OTTAWA – Sophie Grégoire Trudeau s’attire des critiques en raison de sa garde-robe. Un groupe citoyen l’accuse d’être « à vendre » parce qu’elle accepte les cadeaux de designers canadiens.
« Qu’elle paie pour ses propres vêtements, comme tout le monde, ou qu’elle les loue s’il s’agit d’un évènement spécial. Elle est peut-être une célébrité, mais elle est aussi la femme du politicien le plus puissant au pays », fulmine Duff Conacher, cofondateur du groupe «Démocratie en surveillance».
Selon le registre public du Commissariat aux conflits d’intérêts et à l’éthique, l’épouse du premier ministre Justin Trudeau a reçu des vêtements, des bijoux et desv chaussures totalisant des milliers de dollars.
On y trouve un manteau Rudsak qu’elle devait porter aux funérailles de René Angélil, un ensemble tuxedo de Pink Tartan porté lors d’une remise de prix à New York, ainsi qu’une veste Ellie Mae, des boucles d’oreilles Alan Anderson et cinq paires de chaussures Aldo pour son voyage officiel à Washington.
En vertu des règles en vigueur, tous les cadeaux de plus de 200$ doivent être divulgués dans le registre. Ceux de plus de 1000$ doivent être remis à la Couronne.
Mais les tenues prêtées pour des occasions spéciales, comme les deux robes du designer canadien Lucian Matis portées par Sophie Grégoire Trudeau à la Maison-Blanche, ne rentrent pas dans cette catégorie puisqu’elles n’ont pas de valeur marchande.
Matis dit avoir voulu les donner à l’épouse du premier ministre pour la remercier pour toute la publicité, mais elle aurait refusé l’offre.
Même si Sophie Grégoire Trudeau n’a reçu que quelques cadeaux dans les huit derniers mois et qu’elle achète la majorité de ses vêtements, Duff Conacher reste inflexible. À son avis, elle ne devrait pas accepter d’articles gratuits.
« C’est aussi une question d’éthique personnelle. Tu n’as pas le droit à tous ces avantages parce que tu es l’épouse du premier ministre. Désolé, mais paie pour tes propres vêtements et bijoux. Si c’est pour une soirée seulement, loue ce que tu veux porter comme tout le monde. »
Aider les designers canadiens
La plupart des designers doivent dépenser des milliers de dollars afin de voir leurs créations portées par une célébrité ou toute autre personne connue, explique Lucian Matis. C’est pourquoi il était heureux de voir l’épouse du premier ministre s’afficher avec non pas une, mais deux de ses robes à Washington.
« Je crois que son intérêt pour les designers canadiens permet d’attirer l’attention sur le fait qu’il y a une abondance de talent au Canada et que les consommateurs canadiens devraient être conscients où leurs vêtements ont été fabriqués », a-t-il écrit dans un échange de courriels.
Idem pour le designer québécois Duy, qui a déclaré en entrevue avec le HuffPost Style que c’était pour lui un « très grand honneur » d’avoir pu l’habiller avec un complet gris perle à son arrivée à Washington.
Certaines marques portées par l’épouse de Justin Trudeau ont profité de cette visibilité pour faire de l’autopromotion sur les réseaux sociaux ou sur la page d’accueil de leur site web, par exemple.
« Elle a le droit de soutenir tous ces designers, réplique Duff Conacher de «Démocratie en surveillance». Ce n’est pas tellement différent que d’aller à une conférence de presse et de dire qu’elle soutient une cause. Mais si elle accepte des cadeaux en faisant cela, elle dit qu’elle est à vendre. »
Selon le bureau du premier ministre, Sophie Grégoire Trudeau est « fière de pouvoir continuer au succès des designers canadiens et elle va continuer à promouvoir leur travail ». Tous les cadeaux reçus seront divulgués sur le registre public.
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