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The Black Watchmen: Un jeu entre fiction et réalité (VIDÉO)

Réveillez l'enquêteur qui sommeille en vous

16h30, la sonnerie stridente du téléphone retentit. Catherine décroche et reconnaît l’intonation grave au bout du fil : c’est son coordonnateur de mission qui lui confie une nouvelle aventure. À partir de maintenant, elle dispose de dix minutes pour récupérer un mystérieux paquet au dépanneur du coin. Elle y trouve des cartes de tarot et des instructions sur des feuilles froissées. Pendant les deux prochaines heures, Catherine devra parcourir le Montréal souterrain à la recherche d’indices, et accomplir des rituels afin de combattre une force occulte puissante qui menace la population. Pourtant, Catherine n’est pas détective; c’est une joueuse de «The Black Watchmen».

Premier jeu de réalité alternée permanent (PARG ou {Permanent Alternate Reality Game}), «The Black Watchmen»brouille les pistes entre la fiction et la réalité.

Le jeu s’inscrit dans le monde réel et s’exécute depuis un ordinateur. À travers différents médias existants comme les réseaux sociaux, les sites Web, les vidéos en ligne, les joueurs doivent décrypter des indices pour remplir leurs missions et faire progresser l’histoire.

À quelques occasions, les joueurs sont invités à des événements grandeur nature, pour récupérer une lettre chez un particulier, interagir avec un autre agent ou même se lancer dans une véritable chasse au trésor. Les lieux habituels comme le métro, le dépanneur ou le restaurant, deviennent alors les terrains de jeu d’histoires sombres immersives, qui feront douter de tout, même de la sincérité de son voisin.

Derrière cette machination bien rodée, Alice&Smith, une équipe de concepteurs aguerris dans les jeux de réalité alternée ou d’univers parallèles. Souvent, les ARG sont à durée limitée et à des fins promotionnelles.

En 1999 déjà, la production du film «Le Projet Blairwitch» créait de faux sites et des identités fictives sur le Web pour intriguer les spectateurs sur la nature réelle du documentaire. En 2001, le premier ARG «The Beast» demandait aux joueurs de récupérer un indice dans le générique du film «A.I. Intelligence artificielle». Ils devaient par la suite appeler une boîte vocale, envoyer un courriel, révéler un indice sur du papier à l’aide d’un citron, et réaliser d’autres étapes sur Internet. On se souvient également de la campagne marketing virale de «The Dark Knight» en 2007 qui proposait aux fans un jeu de pistes de plusieurs mois sur différents sites créés pour l’occasion.

Le pari d’Alice&Smith était de créer le premier ARG persistant, qui renouvelle régulièrement ses missions et ajoute de nouvelles histoires à sa trame principale. Le tout est possible grâce à un scénario solide, qui reprend les codes des histoires de détectives et d’espions les plus populaires.

«Notre but est de faire vivre à nos joueurs une expérience qui est très proche de la vie d’un véritable agent secret. Ils vont ressentir certaines émotions, développer des compétences dans plusieurs domaines, rester attentifs à tout ce qui se passe autour d’eux. À terme, nos joueurs savent comment décrypter un message caché, rechercher des indices et même suivre un individu dans la rue», s’enthousiasme Andrea Doyon, maître de jeu (puppet master) chez Alice&Smith.

Mais le jeu n’est pas qu’un simulateur virtuel de vie d’un agent secret, puisque les joueurs peuvent décider du niveau d’immersion du jeu. Certains agents donnent leur courriel, leur numéro de téléphone et/ou leur adresse pour recevoir des missions exclusives directement dans leur vie réelle.

Dans «The Black Watchmen», le joueur incarne un agent d’un groupe paramilitaire dédié à la protection de l’humanité. Afin de combattre les phénomènes surnaturels et occultes, le joueur doit acquérir et mettre à disposition plusieurs compétences : lecture, analyse, logique, calcul mathématique, utilisation de logiciels, décryptage et visite de sites Web. Pour l’aider, le joueur peut compter sur la communauté internationale d’agents. La collaboration est l’une des clés de l’expérience.

Au total, près de 6 500 adeptes de «The Black Watchmen» s’échangent quotidiennement des informations depuis 79 pays. En utilisant des applications de discussion ou de partage de vidéos en temps réel, les agents s’aident dans la résolution d’énigmes, pour avancer ensemble dans l’histoire.

Une carte montrant la répartition internationale des participants au jeu The Black Watchmen.

«On commençait à discuter entre agents sur le forum du jeu, puis sur des logiciels de messagerie pour rester continuellement en contact, raconte Catherine, joueuse et agente depuis six mois. Lorsque l’un de nous est en mission dans la ville, on l’accompagne via un site de partage de vidéos en temps réel, pour voir ce qu’il fait et le conseiller. Chacun a un domaine de compétences dans lequel il est bon et il peut aider les autres. Le jeu est complexe et tu as vraiment besoin des autres pour espérer résoudre les énigmes.»

Lors de la première saison du jeu, les agents ont dû accomplir 25 missions, résoudre 65 puzzles et assister à 5 événements en grandeur nature, notamment à Montréal. Au total, plus de 36 000 heures ont été nécessaires pour compléter les missions. Pour la nouvelle saison, les Black Watchmen ont plus que jamais besoin d’agents pour contrer les forces obscures qui menacent la population. Prêt à rejoindre un véritable groupe d’agents secrets et à entrer dans une nouvelle ère du jeu immersif ?

Source: Numa.media.

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