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«Starmania»: un monstre sacré toujours d'actualité (PHOTOS)

«Starmania»: un monstre sacré toujours d'actualité (PHOTOS)
Louise Leblanc

Le businessman qui aurait voulu être un artiste, la serveuse automate et ce Ziggy «pas comme les autres» se retrouveront au Grand Théâtre alors que la version opéra de Starmania y sera présentée à compter du 30 juillet.

Du haut de sa tour d’ivoire, un magnat de la presse se sert de la peur pour gagner ses élections. Dans la ville, une étudiante organise un groupe de rebelles en organisation terroriste avec la complicité de ce même homme politique.

«C’est une histoire drôlement d’actualité, encore plus aujourd’hui qu’en 2008 [lors de la présentation originale de Starmania opéra], souligne le metteur en scène Michel Lemieux. Ça parle de terrorisme, de riches propriétaires de médias, de manipulation médiatique… C’est extrêmement troublant de voir les liens qui existent avec ce qui se passe dans le monde.»

«C’est incroyable que Luc Plamondon ait écrit ça il y a 40 ans», renchérit le metteur en scène Victor Pilon.

Plus qu’une suite de chansons populaires, l’œuvre créée en 1978 prouve que «rien n’est jamais acquis et qu’on peut toujours retomber dans la noirceur et perdre nos libertés, poursuit le créateur multidisciplinaire. Il faut être prudents et vigilants par rapport aux politiques et aux idées extrémistes qui sont nourries par l’ignorance et le manque d’ouverture.»

«Starmania» au Grand Théâtre de Québec

Toucher au «monstre sacré»

Jouée partout à travers le monde en français comme en anglais, Starmania n’avait jamais été montée en opéra avant que Luc Plamondon n’en fasse un oratorio il y a une dizaine d’années.

Les arrangements sont alors signés Simon Leblanc, et cette version concert connaît un grand succès autant au Québec qu’en France. «Il ne restait qu’un pas à franchir pour passer de l’oratorio à l’opéra », se rappelle Michel Lemieux. Le duo qu’il forme avec Victor Pilon se voit alors proposer le projet en prévision de représentations à Québec et Montréal en 2008.

«Quand Luc nous a approchés, j’ai eu le vertige, se rappelle Victor Pilon qui se dit fan inconditionnel de l’œuvre depuis l’adolescence. Nous nous demandions si nous étions à la hauteur de toucher à ce monstre sacré».

Pour faire de Starmania un opéra, les deux créateurs ont d’abord considéré ses textes comme ils l’auraient fait avec une pièce de théâtre. «On a dit à Luc qu’il y avait des choses qui nous échappaient. Il était tout à fait ouvert d’apporter des précisions, de faire un peu de réécriture, ce qui nous a emballés», raconte Victor Pilon.

De telles modifications n’ont cependant pas été apportées aux chansons qui «font toutes partie de notre répertoire national», soutient Michel Lemieux. Leur force et leur charge émotive ont d’ailleurs rendu leur adaptation « tellement naturelle qu’on a l’impression que ça a été écrit au départ comme un opéra», ajoute l’artiste.

La production présentée au Festival d’Opéra de Québec est la même, hormis quelques légères modifications, assure Michel Lemieux. Quelques danseurs se sont joints à la production, dont la fille d’une danseuse ayant participé à la mouture originale de Starmania, évoque-t-il.

Starmania opéra sera présenté à la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec les 30 et 31 juillet de même que les 1er, 3 et 4 août à 20h. Avec Marc Hervieux, Marie-Josée Lord et Étienne Dupuis.

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