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Nic Balthazar: «Le FFM cette année, c'est la cata!»

Nic Balthazar: «Le FFM cette année, c'est la cata!»
Ismaël Houdassine

C’est en arrivant à Montréal que le cinéaste belge Nic Balthazar a compris que rien ne sera simple. Devant les déboires que traverse le Festival des films du monde (FFM), le réalisateur belge a décidé de placarder lui-même les affiches de son nouveau film, Everybody Happy, qui doit être projeté dimanche au cinéma Impérial.

«Cela ne me dérange pas de mettre la main à la pâte, mais le FFM cette année, c’est vraiment la cata!, a lancé le réalisateur en train de poser une affiche sur une des vitres du cinéma Impérial. C’est la production qui a payé les frais de voyage et avec tous les changements qui se font à la dernière minute, j’espère seulement que le public pourra voir le film.»

Le FFM représente beaucoup pour le réalisateur de 52 ans. En 2007, il avait remporté le prix le plus prestigieux, le Grand Prix des Amériques avec son long métrage Ben X. Il était également reparti avec le Prix du public et le Prix du jury oecuménique.

«Le festival a véritablement lancé ma carrière cinématographique, a-t-il ajouté. J’en garde un souvenir inoubliable. Quand j’avais appris il y a neuf ans que mon premier film avait été sélectionné, je me revois à danser de joie sur mon bureau. L’accueil à Montréal avait été merveilleux. Après la projection, on avait eu une ovation de plus de dix minutes. Je n’en croyais pas mes yeux.»

Aujourd’hui, bien que son troisième long métrage se retrouve sélectionné en compétition officielle, le décor n’est plus tout à fait le même avec des projections quasiment désertées par le public. Le cinéaste avoue que le contraste lui fait beaucoup de peine. «Tout s’est évanoui. Je suis très triste, mais je ne peux rien y faire. Montréal demeure une ville fascinante, alors même si le festival est chaotique, je reste plutôt heureux. Je m’organise avec les autres réalisateurs et acteurs pour faire de cet événement une fête.»

N’en déplaise à la «désorganisation totale» de l’événement vécue depuis son arrivée en ville (plus de trois heures d’attente dans les bureaux du FFM pour recevoir une accréditation), l’homme n’a pas encore perdu sa bonne humeur. «J’ai apporté dans mes bagages du chocolat belge. Je vais en offrir aux bénévoles pour leur donner un peu le sourire. Et si cela ne suffit pas, j’ai aussi de la bière locale en réserve.»

Nic Balthazar savait que le FFM traversait plusieurs difficultés, mais ce n’est que sur place qu’il a finalement réalisé l’ampleur de la catastrophe avec les mésaventures financières et la démission en bloc d’une grande partie du personnel. «Je ne savais pas que c’était grave à ce point là. L’équipe était tellement chaleureuse et sympa, cela me rend très triste de ne pas pouvoir les retrouver. J’imagine que le nerf de la guerre dans toute cette histoire c’est l’argent.»

Eh bien tant pis! Le réalisateur refuse le coup de déprime en regardant le bon côté des choses avec une petite dose d’humour belge. «Tout se passe maintenant au cinéma Impérial. Les gens peuvent rentrer sans craindre les gardes du corps. Sans tapis rouge, on a plus besoin d’arriver habillé en tenue de soirée. Il n’y a pas de chichi, pas de spectacle, seulement du cinéma.»

Le réalisateur est à Montréal accompagné de sa tête d’affiche l’acteur Peter Van Den Begin.

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