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Les femmes épileptiques enceintes exigent de Santé Canada d'être mieux informées

Les femmes épileptiques enceintes exigent de Santé Canada d'être mieux informées
Pregnant Caucasian woman holding stomach
LWA/Larry Williams via Getty Images
Pregnant Caucasian woman holding stomach

Un médicament au centre d'un scandale en Europe, soupçonné d'avoir causé des dizaines de milliers de malformations congénitales, soulève de nombreuses questions au Canada.

Le Dépakine, connu ici sous le nom d'Epival, aide à prévenir les crises d'épilepsie. Mais le médicament est également responsable de malformations génétiques et de troubles du développement chez l'enfant dans près de 10 % des cas.

Certains pays d'Europe ont récemment augmenté les mesures de prévention. Mais au Canada, les épileptiques déplorent le manque d'action de Santé Canada.

« Au début, j'étais inquiète, raconte Noreen Spagnol. Dès sa naissance, ma fille Hannah semblait différente, mais c'était à peine perceptible. Elle ne souriait pas souvent. Elle a appris à parler et à marcher sur le tard. Tout le monde me disait : "C'est normal, certains enfants sont plus précoces que d'autres." Mais je savais que quelque chose ne tournait pas rond. »

Après trois ans et une série de tests, le verdict tombe. Hannah est née avec un trouble envahissant du développement. Le diagnostic : syndrome du valproate foetal.

Ce syndrome est semblable au syndrome alcoolique foetal, mais il est causé par l'acide valproïque, un ingrédient actif contenu dans la plupart des médicaments contre l'épilepsie.

«Je suis épileptique et je prenais de l’Epival durant ma grossesse. Il n’y a aucun doute dans mon esprit que le médicament a causé le syndrome de mes filles.» - Noreen Spagnol

En fait, Noreen est doublement certaine. Deux ans après la naissance de Hannah, elle a eu une deuxième fille, Kayleigh. Durant sa grossesse, elle a continué de prendre de l'Epival. Résultat : Kayleigh aussi est née avec le syndrome du valproate foetal.

« Aucun médecin ne m'a prévenue que les troubles de développement étaient un effet secondaire possible. Si j'avais su, j'aurais peut-être fait des choix différents », ajoute-t-elle.

Scandale en Europe

En Europe, des dizaines de milliers de familles sont touchées par le scandale des « bébés dépakine ». En France, entre 2007 et 2014, l'Agence du médicament était au courant des effets secondaires, mais aurait tardé à agir pour informer les femmes épileptiques en âge de procréer.

Partout dans le monde, environ 9 % des femmes enceintes qui prennent le médicament rapportent des problèmes à la naissance.

L'Agence européenne des médicaments a ordonné une révision des risques que pose le médicament et a imposé des restrictions plus sévères au moment de la prescription.

L'an dernier, le Royaume-Uni a aussi adopté de nouvelles normes de prévention et d'éducation pour les professionnels de la santé et les familles. Le gouvernement a également renforcé les règles d'étiquetage. Dorénavant, les boîtes de médicaments contre l'épilepsie doivent contenir un avertissement clair, en caractère gras.

Mais pendant ce temps, au Canada, rien n'a changé.

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