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Terrorisme : pourquoi la GRC avait à l'oeil deux Montréalais, Daniel Minta Darko et Merouane Ghalmi

Terrorisme : pourquoi la GRC avait à l'oeil deux Montréalais

La Cour du Québec a rendu publics des documents qui lèvent le voile sur les raisons ayant mené les policiers à surveiller les Montréalais Daniel Minta Darko et Merouane Ghalmi.

Les arguments de la GRC avaient mené à l'imposition d'une série de conditions à respecter. Cependant, aucune accusation n'a été portée contre les deux individus.

En janvier 2015, les deux hommes dans la vingtaine se sont rendus en Malaisie. Ils ont ensuite tenté de rejoindre la Turquie, mais ils ont été refoulés à la frontière. Les enquêteurs croient qu'ils tentaient de rejoindre la Syrie. Ils ont été arrêtés à leur retour à Montréal.

Des informations inquiétantes

C'est en fait la sœur de M. Ghalmi qui a contacté la GRC. Elle craignait que son frère ne tente de se rendre en Syrie pour combattre au sein d'un groupe terroriste. Selon elle, il s'agissait de sa seconde tentative.

Les deux hommes ont été interrogés, et leurs passeports ont été saisis. Des images jugées inquiétantes par les policiers ont été aussi retrouvées dans le cellulaire de M. Darko : la photo d'un drapeau du groupe armé État islamique et une capture d'écran d'une de leurs vidéos.

Pour tenter de rejoindre la Syrie, M. Darko aurait également suivi les instructions publiées par le groupe terroriste, comme partir à l'insu de ses proches, passer par la Turquie ou encore acheter un billet d'avion pour une destination de vacances afin de ne pas éveiller les soupçons.

Les documents rendus publics relatent également certaines déclarations faites aux policiers par M. Ghalmi.

Un bon musulman a des responsabilités d'aider ses frères de n'importe quelle façon possible, avec des armes si ça doit se faire. La meilleure mort est la mort du martyr.

Merouane Ghalmi

Les policiers croient aussi qu'ils ont des liens avec Sami Elabi, un djihadiste né à Montréal.

Des conditions échues après 12 mois

Sans mener à des accusations, ces informations ont cependant été jugées suffisantes par la cour pour exiger des engagements des deux hommes de ne pas troubler l'ordre public, en vertu de l'article 810 du Code criminel.

Ils devaient notamment respecter certaines conditions, dont le port d'un bracelet électronique, pendant 12 mois. Ces exigences sont échues depuis le printemps.

La GRC n'a pas demandé que ces conditions soient prolongées.

L'enquête se poursuit au sujet des deux hommes. On ne peut se prononcer sur les détails du 810.

Camille Habel, porte-parole de la GRC

Les deux hommes pourraient faire face à des accusations.

Plus tôt aujourd'hui, le ministre fédéral de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a affirmé que les engagements à ne pas troubler l'ordre public ont leurs limites. Il dit envisager de renforcer le Code criminel à la suite de la mort d'Aaron Driver, abattu lors d'une opération antiterroriste.

Avec les informations de Geneviève Garon

Voir aussi:

Le sympathisant de l'État islamique Aaron Driver tué à Strathroy

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