sûrement pas à recevoir éloges et Gémeaux avec sa nouveauté Célibataires et nus Québec, adaptation de la téléréalité américaine du même titre (Dating Naked). On croyait avoir touché le fond avec certaines scènes d’Occupation double, mais on n’avait encore rien vu. Et ce, dans tous les sens du terme.

Devant ce genre d’émission, on éteint notre cerveau et on joue le jeu pleinement, ou alors on dédaigne et on crie au pathétisme le plus crasse. Évidemment, Célibataires et nus se range d’emblée, pour plusieurs, dans la seconde catégorie : on n’y trouve aucun contenu pertinent ou, à tout le moins, intelligent, c’est le festival de la langue française massacrée et du «si j’aurais», les conversations sont vides et ne mènent absolument nulle part, ce n’est ni captivant, ni même simplement intéressant.

Dans ce cas précis, on se demande tellement pourquoi ces hommes et ces femmes se sont embarqués dans une aussi insignifiante galère (qu’eux qualifient de «super aventure») qu’on n’est même pas à peu près curieux de savoir s’ils continueront de fricoter en tenue d’Adam et Ève une fois les caméras fermées.

Bref, ça ne vole pas haut. Mais pour une fin de soirée sans se casser la tête, un (ou plusieurs) verre(s) de vin dans le nez, Célibataires et nus peut constituer un bon divertissement. Ceci dit, il ne faut vraiment, vraiment pas avoir envie du moindre effort intellectuel pour apprécier ce produit qui, soyons francs, fait un peu niveler notre télévision vers le bas.

Célibataires et Nus Québec

MusiquePlus présentait donc ses premières âmes esseulées dans leur plus simple appareil, jeudi soir. La formule est simple : deux candidats en quête de l’amour passent un moment ensemble, pratiquent une activité et discutent, complètement nus. Ils peuvent sautiller sur un trampoline sur l’eau (on aurait trouvé l’exercice ridicule s’ils avaient été vêtus, imaginez nus), se prélasser dans l’eau chaude d’un spa (et s’y frencher ou s’y masser les pieds), cuisiner sur le barbecue (et jaser échangisme, fétichisme et bondage entre deux boulettes de viande, la routine du commun des mortels, quoi), sculpter un pénis en glaise ou jouer au tennis. On ratisse large, comme vous voyez.

Un épisode de 60 minutes – c’est là qu’on réalise à quel point ça peut être long, une heure entière – nous présente six «braves» personnes, qui vont avec l’une, puis avec l’autre, comme dans n’importe quel concept où des célibataires tentent de se séduire.

Les plus voyeurs seront déçus que les parties intimes des participants aient été brouillées à l’image, les autres en seront soulagés ; car, avouons-le, toute cette mascarade n’est pas tellement chic. Au moins, on ne pourra pas reprocher à la production de n’avoir choisi que des corps parfaitement sculptés au couteau, mais bon, il existe plus propice contexte à la célébration de la diversité corporelle.

Attendu générique

Jeudi, on a rencontré Annie, une mère de trois enfants qui juge que les sites de rencontres «n’aboutissent jamais nulle part», Alexandre, un Brésilien qui a eu maille à partir avec une mouche qui s’est judicieusement posée sur son pénis, Cindy, une fille délurée aux tatouages omniprésents qui jase de sexe comme de la pluie et du beau temps («Chaque fois que je rencontre un gars, il ne me trouve pas sérieuse, ou il s’imagine que je suis une fille facile»), Patrick, un gaillard souriant, crâne rasé, à l’horrible accent relâché, Renée, une jeune trentenaire pas pressée de s’engager à la voix tout aussi horrible que l’accent de Patrick, et Sébastien de Sorel-Tracy, «qui n’a pas peur d’essayer des choses et qui n’a pas peur du ridicule», et qui arborait un air de chevreuil apeuré par les phares des voitures sur l’autoroute à son premier échange en tant que «célibataire nu».

On n’a pas trop compris les tenants et aboutissants de l’anecdote de la mouche sur l’engin reproducteur d’Alexandre, sinon que ce dernier a fini par apposer de la glace sur son pauvre membre affecté. «Faire le barbecue, dans une place naturelle, avec beaucoup de nature, c’est un peu dangereux», a offert ce dernier en guise d’explication. Logique.

L’incident a ensuite fait jaser lorsqu’Annie, Alexandre, Cindy et Patrick se sont retrouvés – habillés! - pour trinquer à quatre. On imagine que les possibilités de conversations doivent s’avérer minces dans pareil cadre.

