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Donald Trump accuse Barack Obama et Hillary Clinton d'avoir cofondé l'État islamique

Trump accuse Obama et Clinton d'avoir cofondé l'État islamique
Republican U.S. presidential nominee Donald Trump speaks at an American Renewal Project event at the Orlando Convention Center in Orlando, Florida, August 11, 2016. REUTERS/Eric Thayer
ERIC THAYER / Reuters
Republican U.S. presidential nominee Donald Trump speaks at an American Renewal Project event at the Orlando Convention Center in Orlando, Florida, August 11, 2016. REUTERS/Eric Thayer

Donald Trump a réitéré jeudi ses accusations contre Barack Obama et Hillary Clinton, qu'il présente comme des « cofondateurs » du groupe djihadiste État islamique (EI).

Le candidat républicain à l'élection présidentielle du 8 novembre aux États-Unis reproche au président démocrate et à celle qui fut sa secrétaire d'État entre 2009 et 2013 la manière dont ils ont géré le retrait des forces américaines d'Irak.

Trump avait déjà formulé ces accusations mercredi soir lors d'un rassemblement de campagne en Floride. « Il a été le fondateur de l'EI. Et elle aussi. Je veux dire que je les appelle les cofondateurs. Il n'aurait pas dû se retirer comme il l'a fait. Ce qu'il a fait, c'était un désastre », avait-il alors dit.

Il a réitéré ses allégations jeudi matin, d'abord sur la chaîne de télévision CNBC - « Tout ce que je fais, c'est de dire la vérité. Je suis celui qui dit vrai », a-t-il dit - puis lors d'une apparition de campagne à Miami Beach. « L'EI va lui décerner (à Clinton) le prix du MVP (NDLR, meilleur joueur d'une compétition sportive). Son seul rival, c'est le président Barack Obama », a-t-il insisté, ajoutant que l'administration Obama avait « libéré l'EI ».

Le groupe terroriste État islamique, anciennement État islamique en Irak et au Levant (EIIL), est issu de l'État islamique d'Irak d'Abou Moussab al Zarkaoui, affilié à Al-Qaïda et acteur central de l'insurrection sunnite qui s'est développée après l'invasion militaire ordonnée en 2003 par George W. Bush.

Clinton, alors sénatrice de l'État de New York, avait voté en octobre 2002 en faveur de l'intervention militaire, Obama s'y était opposé. Lors de sa campagne victorieuse de 2008, le président démocrate avait promis de mettre un terme à la guerre en Irak. Il en a retiré les troupes de combat en 2011.

« C'est un nouvel exemple du langage ordurier de Donald Trump à l'égard des États-Unis », a réagi par voie de communiqué Jake Sullivan, conseiller politique de la candidate démocrate.

Ce qui est remarquable avec les déclarations de Trump, c'est qu'une fois de plus il se fait l'écho des éléments de langage de Poutine et de nos adversaires pour attaquer les dirigeants et les intérêts américains sans pour autant présenter de plans sérieux pour combattre le terrorisme ou rendre notre pays plus sûr.

JakeSullivan, conseiller politique d'Hillary Clinton

La Maison-Blanche s'est refusée pour sa part à tout commentaire.

« Lis ton prompteur et tout ira bien »

Trump n'est pas le premier républicain à imputer à la candidate démocrate une responsabilité dans l'essor de l'EI.

L'été dernier, en pleine précampagne des primaires, Jeb Bush, ex-gouverneur de Floride et frère de George W. Bush, lui avait reproché de s'être désintéressée de la question irakienne lorsqu'elle dirigeait la diplomatie américaine, favorisant de fait le développement du groupe armé d'Abou Bakr al Baghdadi.

« Au cours de tous ses déplacements record, elle ne s'est très exactement arrêtée qu'une seule fois en Irak », l'avait-il attaquée.

Celle qui n'était encore que candidate à l'investiture démocrate avait répliqué quelques jours plus tard en rappelant que c'était le frère de Jeb Bush qui avait signé avec le premier ministre irakien de l'époque, Nouri al Maliki, un accord sur le retrait des forces américaines.

Mais dire, comme le fait Trump, qu'Obama et elle ont cofondé l'EI porte l'attaque à un niveau supérieur.

Dans les rangs du Parti républicain, où les sorties de Trump inquiètent de plus en plus, Sean Duffy, élu du Wisconsin à la Chambre des représentants et soutien du magnat de l'immobilier, s'est inscrit en faux contre ses dernières allégations et a demandé à son candidat de s'en tenir à son discours.

« Suis ton texte à la lettre. Ne t'en écarte pas. Lis ton prompteur et tout ira bien », lui a-t-il conseillé sur MSNBC.

Depuis la fin des conventions, Donald Trump va de polémique en polémique. Après une longue querelle avec les parents d'un officier musulman de l'armée américaine mort en 2004 en Irak, il a tenu des propos ambigus sur Clinton et les armes à feu.

Sa cote est en chute libre. Le site Real Clear Politics, qui réalise chaque jour une moyenne des sondages, crédite jeudi Clinton de 47,9 % des intentions de vote contre 40 % pour le républicain.

La candidate démocrate est aussi en tête en Pennsylvanie (+9,2), dans le Michigan (+6,6), dans l'Ohio (+2,6) ou encore en Floride (+2,2), qui appartiennent à la catégorie des États pivots, ces États clefs où se décidera l'issue de l'élection (le président est élu par 538 grands électeurs désignés État par État).

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