Le régime de Bachar Al-Assad a fait usage de la torture sur une « grande échelle » dans ses prisons, dénonce Amnistie internationale dans un rapport publié jeudi.
Plus de 17 700 détenus ont péri dans les prisons syriennes depuis 2011 à cause des actes de torture, des maladies et d'autres causes, a indiqué l'organisation non gouvernementale (ONG) basée à Londres. Elle a toutefois souligné que, selon elle, les chiffres réels sont plus élevés, en évoquant les milliers de disparitions forcées.
Amnistie internationale précise que les actes de tortures étaient « généralisés et systématiques contre tous les civils soupçonnés d'être contre le régime » et dénonce « une cruauté sous sa forme la plus vile ».
L'organisation non gouvernementale a recueilli 65 témoignages d'anciens prisonniers qui ont été survécus aux prisons des services de renseignement du régime et à la prison militaire de Saydnaya.
Des témoignages relatent par exemple de sombres rituels comme celui de la « fête de bienvenue ». Les nouveaux prisonniers étaient « roués de coups » à l'aide de barres de fer, de plastique ou de cordes électriques.
D'autres moyens de torture ont également été rapportés : électrocutions, brûlures à l'eau bouillante et viols.
Le rapport de l'ONG ajoute que les détenus sont gardés durant des semaines dans des cellules souterraines sans drap, alors que l'hiver est glacial à Saydnaya.
Amnistie internationale, qui signale des « procès iniques », dénote également « la nourriture insuffisante, les soins médicaux limités et l'absence d'installations sanitaires adaptées » dans les geôles.
Les combats en Syrie, qui opposent le régime de Bachar Al-Assad aux rebelles et au groupe armé État islamique, perdurent depuis mars 2011 et ont fait plus de 290 000 morts.
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