Si elle a émoustillé Alexandre avec ses fantasmes sexuels sans limites, Cindy a un peu rebuté Patrick pendant leur baignade. «J’aime ça faire du vélo, beaucoup, mais j’aime ça aussi les soirées fétiches (sic). Tu connais-tu ça?» Déstabilisé, le pauvre bougre n’était pas gêné de se confier à la caméra. «Peut-être qu’est un petit peu trop ouverte pour moi, genre.»

Sortis de la piscine, Cindy et Patrick sont ensuite allés rejoindre Annie et Alexandre sur la terrasse, où ce dernier a enseigné quelques rudiments de la danse brésilienne à ses comparses, la verge pendante. Fesses et seins se sont secoués dans l’hilarité générale (et le malaise général du point de vue du téléspectateur), au grand dam des plus pudiques qui, généralement, s’adonnent à ce genre de pratique dans l’intimité.

Ce n’est qu’à mi-chemin que Renée et Sébastien se sont pointés pour bousculer un peu la petite routine qui était déjà en train de s’établir. Renée et son langage joyeusement amoché se sont jumelés à Alexandre pour façonner de la glaise, avec un brin moins de grâce que dans Mon fantôme d’amour. «Y’ont l’air full habiles eux autres, pis toi t’arrives, pis, non», a-t-elle commenté, tentant de résumer son expérience. Sébastien et Annie, eux, n’ont rapidement eu plus rien à se dire une fois les premières banalités d’usage échangées.

Ultime suspense, c’est Alexandre qui a reçu le trophée décerné aux plus belles fesses du groupe. Après quoi, nos «personnages» ont comparé leurs attributs dans une discussion animée qui, de l’intérieur, paraissait emballante, mais de l’extérieur, ne générait qu’embarras et soupirs exaspérés. Chacun a finalement déterminé son coup de cœur du jour. Puis, le générique, attendu et ô combien apprécié, est tombé.

Un mot enfin sur Marina Bastarache, qu’on plaint un peu d’avoir accepté l’ingrate tâche d’animer Célibataires et nus Québec, même si elle n’est pas tellement présente dans l’émission. On la voit au début, alors qu’elle introduit les participants, puis à la fin, où elle les «félicite» (comme si c’était nécessaire). On espère de tout cœur que la jeune femme ne sera pas «étiquetée» à ce mandat pour le reste de sa carrière. Ce serait triste.

Célibataires et nus Québec, le jeudi, à 22h, à MusiquePlus.

Quelques citations (à oublier) du premier épisode de Célibataires et nus Québec

«Je suis une fille à fesses»

«Je trouve ça beau un dos d’homme, quand que c’est bien rond, les fesses… »

«Tu aimerais ça, avoir des enfants?» «Oui, mais je veux pas avoir ça avec n’importe qui»

«Quand je parle avec les hommes, je suis loin d’être la meilleure ou la plus belle, mais j’ai une énergie sexuelle»

«Je suis très sexuel, quand tu commences à parler de choses comme ça, ça m’intéresse beaucoup»

«J’ai envie de vivre librement, un peu peace and love des temps modernes»

«J’adore ça être nue au soleil, j’aime ça sentir le soleil partout sur mon corps»

«Ça m’a pas étonnée qu’il soit bandé, je l’ai vu»

«Tu aimes ça faire le sexe en public?» «Oui mais j’aime pas me faire pogner»

«J’ai des mouches partout»

«Les gros seins, les petits seins, j’aime ben ça. Les fesses, pas trop grosses…»

«Ça l’a été un p’tit peu gênant, comme j’te dirais, j’ai rencontré l’autre gars…»

«Es-tu en train de tomber en amour avec moi…?»

«Cindy, ce serait peut-être pas mon genre de fille que je fréquenterais»

«Ça peut être quelqu’un qui peut se faire fouetter, ça peut être quelqu’un qui peut se faire étrangler…Mais des p’tits souliers rouges, non merci!»

«Patrick, y’a l’air à aimer ça m’embrasser!»

«Ch’sais comment me démarquer, ch’pas laid, quand même, ch’parais bien…J’ai tout l’temps mon p’tit sourire, je pense qu’il est magnifique un peu à cause de t’ça… Les filles m’en parlent souvent de mon sourire…»

«Pourquoi tu as choisi l’émission?» «C’est vraiment pour l’essayer, faire de quoi de spécial…»

«C’est sûr que je pouvais pas ne pas checker…»

«Faut je le trouve beau, faut qui «seille» intelligent pis drôle, qui «seille» honnête pis respectueux aussi…(…) J’aime ça qui «seille» intelligent, sinon je m’ennuierais.»

«Moi, je recherche un homme, complicité, là»

«Elle a des sujets mais… moi j’n’ai pus»

«Elle a des gros seins, puis… je sais pas si elle serait la fille pour moi drette là»

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